Au Bénin, après une journée bien tendue au service, les femmes devront s’occuper de leur petite famille. Une nouvelle pression commence déjà en chemin, quand il faut s’approvisionner au marché.
A peine son véhicule garé, elle s’empresse de descendre. Laurence G., la trentaine entre précipitamment dans le marché St Michel de Cotonou. Pendant que son chauffeur fait des manœuvres, elle déverse toute une pression sur une vendeuse. « Je dois rejoindre Calavi. La route est longue avec le bouchon. Il faut vite me servir », confie-t-elle. Responsable dans une structure d’assurance de la place, Laurence G. a presque tout le temps le regard sur sa montre. Ses choix sont précis, pas le temps de beaucoup discuter. L’emballage est prêt : Tomates, oignons, piments, poissons fumés, légumes. Tout ce dont elle a besoin pour la cuisine du soir y est. « C’est fatiguant et très pénible », laisse-t-elle entendre avant d’embarquer à nouveau. Cependant, cette dame courte et volumineuse n’est pas la seule à faire une course contre la montre dans ce marché urbain de Cotonou. Sur le parking, les véhicules se garent et se retirent presque toutes les minutes.
La routine de chaque soir
Ailleurs, aux marchés de Fifadji, Mènontin, Adjahagon, etc. les scènes se ressemblent presque. C’est le quotidien que mènent les fonctionnaires après le travail pour pouvoir s’occuper de leurs foyers. Elles sont avant tout des femmes qui passent une dure journée de travail. Après ça on les retrouve au marché devant les étalages des bonnes dames. Elles sont souvent nombreuses et aussi très pressés, ce qui engendre un vrai embouteillage sur les tronçons. On peut lire sur leur visage, fatigue, stress et un sentiment de colère. Et tout ceci dans une ambiance peu commode : le brouillard, les fumées, les klaxons des engins mais aussi une circulation dense. « On assiste à ce spectacle presque tous les jours », témoigne Maman Collette, vendeuse au marché St Michel.
D’autres anticipent, pour éviter les pressions du soir au marché. « Il y a des dames qui viennent tôt le matin pour passer des commandes de sauces comme la sauce tomate, la sauce légume, la sauce crincrin et plein d’autres mets selon leurs choix », ajoute Maman Collette. Les vendeuses s’en sortent bien avec cette ruée vers les marchés. Elles qui parfois passent la journée ennuyeuses, dans l’attente des clients. « Nous vendons mieux que les matins », souffle Maman Collette.
Orphée ENIANLOKO H. & Marlène MIGAN (stags)