L’entrepreneuriat comme solution au chômage pour créer davantage de richesse. C’est ainsi qu’il faut comprendre le projet de Formation Sud Entrepreneuriat/Intrapreneuriat Burkina Faso/ Bénin dont la deuxième cohorte de bénéficiaires est en formation depuis mardi 15 juin. Le lancement officiel de cette seconde phase s’est déroulé à l’université d’Abomey-Calavi et les futurs créateurs de richesse ont été entretenus sur l’opportunité que représente pour eux, ce projet porté par l’Agence de Développement de l’Entreprenariat des Jeunes (Adej).
Sur les cent jeunes entrepreneurs de la première cohorte du projet de Formation Sud Entrepreneuriat/Intrapreneuriat Burkina Faso/ Bénin, seulement 37 projets d’entreprises ont été jugés éligibles au financement. C’est pourquoi, à l’occasion du lancement de la deuxième cohorte dudit projet, Edouard Sèhlin, directeur de cabinet du ministre des Petites et moyennes entreprises et de la promotion de l’emploi a invité les jeunes retenus à tout mettre en œuvre pour aller largement au-delà de ce nombre. « Pour nous, c’est encore peu et nous voudrions souhaiter que pour cette nouvelle cohorte, les jeunes sélectionnés fassent preuve d’audace et de flair pour soumettre des projets d’entreprises de bonne qualité ». C’est un pari à tenir, exhorte le directeur de cabinet qui a invité les jeunes à soumettre des projets en binôme au besoin, pour se donner plus de chance. « Il n’y a pas de bons financements, il n’y a que de bons investissements. Si vos projets ne sont pas bons, vous n’aurez pas de financements et vous pouvez avoir tous les financements possibles, si les projets sont mauvais, vous n’apportez aucune valeur ajoutée », a expliqué Edouard Sèhlin. De cette nouvelle cohorte, il dit attendre « la capacité à proposer des projets qui créent de la valeur », car pour lui, « on n’investit dans une entreprise que pour s’enrichir ».
Ce projet de coopération universitaire visant le renforcement du secteur privé et la promotion de la création d’entreprises, rappelle-t-il, entre parfaitement dans la vision du gouvernement qui mise sur le développement des petites et moyennes entreprises. « Il parait impérieux de former la jeunesse à la culture de l’entreprenariat et le projet s’inscrit dans cette dynamique», rappelle-t-il. Son souhait, c’est que ce partenariat entre les structures de l’Etat se renforce pour l’émergence d’un vivier significatif et critique de jeunes entrepreneurs capables de prendre leur destin en main pour contribuer à la croissance économique du pays.
L’entrepreneuriat regorge d’opportunités
Dénis Aclassato, doyen de la Faculté des sciences de gestion (Faseg), reconnaîtra l’engagement du ministère envers les jeunes entrepreneurs et met en évidence l’importance qu’accorde le chef de l’Etat à la question de l’emploi des jeunes. « La situation actuelle du marché de l’emploi ne favorise pas l’insertion des jeunes diplômés et ceux qui entreprennent ne sont pas toujours accompagnés», diagnostique-t-il d’entrée. Aussi, bon nombre d’entreprises meurent-elles avant l’âge de trois ans. Cela interpelle formateurs, parents, diplômés et structures gouvernementales et l’une des alternatives durables se révèle l’entreprenariat des jeunes ainsi que l’accompagnement pendant les phases difficiles correspondant à l’éclosion, l’adaptation et à leur consolidation. L’université accueille donc un tel projet avec ferveur et se refuse d’être un formateur de chômeurs.
« L’entrepreneuriat regorge d’opportunités pour consolider les acquis et favoriser la croissance… Il ouvre les portes d’un avenir meilleur et participe à la création d’emplois », poursuit-il. En dehors des compétences professionnelles, il y a des aptitudes et attitudes auxquelles les jeunes doivent être initiés. L’université l’a compris et a saisi cette opportunité pour inculquer à ses apprenants le sens d’initiative, de créativité et de l’innovation. Sauf que l’accompagnement du ministère des petites et moyennes entreprises s’avère déterminant, selon le professeur Dénis Aclassato.
Karima Sylla Doucouré, coordinatrice du projet n’en dit, elle aussi, que du bien. Elle y voit le témoignage de la volonté du ministère d’asseoir une véritable inclusion sociale et économique de la jeunesse. L’objectif qui a conduit l’académie des recherches et d’enseignement supérieur de la Belgique à initier le projet est d’investir dans l’humain en stimulant l’esprit d’innovation chez les jeunes dans tous les secteurs de l’économie, pour créer des emplois durables. « Nous travaillons à l’entreprenariat et pour un meilleur encadrement des jeunes afin de sortir des produits de qualité pour atteindre l’objectif et les résultats escomptés », souligne-t-elle. L’entreprenariat permet de renforcer les mécanismes d’auto emploi et de lutter efficacement contre la pauvreté et la précarité, insiste-t-elle. Karima Sylla Doucouré insiste aussi pour dire que ce programme contribue à élargir le cercle des jeunes entrepreneurs et à créer des créneaux plus lucratifs et des possibilités d’emplois qualifiés. C’est pourquoi, aux jeunes, elle a demandé de donner le meilleur qui est en eux pour impacter positivement leur environnement professionnel.
Plus d’audace pour des projets solides
Le dispositif d’encadrement des jeunes candidats à ce projet suit un cheminement rigoureux pour permettre l’atteinte des résultats. Kingnidé Paulin Akponna, directeur général de l’Agence de développement de l’entreprenariat des jeunes (Adej) s’est fait le devoir de les rappeler à l’occasion. Selon ses explications, il est question dans un premier temps de préparer les jeunes pour un accompagnement au préfinancement qui vise essentiellement à éliminer les risques liés à la nature du jeune entrepreneur ainsi que pour conforter le banquier et les autres bailleurs de fonds. «C’est à l’occasion de la mise en œuvre de cette première phase que nous avons accompagné la première cohorte des élèves et étudiants qui ont participé à la formation », soutient-il.
A l’issue de cette première expérience, il fallait accroître l’accompagnement de l’Adej pour permettre aux jeunes d’élaborer des documents prévisionnels bancables pertinents qui répondent aux standards des banques de la place, a aussi expliqué le directeur général de l’Adej. «Nous avons décidé d’accompagner davantage dès le début du lancement de la formation. C’est à l’issue de cette série de formations et de stages pratiques en entreprises pour bénéficier de transfert d’expertise et d’expérience de leurs mentors que ces jeunes seront accompagnés par l’Adej pour faciliter leur accès au financement », révèle-t-il.
A l’issue de ces financements, l’Adej continue son accompagnement pour parvenir à un entreprenariat de croissance pour avoir des pépinières de Pme capables d’offrir des emplois durables. L’objectif, selon le directeur général de l’Adej, c’est de parvenir, d’ici au bout de trois ans, à avoir des pépinières qui auront créé au moins trois emplois chacune. « Nous avons foi qu’à travers la promotion de l’entreprenariat de croissance, le problème sera réglé », assure-t-il.
Bon à savoir
L’Adej, dans le cadre de son action de service public, a pour mission de contribuer à la promotion de l’entreprenariat de croissance, à travers la constitution de pépinières de Petites et moyennes entreprises capables de créer de la valeur et d’offrir des opportunités d’emploi durable. A ce titre, l’Adej, établissement public à caractère social, a pour attributions de veiller à la formation à la culture d’entreprise des jeunes issus des lycées techniques, écoles professionnelles et des universités, et porteurs de projets d‘entreprise dans les secteurs prioritaires définis par le gouvernement, élaborer et mettre en œuvre les stratégies visant à la formalisation des projets des jeunes entrepreneurs et, à la facilitation de l’accès au financement et à l’accompagnement, faciliter la mise en relation avec les partenaires techniques et financiers à l’incubation, au financement et à l’accompagnement, contribuer au développement et à la certification des compétences des porteurs de projets et des entrepreneurs, notamment dans les domaines du management, des finances et du numérique, assurer la veille concurrentielle et le suivi-évaluation des activités de toutes les parties prenantes.
Dans le cadre de l’accomplissement de cette mission, l’Adej offre un accompagnement dans la facilitation de l’accès au financement des jeunes potentiels entrepreneurs, pour la concrétisation de leurs projets à travers la mise en place d’un nouveau modèle stratégique d’intervention, basé sur la stratégie du « faire faire généralisé ».
L’agence a signé une convention cadre de partenariat avec l’Université d’Abomey-Calavi. Dans ce cadre, elle accompagne le Laboratoire finances entrepreneuriat et comptabilité de la Faculté des sciences économiques et de gestion dans la mise en œuvre du projet.