Deuxième et dernier jour d’une audience extraordinaire. Lundi et mardi, 13 personnes ont comparu devant le tribunal judiciaire de Paris pour cyber-harcèlement et menaces de mort à l’encontre de Mila, cette jeune femme, devenue personnage clivant sur les réseaux sociaux et dont les vidéos blasphématoires sur l’islam sont devenues virales. À la barre, les prévenus âgés entre 18 et 35 ans, inconnus aux yeux de la justice, ont du mal à réaliser l’ampleur du mal qu’ils ont pu faire, mais reconnaissent majoritairement la bêtise de leurs propos proférés sur le vif.
Dans cette affaire, Mila a subi un véritable lynchage numérique. Ce sont les mots de l’avocat de la partie civile pour décrire les dizaines de milliers de messages de haine et menaces de mort reçus par une jeune femme désormais privée de toute interaction avec le monde extérieur.
Une audience inédite dont il y aura un avant et un après, selon le président du tribunal, mais ce procès n’est pas celui de la morale. L’enjeu est de poser les jalons d’une nouvelle législation encadrant les débats sur les réseaux sociaux et limitant le harcèlement en ligne.
Le premier d’une longue série…
Du côté de la défense, on déplore l’absence des plateformes telles que Twitter et constate les excès et outrances de cette jeune génération, mais aussi la banalité du profil des prévenus. Des jeunes nés avec écrans n’ayant aucune idée des effets et de la viralité de leur propos.
Pour le procureur, fervent défenseur de Mila qu’il compare à Salman Rushdie, ce procès est l’occasion de prendre conscience du poids des mots et de leur caractère public. Il requiert 3 à 6 mois de prison avec sursis et affirme, le regard plongé dans celui de Mila, que ce procès est le premier d’une longue série.