Sur le marché béninois, les produits vivriers connaissent depuis quelques semaines une hausse de prix considérable. Dans la plupart des villes du Sud du Bénin, certains produits ont carrément doublé ou triplé de prix. Une dure réalité qui sert de terreau pour la mévente et met les couches défavorables dans un stress économique.
Mercredi 09 juin 2021. Nous sommes au marché de Glo-Djigbé. Il est 13 heures. Derrière un parterre de céréales, d’oléagineux et de légumes sans affluence aucune, dame Charlotte la quarantaine ne sait à quel saint se vouer. « Je suis même fatiguée. Les clients ne viennent plus acheter. Ils disent que les produits sont extrêmement chers. Ceux qui s’approchent de ma marchandise font demi-tour après avoir demandé le prix. On ne vend plus rien. Ceci nous rend la vie difficile. Encore que certains produits ont une très courte durée de vie. On risque d’avoir des avaries sous la main », s’exprime-t-elle d’une voix tremblante. A l’image de dame Charlotte, elles sont nombreuses ces vendeuses qui déplorent avec mécontentement cette hausse des prix qui, selon elles, est indépendante de leur volonté. « La hausse du prix des articles provient de la production. Nous sommes aussi des victimes, les principales d’ailleurs… », finit par avouer Christiane la voisine de Charlotte qui, dans un premier temps, s’est gardée de toute opinion sur la question.
Un tour autour des étalages et le constat terrifie. Pour se procurer le litre d’huile d’arachide, il faut désormais débourser 1200 F CFA au lieu de 600 F CFA. Le Tapioca qui jadis était à 400 F CFA se vend désormais à 1000 F CFA le Kilo. Pareil pour le haricot qui, de 300 FCFA, est livré à 900 F CFA. Principal produit de consommation des béninois, le maïs passe de 150 F CFA à 350 F CFA. Caractérisé par un faible pouvoir d’achat, cette flambée vient aggraver une plaie déjà béante. Sur les marchés, l’emplette se fait désormais avec de méthode et calcul. Les moins nantis s’abstiennent et la mévente va sans cesse grandissant.
Un calvaire pour les étudiants
Cette hausse est un calice à boire pour la couche estudiantine. Au nombre des produits qui ont connu cette flambée, figure le gari, leur favori. Dénommé le "chlorure de soutien" par cette communauté, le gari de 150 F CFA se vend 500 F CFA actuellement. Cette situation rend le monde estudiantin perplexe. « D’abord, on avait des difficultés à avoir accès aux amphithéâtres à cause du nombre pléthorique des étudiants. Et maintenant, le gari, notre seul recours en temps de crise économique, est devenu très cher. Ça nous rend la vie difficile… », déplore George Vignon, étudiant en deuxième année de Philosophie. A cet effet, il appelle les autorités compétentes à réagir afin de trouver une solution à cette situation qui crée une psychose générale. Pallier ce problème permettra de renforcer les convictions sur le symbole "Hautement social" sous lequel est placé le second quinquennat du président de la République.
Raoul N. DONVIDE (Stag)