Le Bénin a célébré, samedi 3 juillet dernier, la Journée mondiale sans sachets/sacs plastiques. A l’occasion, le ministère du Cadre de vie et du Développement durable a animé une campagne de sensibilisation à l’endroit des usagers du marché Dantokpa. Le but visé est de les inviter au changement de comportement par l’adoption des alternatives qui recourent aux sacs/emballages réutilisables et recyclables.
« Promotion des alternatives aux emballages non biodégradables », c’est le thème de la célébration de l’édition 2021 de la Journée mondiale sans sachets/sacs plastiques.
Au cours de la campagne de sensibilisation organisée, samedi 3 juillet au marché Dantokpa, Bertin Bossou, directeur de la gestion des pollutions et nuisances et représentant du ministre du Cadre de vie et du Développement durable, a rappelé qu’au Bénin comme dans la plupart des pays du monde, l’utilisation des sachets plastiques est devenue un phénomène de société qui a pris une ampleur inquiétante et interpelle la conscience de tous. De nombreuses campagnes de sensibilisation aux dangers courus à travers l’usage de ces sachets n’ont pu apporter des résultats significatifs. Il affirme que les impacts liés aux sachets plastiques sont nombreux à savoir l’intoxication et la contraction de maladies cancérigènes induites par le conditionnement des produits alimentaires ou de contact, la pollution atmosphérique occasionnée par des émissions de dioxine et de furanne qui sont des polluants organiques persistants, cancérigènes, très dangereux pour la santé humaine et animale. Il y a aussi la pollution du sol, le piégeage et l’asphyxie des animaux terrestres et aquatiques, la pollution esthétique du cadre de vie et des cours d’eau et du milieu aquatique.
« A de nombreuses occasions, tant sur le plan international que sur le plan national, l’attention du public a été attirée sur la nécessité d’une modification de nos habitudes. Il ne s’agit plus aujourd’hui de produire plus de déchets recyclables mais de produire moins de déchets et de gérer autrement, de manière efficiente, les déchets existants. La croisade contre l’utilisation des sacs plastiques entre symboliquement dans cette logique de réduction des déchets. Les sacs en plastique présentent le double désavantage d’être très peu biodégradables et de se disperser très facilement au gré des vents et des courants aussi bien dans l’environnement terrestre qu’aquatique », fait-il savoir. Pour appréhender la complexité et la globalité de la pollution par les déchets de matières plastiques, Bertin Bossou note qu’une approche prenant en compte l’ensemble des étapes du cycle de vie du plastique ainsi que les mouvements transfrontaliers est aujourd’hui nécessaire.
Actions du gouvernement
Le représentant du ministre du Cadre de vie et du Développement durable souligne que pour lutter contre ce fléau au Bénin, la loi n°2017-39 du 26 décembre 2017 portant interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation, de la détention, de la distribution et de l’utilisation de sachets en plastique non biodégradables a été prise. Après la promulgation de cette loi, ajoute-t-il, le gouvernement a pris des décrets et arrêtés d’application et a mené plusieurs autres actions dont l’octroi d’agrément aux importateurs de sachets biodégradables suivant les dispositions de la loi n° 2017-39 du 26 décembre 2017, l’accompagnement des sociétés pour la production des sachets biodégradables à base d’amidon de maïs, de manioc, de sucre et autres, les saisies au niveau des frontières, l’accompagnement des groupements et le partenariat avec les structures de recyclage. Mais il se désole que, malgré ces efforts, certains acteurs continuent avec les mauvaises habitudes. Il urge, selon lui, de changer de comportement et d’adopter des sachets biodégradables. « Le défi est de taille et ensemble, avec une synergie d’actions, nous parviendrons à briser la chaine de production, d’importation, de commercialisation, de distribution et d’utilisation des sachets plastiques non biodégradables », rassure-t-il.