L’Afrique a toujours un train en retard, entend-on dire quelquefois. Surtout par les mantras de l’économie mondialisée. Pour tenir cette position, les arguments ne manquent pas. Il est question des révolutions industrielles : celles de la machine à vapeur, du chemin de fer, de l’industrie textile et sidérurgique…Puis vint l’énième révolution industrielle, à savoir les nouvelles technologies de l’information et de la communication.
C’est clairement le moteur de l’économie mondiale actuelle. Encore un train en retard, l’Afrique ? Des efforts considérables se font sur le continent pour coller à la dynamique numérique, avec certes la nuance mais aussi la constance que les Africains demeurent des consommateurs passifs des produits y associés. Ce n’est pas ainsi que nous développerons nos économies. Peut-être pas un train en retard, mais toujours une case en blanc ! C’est bien ballot !
D’une révolution à une autre, il ne faut pas perdre de vue ce qui était alors présenté comme une dynamique, à savoir la délocalisation industrielle dont nous n’avons pas non plus bénéficié des avantages. Allez savoir pourquoi…Avec un tissu industriel réduit à une peau de chagrin, une main-d’œuvre peu qualifiée sur les métiers nouveaux demandés, il y a de quoi encore rater un train. En général, la délocalisation a pour finalité, pour ses opérateurs, de bénéficier dans leurs activités d’un faible coût de production dans les pays où ils délocalisent. Le faible coût de la production constitue en effet l’un des principaux facteurs de développement. Il s’avère, ajouté au manque de main-d’œuvre qualifiée, que le coût de production chez nous n’est pas compétitif, avec toutes les batteries et contraintes sociales l
Du désert de compétences aux formations qualifiées par Patrice Talon de ‘’bavardages’’, il y a une vérité crue qui a secoué bien des cœurs et bousculé des susceptibilités. Mais le diagnostic présidentiel est cruel de vérité, avec le trop plein de sociologues et de diplômés en marketing ou communication en chômage !
On peut certes s’enorgueillir d’avoir aujourd’hui, des start-up, des jeunes dynamiques, créatifs, en mouvement, mais pour quelle plus-value structurelle pour l’économie ?
Gouverner, c’est prévoir. Et préparer demain, faire un lit favorable aux emplois de demain, créer les conditions idoines pour parer au chômage qualifié par tous les avis compétents de ‘’bombe à retardement’’, c’est prendre les décisions idoines qui, aujourd’hui, s’imposent. Ayant fait l’option de la formation technique qui intègre pleinement la dynamique de l’économie actuelle et celle de demain, le gouvernement béninois, la suite dans les idées, s’emploie à réhabiliter les lycées et en construire de nouveaux. La formation des formateurs, un déficit criant, s’en va aussi à être corrigé. Voilà qui s’appelle ‘’bonne gouvernance’’.