Depuis les temps coloniaux, le Bénin a toujours fait parler de lui sur le continent. Aujourd’hui encore, il peut se targuer de prendre une place prépondérante dans l’espace régional et international sur les plans politique économique et diplomatique. Et pour cause !
Le Bénin, depuis les temps coloniaux, était connu à travers le monde par ses luttes de résistance face aux colons avec Béhanzin, Bio Guerra et Kaba pour ne citer que ceux-là.
Après les indépendances, quartier latin de l’Afrique, du fait de son intelligentsia, il s’est donné une mauvaise réputation sur le continent par la fréquence des coups d’Etat avec leur lot d’instabilité politique et d’entraves au développement économique.
En proie à une crise économique grave, suite à 17 années de pouvoir révolutionnaire, le pays a eu la géniale idée d’organiser une conférence des forces vives de la nation qui débouche sur une transition politique pacifique avec l’option du libéralisme économique.
L’innovation de la Conférence nationale des forces vives a fait école en Afrique francophone où la plupart des pays étaient frappés par la crise économique et politique. Malheureusement, cela n’a pu donner les mêmes résultats partout. Le cas du Bénin est resté jusque-là unique dans l’histoire politique du continent. Le fait le plus marquant a été le consensus qui y a prévalu.
Seulement, le pays avait un retard sur la scène diplomatique internationale, avec peu d’initiatives qui aboutissent. Il est très peu connu sur la scène internationale et sans une voix qui comptait dans les grands débats régionaux et internationaux.
Force est de constater que, ces cinq dernières années, le Bénin s’est donné une nouvelle orientation dans plusieurs domaines. Même si tout n’est pas rose, la réforme du système partisan a abouti à un réaménagement du paysage politique qui comptait plus de deux cents partis politiques. Ce qui laissait libre cours à toutes sortes de marchandage politique érigé en système politique au point même de bloquer des projets de développement du pays. L’intérêt national était sacrifié sur l’autel de ceux personnels et partisans. Le vote des lois était sujet à toutes enchères il y a quelques années.
Ce qui est loin de plaire au peuple, lassé des manœuvres de sa classe politique. Peu de crédit est accordé à la chose politique.
Il y a lieu de se réjouir désormais d’avoir réglé un problème avec l’assainissement dans une certaine mesure des mœurs politiques. L’effort doit continuer dans ce sens et chacun doit y jouer sa partition.
Les fruits tiennent la promesse des fleurs
Sur le plan économique, les réformes ont porté leurs fruits. Le Bénin se révèle de par ses performances et acquis. De façon constante, le pays a pris et gardé la tête des pays producteurs de coton en occupant depuis deux ans la première place en Afrique, tout en améliorant les productions vivrières. Ensuite, viennent les nombreux efforts pour une meilleure gouvernance qui ont placé notre pays, en juillet 2020, au premier rang des pays où l’on vit le mieux dans la sous-région, donc à revenu intermédiaire. Le pays se voit par ailleurs attribuer la palme de ceux ayant mieux géré la période de Covid-19, malgré la récession économique engendrée par cette pandémie en Afrique et dans le monde.
Classé en tête des performances dans l’espace sur l’indice de développement humain et comme le pays ayant réalisé le plus de résultats en matière de réformes et d’internalisation des directives et normes communautaires, le Bénin caracole dans le haut des initiatives qui font florès.
Sur le plan continental, il est le premier pays à faire une émission obligataire de type Euro-bons en Euro.
Sur le plan diplomatique, à de nombreuses occasions, il a pris des positions sur des questions d’intérêt régional et international. C’est le cas de la question liée au maintien du franc Cfa ou la création d’une nouvelle monnaie préconisée par les pays membres de la Cedeao. Au sommet de Paris sur le financement des économies africaines, tenu le 21 mai 2021, sur invitation du président français Emmanuel Macron, le Bénin représenté par son brillant ministre des Finances et de l’Economie, Romuald Wadagni, a clairement fait savoir qu’il faut éviter aux pays de l’Afrique subsaharienne de se retrouver dans l’engrenage d’un surendettement excessif.
De nombreux efforts sont faits au plan interne pour avoir des ressources pour le financement des projets. Toutes choses contribuant à faire du Bénin un pays respectable et cité en exemple.
Ayant organisé des élections législatives, communales et présidentielle sans avoir eu recours aux financements extérieurs, le pays s’affiche comme un modèle à suivre en Afrique subsaharienne où les consultations électorales dans la plupart des pays sont soutenues par les partenaires au développement.
Petit pays d’Afrique de l’Ouest par la taille, le Bénin joue dans la cour des grandes nations par ses initiatives et performances qui font parler de lui désormais sur la scène internationale.