La Fédération anglaise de football s’est dit « consternée » et « dégoûtée » par les propos racistes publiés sur les réseaux sociaux à l’encontre de Marcus Rashford, Jadon Sancho et Bukayo Saka, les trois joueurs qui ont manqué leur tir au but lors de la finale de l’Euro perdue face à l’Italie, dimanche 11 juillet, à Wembley. Le Premier ministre Boris Johnson a aussi dénoncé ces insultes.
« Nous sommes dégoûtés de voir que des membres de notre équipe, qui ont tout donné cet été, ont été soumis à des agressions discriminatoires en ligne après le match de ce soir », s’est indigné la Fédération anglaise de football (FA) sur son compte Twitter. « Nous soutenons nos joueurs », a-t-elle insisté.
Les trois joueurs, entrés en cours de rencontre, ont manqué leur tentative de tir au but, scellant la défaite de l’Angleterre face à l’Italie (1-1 a.p., 3-2 t.a.b.) et brisant ainsi le rêve de tout un pays qui espérait décrocher un deuxième titre majeur, 55 ans après son succès à domicile en finale de la Coupe du monde de 1966.
Dans un communiqué, la FA a rappelé qu’elle « condamne toutes les formes de discrimination et est consternée par le racisme diffusé sur les réseaux sociaux à l’encontre de certains des joueurs de l’Angleterre ».
« Cette équipe d’Angleterre mérite d’être traitée en héros »
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a dénoncé également de son côté, lundi, ces « insultes racistes » visant des joueurs noirs de l’équipe de football anglaise.
« Cette équipe d’Angleterre mérite d’être traitée en héros, et non [en victime] d’insultes racistes sur les réseaux sociaux. Les responsables de ces abus effroyables devraient avoir honte d’eux-mêmes », a déclaré sur Twitter le dirigeant conservateur.
Enquête ouverte
La police de Londres a, quant à elle, annoncé qu’elle était « en train d’enquêter » sur ces publications « insultantes et racistes » en ligne. Le football anglais est confronté depuis plusieurs mois à un phénomène de racisme en ligne visant des joueurs après la défaite de leur club ou après des performances décevantes.
Le député conservateur Tom Tugendhat s’en est pris, lundi sur Twitter, aux réseaux sociaux qui « ont des algorithmes qui ciblent les publicités, mais ne vont pas arrêter les insultes racistes contre certains jeunes hommes exemplaires ».
En mai, la FA avait ainsi appelé le gouvernement britannique à légiférer sans tarder pour obliger les réseaux sociaux à agir contre les insultes en ligne qui ont déjà visé par le passé Marcus Rashford.
Pour attirer l’attention sur ce racisme en ligne, la FA, les clubs de la Premier League, de la deuxième division et de la Super Ligue féminine, mais aussi des organisations représentant les joueurs, les arbitres et les entraîneurs, rejoints par la suite par d’autres sports comme le rugby ou le cricket, avaient décidé de ne pas alimenter leurs comptes sur les réseaux sociaux du vendredi 30 avril jusqu’au lundi 3 mai.
Violences racistes dans le stade
La finale de l’Euro a par ailleurs été marquée par des incidents avec des supporteurs sans ticket qui ont réussi à pénétrer dans le stade en forçant des barrages de sécurité et en submergeant le personnel du stade. Une scène de violence avec des supporteurs frappant à coups de poings et de pied un homme d’origine asiatique dans les couloirs du stade a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux.