a pandémie de COVID-19 a provoqué à des déficits budgétaires plus importants et une flambée de la dette publique, augmentant le risque de surendettement dans certains pays. La Banque mondiale dans ses Perspectives économiques mondiales de juin 2021 indique que la croissance a progressivement repris cette année. Pour le Bénin, cette tendance va se poursuivre jusqu’en 2022 où la croissance connaîtra une hausse de 5% en 2021 à 6%.
Félicienne HOUESSOU
La croissance économique du Bénin devrait s’établit à 5 % cette année, soutenue par une demande plus élevée et des prix élevés des matières premières. Si la reprise dans de nombreux pays est freinée par une résurgence des cas de COVID-19 et le retard des progrès de la vaccination, ainsi que par le retrait du soutien politique dans certains cas, la croissance du Bénin restera solide. Le rebond devrait afficher 6% d’ici 2022 et la tendance haussière sera maintenue jusqu’à 6,5% en 2023. Les nombreuses actions du gouvernement en faveur de l’amélioration de la production agricole, du climat des affaires et de la sécurité sanitaire constituent les facteurs leviers de cette forte reprise. Ailleurs, dans la région, la Banque mondiale estime que la croissance des pays exportateurs de matières premières industrielles hors Angola, Nigeria et Afrique du Sud devrait atteindre 2,4% en 2021-2022. Chez d’autres exportateurs de matières premières agricoles, la croissance devrait reprendre à un rythme plus rapide de 4,5% par an en moyenne en 2021-2022.
Egalement, l’incertitude politique et les effets persistants de la pandémie retardent les investissements majeurs dans les infrastructures et les industries extractives, ce qui pèse sur la reprise (Centrafricaine, Guinée équatoriale, Niger, Kenya). Les niveaux de revenu par habitant en 2022 devraient être inférieurs de 4% en moyenne comparativement à 2019. Les conditions dans les pays fragiles et touchés par des conflits seront particulièrement difficiles. Leur niveau de production moyen en 2022 devrait être inférieur de 5,3 % à celui de 2019. La croissance au Nigeria devrait reprendre à 1,8% en 2021 et atteindre 2,1% l’année prochaine, en supposant une hausse des prix du pétrole, des réformes structurelles du secteur pétrolier et la gestion flexible des taux de change basée sur le marché. L’Afrique du Sud devrait connaître une croissance de 3,5 % cette année et de 2,1 % en 2022.
L’insécurité alimentaire, un risque majeur
Les risques sont à la baisse. Alors que certains pays (Ghana, Nigéria, Afrique du Sud) modernisent les systèmes de distribution de vaccins, les achats et les obstacles logistiques dans de nombreux autres pays pourraient encore ralentir la fourniture de vaccins. Une baisse des prix du pétrole pourrait réduire les revenus de certains exportateurs de pétrole. L’insécurité alimentaire reste un risque majeur selon les experts de la Banque mondiale. Car les prix des denrées alimentaires ont augmenté de plus de 20 pour cent au début de cette année, dans plusieurs pays comme le Bénin, l’Angola, l’Éthiopie et le Nigéria. Le rapport note que l’inondation et la sécheresse pourraient également détruire les récoltes, exacerber l’inflation des prix alimentaires et peser davantage sur la consommation des ménages. Aussi, la montée des conflits pourrait affaiblir les reprises. Pour finir, une hausse soudaine des coûts des emprunts souverains pourrait inciter les pressions dans certains pays, le poids de la dette et les pressions budgétaires pourraient s’accentuer. « Des efforts coordonnés à l’échelle mondiale sont essentiels pour accélérer la distribution de vaccins et l’allégement de la dette, en particulier pour les pays à faible revenu. Alors que la crise sanitaire s’atténue, les décideurs devront s’attaquer aux effets durables de la pandémie et prendre des mesures pour stimuler une croissance verte, résiliente et inclusive tout en préservant la stabilité macroéconomique», a déclaré le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass.
Réponse du Groupe de la Banque mondiale au COVID-19
La Banque mondiale, l’une des plus importantes sources de financement et de connaissances pour les pays en développement, met en place, une action rapide pour aider les pays en développement à répondre aux impacts sanitaires, sociaux et économiques de COVID-19. Ce soutien comprend 12 milliards de dollars pour aider les pays à revenu faible et intermédiaire à acheter et à distribuer des vaccins COVID-19, tests et traitements, et renforcer les systèmes de vaccination. « Alors que les économies en développement se remettent de la pandémie de COVID-19, la réduction des coûts du commerce peut créer un environnement propice au réengagement dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et à la relance de la croissance du commerce », a indiqué Indermit Gill, vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour la croissance équitable et les institutions financières. La réponse COVID-19 du Groupe, qui aide plus de 100 pays à renforcer les systèmes de santé, soutient les ménages les plus pauvres et crée des conditions favorables pour maintenir les moyens de subsistance et les emplois des personnes les plus durement touchées.