Depuis quelques années, des enseignants et directeurs d’école sont traduits devant la justice pour vol de vivres destinés aux cantines scolaires des écoliers. S’il est évident qu’il s’agit d’un acte qui ne saurait rester impuni, il importe toutefois de reconnaître que le fait suscite des interrogations au point qu’on se demande si la prison reste la meilleure solution pour corriger le tir…
Ce n’est plus un fait nouveau désormais au Bénin. Le vol des vivres destinés aux cantines scolaires devient récurrent et la dernière en date s’est déroulée à Ouèdèmè. Après quelques jours de garde à vue, les mis en cause ont été présentés au procureur ce lundi, 21 juin 2021 à Lokossa. Le directeur d’école et le maître de cantine scolaire cités dans le vol de vivres sont déposés en prison. Le directeur d’école et le maître de cantine ont été interpellés, suite à la disparition d’une partie des vivres destinée à la cantine scolaire. Ils sont pour le moment les principaux accusés dans ce dossier. De sources concordantes, ils ont été surpris par les populations, alors qu’ils tentaient de sortir plusieurs kilogrammes de céréales dissimulés dans des bidons. Déjà, en Conseil des ministres du 18 avril 2018, le gouvernement avait révélé le rapport d’une mission de contrôle qui a relevé des cas de malversation, notamment des détournements de vivres impliquant plusieurs directeurs d’école. La preuve que le mal est plus profond. Car faut-il le souligner, quelle image se fait un enseignant qui est avant tout, un parent et père de famille, en dérobant des vivres destinés à l’alimentation des enfants ? La réalité est là, de toute façon. Pour certains observateurs, c’est le moment de s’interroger sur les conditions de vie et de travail de ces acteurs du secteur éducatif. Sont-ils à l’abri du besoin ? Vivent-ils de leur travail ? Est-ce une question d’éducation ou de mauvaise foi? Autant de questions qu’il convient de se poser. Car, la seule évidence est que rien ne garantit que les enseignants écroués serviront finalement d’exemple. A ce titre, il importe de se demander si la prison reste la meilleure solution. Loin d’être un avocat du diable, il urge de parvenir à une solution durable.