En septembre 2020, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra)avait déjà suspendu le Bénin de la liste des ‘’pays d’origine sûrs’’ pour une durée d’un an. A l’époque, la décision était motivée par la situation des libertés publiques et politiques. Pour cet organisme français qui veille sur le respect des principes de liberté, la démocratie, l’Etat de droit, ainsi que des droits de l’homme et des libertés fondamentales, le Bénin n’offrait plus suffisamment de garantie depuis les Législatives non inclusives de 2019 et les violences qui ont suivi. Les défenseurs des droits des migrants ont réclamé et obtenu la suspension du Bénin. Dans sa décision, l’Ofpra avait espéré que durant ces 12 mois de suspension, les autorités à la tête du pays depuis 2016 allaient prendre la mesure de la situation, et essayer de corriger le tir. Mais force est de constater que de 2019 à 2021, rien n’a véritablement changé. Les élections qui ont suivi, à savoir les Communales et municipales de 2020 et les présidentielle de 2021 sont toutes aussi entachées d’exclusivité et de violences. Conséquence, le délai de 12 mois n’est même pas allé à son terme que l’Ofpra ne prononce l’éjection du Bénin de la liste des pays d’origine sûrs. Selon l’information, qui a fait le tour des médias ce week-end, « la situation du pays s’était dégradée de façon préoccupante, celui-ci traversant une grave crise politique, en particulier depuis les élections législatives d’avril 2019, et connaissant selon les observateurs une restriction des droits et libertés et de l’indépendance de la justice ». En même temps que le Bénin, le Ghana et le Sénégal (pays de renommée en matière de démocratie) sont aussi retirés de la liste. Mais attention, ces pays n’ont pas été retirés pour les mêmes motifs que le Bénin. Au Ghana et au Sénégal, les griefs de l’Ofpra sont relatifs à « l’orientation sexuelle » de leurs citoyens. « Compte tenu de l’existence de dispositions législatives pénalisant les relations homosexuelles au Sénégal et au Ghana, et de la persistance de comportements, encouragés, favorisés ou simplement tolérés par les autorités de ces pays, conduisant à ce que les personnes puissent effectivement craindre d’y être exposés à (des) risques, l’Ofpra ne pouvait sans commettre d’erreur d’appréciation, tenir ces Etats pour des pays d’origine sûrs dans l’examen des demandes présentes par leurs ressortissants » a indiqué le Conseil d’Etat dans sa décision, rapporté par La Nouvelle Tribune. C’est dire que si au Bénin, c’est la gouvernance démocratique, le respect des droits de l’homme et des libertés, l’indépendance de la justice qui sont la cause de ce retrait, au Ghana et au Sénégal, l’Opfra condamne le fait que, de plus en plus, le droit des homosexuels soit bafoué et que l’Etat ne fait rien pour, mais bien au contraire prend des dispositions qui pénalisent l’homosexualité.
Pour les thuriféraires de la Rupture qui trouvent justifiées les nombreuses arrestations d’opposants, la violation de leurs droits, c’est le 2e camouflet en moins d’un an.