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Bénin/Justice: Le procès de Joël Aïvo aura-t-il lieu ?

Publié le mardi 13 juillet 2021  |  Matin libre
Joël
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
Joël Aïvo,constitutionnaliste, professeur des universités et homme politique béninois membre de L`opposition lors de lancement du Front pour la restauration de la démocratie collective
Cotonou, le 13 janvier 2021, la coalition de l`opposition ``Front pour la restauration de la démocratie collective `` mis sur les fonds baptismaux. Se regroupement vise le retour aux acquis de la Conférence nationale des forces vives de février 1990.
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L’avocat le plus en vue de Joël Aïvo a demandé dimanche soir la remise en liberté immédiate de son client dont le procès devrait pourtant s’ouvrir jeudi prochain. Et si les autorités judiciaires béninoises accèdent à cette demande, l’échéance pourrait être purement et simplement annulée.



Le ton est solennel et grave, l’expression faciale et la gestuelle sérieuses. A quatre jours de l’ouverture du procès de son client (qu’il défend de concert avec un gratin d’une dizaine d’autres confrères béninois et européens), Ludovic Hennebel avait dimanche dernier la mine des jours de combat. Il avait un message à passer. Peut-être aussi des coups à donner. Le rappel des circonstances de l’arrestation du professeur Joël Aivo et les conditions de sa détention qu’il qualifie de « totalement intolérables » dans une démocratie comme le Bénin, en faisait partie. Le contraste de la situation de son client avec « les valeurs que porte la Constitution du Bénin » aussi. La Criet, juridiction devant laquelle devrait passer son client en prend elle-même pour son grade lorsqu’il questionne « son impartialité, son indépendance, et son équité ». Mais ce que Ludovic Hennebel voulait surtout pour Joël Aïvo, c’est « une remise en liberté immédiate », à défaut d’une assignation à domicile. « Nous demandons que le Professeur Aïvo soit libéré immédiatement. A minima, nous demandons qu’il soit libéré et assigné à résidence s’il le faut en attendant d’être entendu et jugé par un tribunal impartial », peut-on l’entendre réclamer dans une vidéo d’environ 8 minutes postée sur la page facebook de ce dernier. L’avocat international, expert des droits humains fonde sa demande sur les trois arguments principaux que sont les conditions jugées « inacceptables » de détention de son client, l’inexistence de charge, et l’extrême difficulté d’accès des avocats au dossier d’accusation dans le cadre de la préparation de la défense.

Cette demande surprend au regard du timing et du moyen de sa formulation (on ignore s’ils en ont formellement saisi les autorités judiciaires béninoises). Mais elle lève peut-être un coin de voile sur la stratégie de défense qu’adopteront jeudi prochain les avocats du constitutionnaliste béninois que l’on accuse de tentative de déstabilisation et de blanchiment d’argent après que sa candidature à l’élection présidentielle d’avril 2021 a été rejetée pour défaut de parrainage. Les avocats qui ne se font certainement pas beaucoup d’illusion sur la remise en liberté de leur client avant le jeudi prochain, entendent ainsi accentuer la pression sur la Cour chargée de connaître de cette affaire qu’ils ont toujours dénoncée comme étant montée de toute pièce afin de punir un adversaire qui aurait osé contrarier le régime. Cette conviction, Ludovic Hennebel l’a d’ailleurs une fois de plus martelée dans sa dernière prise de parole : « On l’emprisonne pour avoir osé dire qu’il n’était pas d’accord avec la lecture constitutionnelle du gouvernement. On lui reproche son slogan “5 ans, c’est 5 ans”. C’est uniquement sur la base de ce slogan qu’on accuse le professeur Aïvo d’avoir voulu soi-disant comploter, et d’avoir appelé les Béninois à manifester ». Pour Ludovic Hennebel, à travers Joël Aïvo, ce sont la liberté d’expression et la Constitution du Bénin ainsi que les valeurs qu’elle porte qui sont emprisonnées. Voilà pourquoi il invite les autorités béninoises à vaincre leur peur et à libérer le professeur Frédéric Joël Aïvo. Le ton est donné.

Mike M.
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