Les acteurs nationaux s’imprègnent du contenu du Programme de mise à échelle des Technologies et innovations agricoles pour l’accroissement de la résilience des systèmes de production et des exploitations familiales en Afrique de l’Ouest et du Centre (Tarspro). C’est à la faveur d’un atelier de deux jours, ouvert ce jeudi 3 juin à Godomey.
Les résultats et savoirs issus de la recherche agricole seront déployés dans les exploitations familiales pour améliorer les conditions de vie des acteurs. C’est du moins le but visé par le Programme de mise à échelle des Technologies et innovations agricoles pour l’accroissement de la résilience des systèmes de production et des exploitations familiales en Afrique de l’Ouest et du Centre (Tarspro).
Après Ouagadougou (Burkina Faso) fin avril dernier, les objectifs, axes et stratégies d’intervention du programme ont été présentés aux parties prenantes du Bénin, ce jeudi, au cours d’un atelier national de lancement. Au cours des travaux qui prennent fin ce jour, les participants identifieront les besoins en technologies et innovations des acteurs à la base, notamment les organisations de jeunes et de femmes, et proposeront des actions concrètes à mener dans les zones d’intervention. Aussi, conviendront-ils de la composition d’un comité national de pilotage de ce programme mis en œuvre par le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf).
D’un budget de 30 millions Chf soit environ 18 milliards F Cfa, financé par la direction du Développement et de la Coopération suisse, le programme sera mis en œuvre au Bénin, au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Tchad.
Prévu pour durer douze ans en trois phases de quatre ans chacune, Tarspro permettra d’accroître la résilience du système de production alimentaire d’au moins 2 millions de producteurs et transformateurs, dont 50 % de femmes et 60 % de jeunes, dans les cinq pays ciblés et plus de 10 millions de bénéficiaires indirects, précise Dr Nicole Nkoum, coordinatrice du programme. Il est également question de répondre durablement à la demande de savoir-faire d’au moins 40 % des exploitations familiales concernées par le projet et d’assurer une coalition et une synergie d’actions des acteurs de la transformation du secteur agricole, ajoute-t-elle.
Espérance
Fort de cette ambition, salue Françoise Komlan Assogba, secrétaire générale du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, « Le programme Tarspro s’insère parfaitement dans le Plan stratégique de développement du secteur agricole du Bénin qui met un accent sur la transformation de l’agriculture ». Elle espère que sa mise en œuvre contribuera à améliorer les niveaux d’adoption des meilleures techniques et pratiques culturales éprouvées par la recherche, après s’être réjouie du choix du Bénin parmi les pays bénéficiaires.
Françoise Komlan Assogba insiste sur la prise en compte des mesures contre les effets de la Covid-19 et la digitalisation des moyens pour la promotion des filières agricoles porteuses en vue de l’autosuffisance alimentaire et la production de rente.
« La disponibilité et l’engagement de chacun des acteurs permettront de catalyser un changement véritable dans le secteur agricole, qui se traduira par une résilience alimentaire et nutritionnelle accrue par l’amélioration de la production agricole et une meilleure adaptation aux changements climatiques », plaide le professeur Niéyidouba Lamien, gestionnaire de programme au Coraf.
La communauté scientifique, pour sa part, ne marchandera pas son appui à la réussite du programme Tarspro, assure Adolphe Adjanohoun, directeur général de l’Institut national des recherches agricoles du Bénin (Inrab). Au nom du Système national de recherche agricole (Snra) qu’il coordonne, il promet de générer d’avantages d’innovations aux fins de viabilisation des exploitations agricoles et d’essor du monde rural.