Erroce Ezéchiel Ekundayo Yanclo, est un jeune béninois, Gestionnaire de projets et écrivain. A travers cette interview, il nous parle de l’actualité autour de son nouvel ouvrage" Les Tontinières".
Que peut-on savoir de votre œuvre "les tontinières" ?
L’œuvre "les tontinières" est un recueil de cinq nouvelles policières, dont celle éponyme est intitulé "les tontinières".
Pourquoi ce titre ?
Ce titre d’abord, pour happer le lecteur, mais aussi pour faire corps avec la thématique qu’aborde la nouvelle éponyme ; en l’occurrence celle de la dérive de jeunes collégiennes en plein dans la dépravation, et avec la complicité voilée de certains éducateurs.
Quelles sont les thématiques de l’œuvre ?
L’œuvre aborde une large palette de thématiques. On peut citer : la prostitution infantile et le proxénétisme, la fraude et les manipulations dans le sport, notamment le football et ses méandres obscurs, les malsaines rivalités et dessous puants de nos églises. Toutes ces thématiques sont abordées dans un environnement familier, révélant nos villes et quartiers dans un si beau décor.
Qu’est-ce qui vous a inspiré l’écriture de ce livre ?
Pour moi, écrire est partage et révélation. Je me fais donc porteur d’un message qui n’est nul autre que le quotidien du commun des béninois ; du béninois en costard-cravate, à celui en haillons dans les rues de Cotonou. Ecrire ce livre également, c’est pour moi, révéler des choses qui existent juste là, à côté de chez nous et dont on accorde peut être pas d’importance.
Pourquoi avoir traité de ce sujet et quel regard portez-vous sur le phénomène ?
Le phénomène de la tontine sexuelle est peut être banalisée dans notre contexte, mais il existe, et je peux me permettre de dire qu’il existe à grande échelle. L’aspect que je trouve nocif et dont nous nous rendons faiblement compte, est quand la tontine sexuelle est ramenée dans le contexte scolaire. Je traite ce phénomène dans mon œuvre, pas en m’érigeant en donneur de leçons, pas du tout ; mais pour mettre l’accent des éducateurs et acteurs à divers niveaux, et aussi des élèves sur cette réalité qui à mon avis doit être prise au sérieux.
Le genre de l’œuvre
Le genre utilisé est la nouvelle policière. Dans chacune des nouvelles, le personnage héros réalise minutieusement des enquêtes, à la recherche du ou des coupables d’un meurtre. Les nouvelles sont empreintes de suspenses et d’intrigues, abordant délicatement les thématiques précitées et révélant notre beau pays ; et surtout dans l’objectif ultime de captiver le lecteur du début à la fin.
Avez-vous déjà d’autres livres ?
Fruits de concours littéraires, je suis auteur d’un essai : Les enfants de la rue, une génération en péril, issu du concours Libre Afrique en 2018 ; et également lauréat en 2019 du Prix Ecrivains Humanistes, avec la nouvelle Un rêve mal né, parue aux éditions Encres Universelles.
Quels sont vos projets d’écriture ?
En termes de projets, c’est de continuer à valoriser cette passion pour l’écriture, et particulièrement pour l’écriture policière qui à mon avis, a de bons jours devant elle. Nous espérons, avec cette nouvelle génération de « polaristes », porter le plus loin possible la littérature policière béninoise.
A quoi doit s’attendre le public qui assistera au lancement ?
Le public, déjà plein de questionnements par rapport au titre de l’œuvre, trouvera des réponses à ses questionnements. Bien évidemment, ce sera un rendez-vous littéraire dans un haut lieu de promotion de la littérature, c’est-à-dire la Bibliothèque Bénin Excellence que je remercie par ce canal. Le public aura aussi l’occasion de mieux connaitre l’auteur ainsi que toutes les thématiques abordées dans l’œuvre.
Quels sont vos attentes à la fin du lancement de ce livre ?
Au terme de la présentation officielle de l’œuvre "les tontinières", nous nous attendons à faire aimer l’œuvre par le public et la promouvoir davantage. La révélation des thématiques abordées, nous permettra de retourner la balle à chacun des participants et lecteurs sur sa conception desdites thématiques, et donc ne pourra laisser personne indifférent face auxdites thématiques.
Un mot pour conclure ou un appel
C’est pour moi l’occasion de remercier toutes les personnes qui ont contribué à la parution de ce livre, particulièrement la maison d’édition Encres Universelles, l’écrivain Martial KOGON, préfacier du livre et la Bibliothèque Bénin Excellence. Et puisqu’il n’y a d’écrivains que s’il y a de lecteurs, j’invite tous les passionnés de la littérature à se procurer l’ouvrage, déjà disponible. Merci !
Propos recueillis par : Marina HOUNNOU (Coll.)