Le second quinquennat du président Patrice Talon ne manquera pas de booster le développement des Communes du Bénin et il y a des raisons d’y croire. Pas plus tard que ce mardi 29 juin 2021 au Palais des gouverneurs à Porto-Novo et devant les représentants du peuple, le Ministre d’Etat, chargé de l’économie et des finances, à la faveur du traditionnel débat d’orientation budgétaire, a donné une idée des réformes en vue sur la décentralisation et la gouvernance locale au Bénin. A en croire ces propos, l’on tend vers un réel développement des Communes avec non seulement des capacités de mobilisation des ressources financières et de gros investissements, mais également avec la mise à disposition des mairies, des ressources humaines de qualité capables d’accompagner les maires et les conseillers municipaux et communaux dans leurs ambitions pour les collectivités territoriales. Il n’est pas exclu que le gouvernement, par le biais du Ministre de la décentralisation et la gouvernance locale, Raphaël Dossou Akotègnon, vienne mieux exposer lesdites réformes aux députés soit à la faveur d’un séminaire parlementaire soit à l’occasion de l’étude du projet de budget dudit ministère dans le cadre de l’étude de la loi de finances, gestion 2022.
Extrait de la déclaration du Ministre Romuald Wadagni devant les députés
Romuald Wadagni, Ministre d’Etat, chargé des finances et de l’économie
« ...Il y a une grande réforme sur les mairies qui arrive pour leur permettre d’avoir toutes les compétences, de dépolitiser totalement la gestion et leur permettre de développer de vraies capacités de mobilisation des ressources. Nous prenons le cas d’une mairie qui a 100 chaque année au titre d’une ligne du FADEC (Fonds d’appui au développement des Communes). Cette mairie veut faire une infrastructure qui coûte 1000. Le fait de lui donner 100 chaque année, si elle ne développe pas ses capacités de mobilisation de ressources propres, elle ne pourra jamais faire cette infrastructure parce que chaque année que le budget est ouvert, elle a 100 et dit ’’c’est 1000, je ne peux pas’’. Le mandat de la mairie passe et un autre maire vient et personne ne le fait. Si vous développez une capacité de mobilisation des ressources qui est ici dans les textes, mais qui n’est pas appliquée, développer pour les mairies les capacités de levée de la dette, avec les 100, on aide toutes les Communes, sécurise et affecte les 100 sur un certain nombre d’années pour réaliser cet investissement. Ça c’est l’enjeu de ce qui va se passer. C’est pour ça que nous n’avons pas libéré l’ensemble du Fadec investissement parce que le Chef de l’État a instruit que d’ici septembre, la réforme qui va renforcer davantage les maires dans leur rôle et qui va rapporter plus de ressources aux mairies soit faite pour que désormais, le niveau d’investissement puisse aller avec beaucoup plus d’ampleur. Aujourd’hui, on peut se dire des choses. Vous savez, quand on est venu en 2016, on a pensé faire des audits des mairies et le Chef de l’Etat a instruit d’arrêter parce que honnêtement, il n’y en avait pas une seule où on va et il n’y a pas de problème (...) Maintenant on a de nouveaux Maires qui sont en place et qui viennent d’une nouvelle organisation. Il faut maintenant accompagner ces maires avec plus de ressources humaines de qualité et plus de moyens financiers. Ce sera fait. On ne peut pas penser que le pays va se développer sans passer par les Communes. De la même manière, vous avez indiqué qu’il faut que les Communes disposent des routes. Ça fait écho avec ce que le Chef de l’État a dit pendant la campagne électorale. Sous ce mandat, toutes les Communes seront reliées par des routes bitumées. Cet engagement s’est transformé en instruction donnée à la fois au ministère des infrastructures, ministère du cadre de vie et au ministère des finances pour que tout soit fait dans ce sens. Nous le ferons en collaboration avec les mairies. D’ailleurs, c’est de l’intérêt de l’État central de renforcer les mairies parce qu’ayant les capacités de mobilisation des ressources propres, les élus sont plus proches des acteurs locaux pour mieux sécuriser les recettes que l’Etat central. De l’autre côté, du fait que certaines prérogatives soient portées directement par les mairies, ça permet à l’Etat de se concentrer sur ce qui est régalien pour l’ensemble du pays... »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN