La formalisation des organisations paysannes, groupements et autres coopératives agricoles, à travers leur immatriculation, se poursuit au Bénin. Outre l’opportunité de sortir de l’informel, elle leur permet également de jouir d’un certain nombre d’avantages.
Pour être reconnues, les sociétés coopératives doivent, conformément à la loi Ohada, se faire immatriculer. Méconnaissant cette procédure par le passé, celles qui existent au Bénin réalisent aujourd’hui la nécessité de se formaliser. Ainsi plus d’une centaine de ces coopératives dont 53 à Tchaourou, 52 à N’Dali et 13 à Gogounou, pour avoir réuni les conditions nécessaires, ont déjà eu droit à ce privilège. L’immatriculation d’autres est en cours et très prochainement, elles recevront également leur attestation.
L’agriculture constitue la base de l’économie du Bénin. A ce titre, ceux qui l’animent doivent pouvoir bénéficier d’une grande attention et d’un meilleur accompagnement, en matière de renforcement de capacité organisationnelle pour quitter l’informel et intégrer le formel.
L’obtention d’une attestation d’immatriculation par une coopérative agricole, explique le secrétaire général adjoint du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Innocent Togla, consacre définitivement sa naissance, son existence légale et légitime. «Les producteurs qui l’ont compris se sont constitués en coopérative. Pour se faire délivrer une attestation, ils ont rempli les formalités exigées », a-t-il poursuivi.
Issaou Chabi Sara, président de la coopérative de production de riz ‘’Ankoua mon’’ de Sébou, arrondissement de Sanson, commune de Tchaourou, reconnait que cette immatriculation leur offre de nombreux avantages. « C’est une manière de nous aider à ouvrir des portes tant à l’intérieur qu’à l’extérieur», confie-t-il. « L’attestation va nous permettre de nous faire connaître, d’augmenter notre production et de l’écouler facilement sur les marchés », détaille le président Issaou Chabi Sara.
En effet, pour avoir eu accès au financement, une coopérative agricole doit pouvoir justifier qu’elle l’est réellement. Du coup, elle peut mener ses activités, puis aller à la conquête de grands marchés.
Ainsi, les coopératives agricoles détentrices d’attestation au Bénin viennent de faire un grand pas. Seulement, prévient Innocent Togla, ce n’est pas suffisant. « Maintenant qu’elles ont une existence légale, il ne leur reste qu’à travailler pour mériter leur nouveau statut à travers leurs activités. L’attestation leur offrira beaucoup d’ouvertures », a-t-il fait observer. Toutefois, il faudra s’assurer que les immatriculations effectuées sont effectivement inscrites dans les registres délivrés par les greffes des tribunaux. Ce qui renforce davantage leur crédibilité auprès des institutions de financement.
S’agissant des 100 milliards F Cfa mis en place par le gouvernement à travers le Fonds national de développement agricole (Fnda), la priorité doit donc leur être accordée. Ce sera face aux commerçants qui ne sont pas du secteur.