100% Patrice Talon. C’est le visage que présente le parlement béninois, où sont représentés depuis 2015, les seuls partis soutenant les actions du chef de l’Etat à savoir le Bloc républicain (BR) et l’Union progressiste (UP). A juste titre, le contrôle de l’action gouvernemental, la deuxième plus grosse mission dévolue à cette institution par le constituant, en dehors du vote des lois, a bien souvent manqué au rendez-vous. Quand bien même les parlementaires aiguisent leur curiosité sur certains sujets brûlants de l’actualité, le gouvernement n’a pas toujours honoré les rendez-vous de sa présence. Mais depuis peu, les élus du peuple semblent mettre la pression sur le pouvoir exécutif. Ils entendent assumer cette charge avec plus de doigté quitte à mettre les membres du gouvernement face à leurs responsabilités. La confiance n’exclut pas le contrôle, dit l’adage populaire. Mettre un point d’honneur sur le contrôle de l’action gouvernementale, c’est aussi aider le chef du gouvernement à davantage porter un regard sur les couacs de sa gouvernance et redresser la pente pour le mieux-être du peuple béninois. De toutes les façons, les députés sont rémunérés à la sueur du contribuable et devraient au-delà toute accointance politique, penser et agir dans l’intérêt de leurs mandants.
Une chose est claire, depuis quelques semaines, ça saute à l’œil qu’au parlement, les lignes bougent en ce qui concerne ce volet longtemps relégué au second rang voire rangé dans les tiroirs des oubliettes : le contrôle de l’action gouvernementale qui, à vrai dire, donne un tout autre sens à la vitalité de l’action parlementaire en tant qu’institution de contre-pouvoir. Qu’est-ce qui a sonné le déclic chez le président Louis Vlavonou et ses pairs ?
A l’heure des certitudes, jeudi prochain en séance plénière, les députés ils tiendront une séance de questions orales au gouvernement. Entres autres préoccupations des parlementaires, on note le retard observé dans la construction de la route Djougou-Dassa ; le non achèvement de la voie Pahou-Tori ; le retard observé dans la réalisation d’infrastructures routières et marchandes, la prestation peu satisfaisante du Centre National d’Essai et de Recherches des Travaux Publics (Cnrtp) et l’insuffisance des salles de classe et du déficit d’enseignants dans les écoles primaires. Visiblement, la 8ème législature entend en dépit des critiques, du fait de l’absence de l’opposition en son sein, prouver à l’opinion publique qu’elle joue véritablement sa partition. Reste à savoir si le gouvernement sera dans la même dynamique pour redorer le blason de l’institution en ce qui concerne ce volet relatif au contrôle de son action.