Poursuivie pour des faits de financement du terrorisme, Reckya Madougou, candidate recalée à la présidentielle du 11 avril dernier, a été entendue hier jeudi 17 juin, par la Commission d’instruction de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet).
L’audition s’est déroulée à huis clos, conformément à la procédure pénale, et en présence du procureur spécial près la Criet, Mario Mètonou et des avocats de la prévenue. La comparution de l’opposante devant le collège de magistrats instructeurs de la Criet est la toute première depuis son interpellation et son incarcération en mars dernier. Reckya Madougou a eu hier l’occasion de s’expliquer de long en large par rapport aux faits mis à sa charge. Elle était vêtue d’une chemise sur une jupe, le tout de couleur bleue avec le gilet de la prison civile en par dessus. Mais rien n’a filtré de l’audition de la mise en cause qui est retournée à la prison civile d’Akpro-Missérété aux environs de 18 h. La commission d’instruction de la Criet peut chercher encore à écouter autant de fois l’ancienne ministre de la Justice avant de clôturer l’audition et prendre sa décision. Elle peut décider, en cas de besoin, de confronter Reckya Madougou avec les autres personnes impliquées et inculpées dans le dossier en vue d’être davantage éclairée. La commission d’instruction, une fois ses auditions terminées, peut conclure à un non-lieu et ordonner dans ce cas la libération de la prévenue. La décision de non-lieu est susceptible de recours par le parquet spécial de la Criet qui a la possibilité de faire appel. Le collège de juges d’instruction peut décider de retenir la prévenue dans les liens de l’infraction mise à sa charge. La commission d’instruction va ensuite renvoyer le dossier devant la chambre de jugement de la Criet qui fixera Reckya Madougou sur son sort. Pour l’instant, la procédure d’instruction du dossier de l’opposante suit son cours à la Criet.
Il faut rappeler que Reckya Madougou a été interpellée le mercredi 3 mars dernier, à la sortie d’un meeting de l’opposition à Porto-Novo. Elle sera ensuite gardée à vue à la Brigade criminelle à Cotonou puis déférée devant le parquet spécial près la Criet qui a décidé de son incarcération pour financement du terrorisme.