Ce n’est pas uniquement à la Mouvance, entre l’Union progressiste et le Bloc républicain, ou entre les autres partis satellites (Prd, Udbn, Moele-Bénin) qu’il y a concurrence. Ce n’est pas non plus entre l’opposition dite radicale (Restaurer l’espoir, Les Démocrates, la Dud…) qu’on se bat pour exister. Désormais dans le rang de l’opposition dite modérée, ‘’opposition taillée sur mesure’’ pour d’autres, l’heure est à la concurrence. Le tout nouveau chef de file de l’opposition et son parti Fcbe ont de quoi craindre de se voir, les jours à venir, ravir la vedette. Et pour cause, la dynamique Restaurer la confiance (Rlc) et ses porte-étendards que sont Corentin Kohoué et Iréné Agossa envisagent de se formaliser en parti politique. Ils annoncent la grande messe pour le samedi 12 juin prochain.
Ni de la Mouvance, ni de l’Opposition dite radicale, la Fcbe et le Rlc naissant ont des similitudes. Ils ont présenté des candidats à la présidentielle de 2021, là où l’opposition radicale a été absente. Mieux, ils sont considérés comme des dissidents de cette opposition radicale qui les accuse de trahison. Beaucoup de membres fondateurs du parti Les Démocrates viennent du parti Fcbe. Avec le président d’honneur Boni Yayi, ils ont claqué la porte au moment où Paul Hounkpè et ses compagnons sont suspectés d’être de connivence avec le pouvoir de la Rupture, d’être en train de transformer le parti en un troisième bloc de Patrice Talon.
Corentin Kohoué et Iréné Agossa viennent, quant à eux du parti Les Démocrates. Ils sont devenus persona non grata au moment où le parti devrait trouver le parrainage nécessaire pour présenter un duo à la présidentielle de 2021. Alors que la décision du parti est de ne pas négocier de parrains, Iréné Agossa avait, on ne sait par quelle alchimie, trouvé à lui seul les 16 parrains nécessaires pour se présenter. Tout comme Paul Hounkpè et Cies, ils sont aussi suspectés de pactiser avec la Rupture. Ils ont été provisoirement suspendus du parti. Du coup, ils ont mis en place la dynamique Rlc et sont allés affronter le candidat Patrice Talon à la présidentielle.
Voilà comment ces deux partis, qui se disent de l’opposition, mais qui ne sont pas reconnus en tant que telle par les autres partis de l’opposition, jouent aujourd’hui dans la même cour. Mais avec quelques maires et le poste de chef de file en poche, la Fcbe de Paul Hounkpè a déjà pris de l’ascendant sur le Rlc. Mais Iréné Agossa ne crée pas son parti juste pour faire de la figuration. Il vise certainement des objectifs. La Fcbe ne doit alors pas se sentir en terrain conquis. La concurrence est là et les élections qui arrivent risquent de ne pas être une partie de plaisir.