(Près de 1500 candidats attendent toujours la reprise)
Au ministère de l’Enseignement maternel et primaire, les lauréats du probatoire d’aptitude à la fonction de Conseiller pédagogique (Cafcp 2020) ont des raisons de craindre pour la suite qui sera donnée à ce dossier après l’annulation du concours sur la base de soupçons de fraude. S’ils se battent depuis pour exiger la confirmation des résultats, c’est parce qu’il y a déjà un précédent en la matière.
Décembre 2020, le concours de recrutement de 100 auditeurs de justice a été annulé parce que deux candidates ont été surprises en train de tricher au cours de l’épreuve de Procédure pénale. Le chef de l’Etat Patrice Talon a alors ordonné l’annulation du concours et sa reprise. 6 mois sont passés depuis lors, et le concours n’a toujours pas été repris.
Samedi 12 décembre 2020, pour 100 postes en jeu, 1498 candidats ont composé pour le concours d’auditeurs de justice. Mais lors de l’épreuve de Procédure pénale, deux candidates ont été surprises en train de tricher. L’une a été vue en train de manipuler un téléphone portable par lequel elle correspondait avec une personne extérieure, l’autre avec des documents écrits en forme de brouillons qui n’étaient pas ceux fournis par le centre d’examen. Elles ont été sorties de la salle de composition et expulsées du centre d’examen. L’affaire a été confiée à la justice. Une semaine après, le chef de l’Etat a décidé d’annuler le concours et a ordonné sa reprise. Seulement, les près de 1500 candidats étaient loin d’imaginer que la reprise annoncée allait prendre autant de temps. 6 mois après l’annulation, c’est toujours le silence plat de la part du gouvernement. Nul ne sait quand est-ce que le concours sera finalement repris et quelles en seront les nouvelles modalités pour ces 1498 candidats. Parmi eux, il y en a qui ont investi une petite fortune pour prendre des cours, participer à des séances de Travaux dirigés avec des professeurs d’université afin de se mettre à jour. Ceci sans compter les légalisations de pièces, l’argent payé au Trésor, etc. Il y en a également qui sont à une année de la limite d’âge. Qu’en sera-t-il pour eux si le gouvernement prend un an pour réorganiser le concours ? N’ont-ils des raisons de craindre, vu le temps passé sans que rien ne filtre sur une probable date de reprise?
Pour 2 personnes qui auraient triché dans une épreuve, 1496 candidats sont pénalisés, et le pire, ils attendent depuis 6 mois que le concours soit repris, mais rien. Pourquoi les organisateurs ne pouvaient-ils pas reprendre seulement la matière concernée ? Le désir d’une organisation presque parfaite des concours sous la Rupture ne crée-t-il pas un autre problème plus préjudiciable aux milliers de candidats qui, à chaque annonce de concours, font des pieds et des mains, investissent une petite fortune, pour y prendre part ? Le ministre de la Justice Séverin Quenum et son homologue de la Fonction publique Adidjatou Mathys sont interpellés. Ils doivent prendre les dispositions pour que le concours soit repris dans les meilleurs délais et sans aucune pénalité à l’encontre de tous ceux qui y avaient pris part. C’est la moindre des choses.