On prend les mêmes et on recommence. De Talon 1 à Talon 2, le constat est quasi identique. Comme si la plus grande minutie avait été de mise en 2016 dans le choix de ses collaborateurs de premier plan, Patrice Talon certainement satisfait des résultats ne montre aucun empressement à diversifier les compétences. Au lendemain de son investiture marquant le début du second mandat, l’opinion attendait à bon droit un remaniement ministériel en bonne et due forme. Mais à la surprise générale, le chef de l’Etat s’est seulement contenté de se séparer de trois collaborateurs et de faire appel à deux autres. Le reste des membres de l’équipe a été maintenu. Si la sortie de Sacca Lafia est justifiée parce que nommé au sein du prochain Conseil électoral, on peut estimer que Mahougnon Kakpo et Alain Orounla n’étaient plus à leur place à ses côtés.
Alors que votre journal annonçait le maintien des 10 préfets et la nomination de deux nouveaux préfets dans les départements des Collines et du Littoral où ce poste est resté vacant respectivement depuis mars 2017 et juin 2018, Patrice Talon a introduit de légers changements dans la confection de la nouvelle équipe préfectorale. D’emblée, sur les 10 précédemment en fonction, 7 ont été maintenus et 3 remerciés. Mohamadou Moussa de l’Alibori, Comlan Sènan Zinsou du Mono et Joachim Apithy de l’Ouémé devront respectivement passer service à Ahmed Bello Ky-Samah, Bienvenu Milohin et Marie Akpotrossou. Enfin, les préfectures des Collines et du Littoral ont enfin des titulaires après une longue période d’intérim. Débarqué du gouvernement il y a peu, Alain Orounla a trouvé un nouveau point de chute en qualité de patron du département du Littoral. Saliou Odoubou se rendra par contre à Dassa-Zoumè pour s’installer dans ses fonctions de préfet des Collines.
Avec ces nominations, l’ensemble des 12 préfectures est pourvu en préfets titulaires. Les préfets de l’Atlantique et du Zou qui avaient auparavant la charge du Littoral et des Collines peuvent souffler. Le chef de l’Etat leur ayant renouvelé sa confiance, ils se contenteront désormais chacun d’un seul département. Ils sont appelés ainsi que tous leurs pairs à gérer au mieux les circonscriptions administratives.
Premier responsable de département, le préfet est le représentant du chef de l’Etat dans son ressort territorial et de tous les ministres pris individuellement. A cet effet, il anime régulièrement la Conférence administrative départementale constituée des Directeurs départementaux. Autorité de tutelle des communes, il préside également la Conférence départementale de concertation et de coordination composée majoritairement des maires et de leurs adjoints se trouvant dans son département. Ces importantes attributions le placent donc au cœur de l’action publique qu’elle provienne directement du gouvernement, qu’elle soit déclinée par les responsables départementaux des services publics ou encore qu’elle découle de l’initiative des élus municipaux et communaux. Prolongement direct de l’action de l’Etat, le préfet veille à la bonne marche des activités gouvernementales dans son département et s’assure que celles des élus sont en adéquation avec les orientations nationales. La tour de contrôle sise à un palier juste en deçà du gouvernement joue, à n’en point douter, un rôle clé dans la République. Tout comme les ministres, ils sont considérés à juste titre comme les hommes de confiance du chef de l’Etat. Raison pour laquelle le « remaniement » opéré hier à ce niveau ressemble, à quelques exceptions près, à celui effectué il y a peu au niveau central.