Les Béninois, depuis quelques mois, sont confrontés à la hausse drastique des prix des denrées alimentaires. Alors que cette situation devient critique sur toute l’étendue du territoire, ni le Parlement ni les partis politiques n’ont osé aborder cette actualité avant le conseil des ministres de mercredi dernier.
Voter des lois, rendre compte aux mandants et contrôler l’action du gouvernement tout en l’interpellant à travers des questions d’actualité ou des questions orales. Ce sont là les principaux rôles pour lesquels les députés vont représenter le peuple à l’Assemblée nationale. Mais de plus en plus, la huitième législature s’en écarte ou fait semblant d’être dans cette posture alors que ce n’est que par ces genres d’action touchant directement la vie des mandants qu’elle pourra décrocher sa légitimité en cause depuis les législatives de 2019. Le Parlement parfois sans réaction face à certaines situations, le gouvernement prend également tout son temps. La hausse des prix des denrées alimentaires se trouve être une illustration parfaite de ce désintérêt des parlementaires. En effet, alors que les Béninois souffrent dans leur peau, se plaignent depuis des mois et alertent sur cette situation, aucun répondant venant de l’Assemblée nationale. L’exercice des questions orales ou écrites avec ou sans débats n’est plus la tasse de thé des députés. Ils préfèrent le faire après coup. Pas à chaud. Pis, du côté des formations politiques, silence radio. Aucun communiqué, aucune proposition faite officiellement au gouvernement qu’ils disent soutenir. Peut-être qu’ils diront que ce n’est pas de leur ressort. Tellement délicat, ils ont préféré laisser seul le gouvernement gérer « sa » patate chaude. Et ne subissant aucune pression, le gouvernement aussi a pris tout son temps pour finalement réagir à la faveur du conseil des ministres du mercredi. Outre la pluviométrie qui a été pointée du doigt comme la cause du malheur actuel des Béninois, Patrice Talon et ses ministres estiment que sorties incontrôlées de produits agricoles vers les pays voisins en sont pour quelque chose. En attendant la prise de mesures plus spécifiques qui pourraient découler des conclusions d’un comité ad-hoc mis sur pied pour réfléchir sur la situation, les consommateurs s’en remettent à une hypothétique pluie et à l’efficacité du contrôle supposé des sorties des produits.