Depuis quelques semaines, les producteurs Catherine Zinck Goupil et Florian Le Prevost rassemblent des effectifs dans le cadre du lancement de leur nouvelle initiative. Il s‘agit de Kalliopé, un groupe de production audiovisuelle impliquant des professionnels du petit et du grand écran d’Amérique, d’Europe et d’Afrique.
A Cotonou, nous avons rencontré l’actrice franco-béninoise Tella Kpomahou (photo). La comédienne, qui cumule plus de 15 années d’expériences sur les scènes et les écrans européens a accepté de discuter avec nous au sujet de Kalliopé. Il s’agit d'une initiative qu’elle représente en Afrique aux côtés de personnalités comme l’actrice franco-ivoirienne Alexandra Amon et le scénariste burkinabè Adama Roamba et qui lancera, durant ce mois de juin, sa première production en Côte d’Ivoire.
« Le but est simplement de raconter des histoires. Pour cela, il faut impliquer des énergies et des synergies venues d’ailleurs que des lieux de création, notamment dans le domaine du financement. L’Afrique intéresse Kalliopé parce qu’il y a énormément de talents, mais également de nombreuses choses à mettre en place, à réinventer. En Afrique, Kalliopé veut démocratiser la production, permettre à toutes les histoires originales d’être racontées sans forcément recourir aux mastodontes de la production », nous explique Tella Kpomahou.
« On a envie de mettre sur pied quelque chose de nouveau. Que ce soit en Europe ou même au Maroc où je réside actuellement, la production cinématographique met trop souvent de côté les nouveaux talents ou bien ne les mets pas assez en lumière. Pourtant c’est la relève. Ce sont eux qui doivent raconter, qui doivent briller, et c’est ce que l’on veut faire : les faire briller. On s’est dit qu’on ne pouvait pas y arriver seuls, qu’il fallait que l’on soit bien accompagné. Petit à petit, l’idée a fait son chemin de créer un cluster créatif de professionnels et de talents du 7e art pour produire des films, de nouveaux contenus », explique Florian Le Prevost.
Effectivement, l’initiative et son volet africain notamment semblent susciter énormément d’intérêt. Le projet a le soutien de nombreux spécialistes du secteur audiovisuel tel que Laurent Storch, ancien directeur général de TF1 Films. Pour lui, « ce projet permettra de dénicher des talents en Afrique pour faire le pont entre le continent et l’Europe ».
« Depuis 20 ans, j’ai été amenée à rencontrer des personnes d’horizons culturels très différents et éclectiques. Notre initiative veut permettre de réunir des talents du monde pour produire, coproduire ou développer des histoires africaines. Avoir par exemple, un comédien américain sur une série burkinabè, faciliter la post-production d’un long métrage ivoirien au Maroc ou encore avoir un comédien afro-américain dans un rôle inattendu comme un film franco-italien. Nous souhaitons également permettre la multiplication des financements européens institutionnels et privés sur des productions africaines. C’est une véritable aventure parsemée d’embûches, mais tellement enthousiasmante », nous a confié Catherine Zinck Goupil.
Les différents partenaires du projet ont désormais tous leurs regards tournés vers Abidjan, en Côte d’Ivoire, où le premier tournage de Kalliopé sera lancé dans quelques jours.