(Le sort des lauréats scellé, ils crient au désarroi)
Les lauréats du concours d’aptitude à la fonction de conseiller pédagogique de l’enseignement maternel et primaire (Cafcp/Emp) ne savent plus à quel saint se vouer. Face à la détermination du ministre des enseignements maternel et primaire (Memp) de maintenir la décision relative à l’annulation des résultats du concours malgré “l’absence de preuves probantes de fraudes“, ces derniers se tournent vers le Président de la République, Patrice Talon. Ils appellent le chef de l’Etat au secours afin que l’injustice soit réparée.
Le Chef de l’Etat reste désormais le seul brin d’espoir, de sources proches des lauréats au concours Cafcp/Emp session 2020. Ces derniers se disent plus que jamais désespérés et expriment leur désarroi. En effet, face à la polémique née de la décision relative à l’annulation des résultats, l’autorité ministérielle a finalement convié les confédérations syndicales à une importante séance de travail vendredi dernier. Ladite séance a permis au ministre Salimane Karimou d’apporter des clarifications relatives à l’annulation des résultats du concours. Pour le ministre, la décision est motivée par des informations selon lesquelles, un réseau serait mis en place pour faciliter l’admission des candidats à ce concours dans une certaine région du Bénin. Chose curieuse, des conclusions présentées par les commissions d’enquête mis sur pied pour vérifier les soupçons de fraudes, il ressort qu’aucun élément n’a permis d’établir l’existence de la fraude, selon la Confédération des syndicats autonomes (Csa-Bénin). « On peut retenir…qu’il n’y a pas de preuves probantes de fraudes à l’issue des investigations mais que deux recorrections des copies des lauréats ont eu lieu, lesquelles recorrections ont révélé des écarts entre les notes de certains lauréats. Des écarts qui varient de 0,5 à 2 et de 3 à 8 points. La seule certitude est la faute de complaisance, le manque de rigueur et de professionnalisme dans la correction et dans le choix de certains membres impliqués dans le processus d’organisation du CAFCP. Mais curieusement, les deux commissions ont demandé à l’autorité de confirmer l’annulation du concours », renseigne la Csa-Bénin dans un compte rendu de la séance d’échanges. Une injustice que dénoncent les lauréats qui exigent la validation des résultats étant donné que les fraudes ne sont pas prouvées. Pour les responsables syndicaux, il est inadmissible que les résultats soient annulés. «…ils demandent au gouvernement de remettre les lauréats dans leur droit ou, à défaut, de donner les résultats sur la base des recorrections. Ils ont déploré le discrédit jeté sur une cinquantaine de personnes et la torture psychologique qu’ils continuent de subir à cause de moins d’une dizaine de personnes soupçonnées», précise le compte rendu de la Csa-Bénin. Chose curieuse, l’autorité ministérielle a estimé que l’annulation des résultats est confirmée malgré la position des organisations syndicales. Le Memp demeure donc inflexible et ne compte pas revenir sur sa décision. Le sort des lauréats semble plus que jamais scellé ! Toutefois, ils se disent convaincus que seul le Président de la République, Patrice Talon peut désormais les rétablir dans leur droit. Face à la polémique, le chef de l’Etat est vivement interpellé afin que les responsabilités soient situées dans ce dossier. En attendant, les lauréats pleurent leur sort !