L’avocat français Maître Antoine Vey était au chevet de sa cliente, l’opposante Reckya Madougou, en fin de semaine à la prison civile de Missérété, à la périphérie de Porto Novo.
L’opposante, candidate recalée du parti Les Démocrates à l’élection présidentielle, est poursuivie pour « association de malfaiteurs et terrorisme », depuis le mois de mars. Me Antoine Vey est l’un des deux avocats français de l’opposante béninoise. Son séjour a été bref, il est resté 48 heures et vu sa cliente deux fois à la prison civile de Missérété, à la sortie de Porto Novo.
Le procureur spécial a autorisé les deux visites. Les deux rencontres, entre sa cliente et son conseil ont duré 4 heures et demi au total, dans un parloir particulier et sous surveillance stricte, dénonce l’avocat. Une vitre le séparait de sa cliente, regrette encore Me Vey.
L’avocat rapporte que Reckya Madougou partage une cellule pour quarante pensionnaires avec huit codétenues. Elle disposait d'un réfrigérateur, d'un micro-ondes, d'un poste radio. Tout lui aurait été retiré.
Détention arbitraire
Avec son confrère béninois, Me Renaud Agbodjo, Me Vey a déposé à la fin de son séjour, et a formulé plusieurs demandes au procureur spécial en faveur de sa cliente, il souhaite qu’on lui restitue tous ses appareils électroménager et qu’on l’autorise à avoir accès à ses proches.
Me Vey plaide aussi pour un placement sous contrôle judiciaire, parce que le dossier, à ses yeux, est vide. Il annonce pour la fin de la semaine prochaine, un document qui présentera pour la première fois la version des faits de Reckya Madougou.
Il compte également saisir le groupe de travail sur la détention arbitraire à Genève pour signaler le cas Madougou. La date du procès n'est toujours pas connue. Selon nos informations, l’agenda dépend de la commission d’instruction.