Les lauréats du concours probatoire d’aptitude à la fonction de Conseiller pédagogique (Cafcp/Emp 2020) ne sont visiblement pas au bout de leurs peines. Pour avoir manifesté contre l’annulation du concours sur la base de soupçons de fraudes, ces derniers ont connu une réduction de leur salaire, de sources proches des lauréats.
“Les 50 lauréats du Cafcp 2020 ont vu leur salaire réduit d’un montant correspondant à un jour de travail mensuel pour Retenue Grève après un sit-in de deux heures dans les locaux de leur ministère” dénonce une source proche des lauréats. Déjà des représailles suite à ce mouvement d’humeur. Une injustice flagrante dénoncée. Comment peut-on amputer sur le salaire des agents qui ont juste exprimé leur mécontentement face à une situation plus ou moins confuse? Si le droit à la grève est désormais encadré au Bénin, il faudra toutefois se demander si les agents n’ont plus également le droit de se faire entendre ou exprimer leur désarroi. Sont-ils condamnés à ruminer leur colère ou subir en silence ? Faut-il le rappeler, après l’annulation des résultats dudit concours, les lauréats ont déploré le fait que la décision ne soit motivée par des preuves probantes. Ils ont d’ailleurs, à plusieurs occasions, exigé que les présumés fraudeurs et leurs complices soient traduits en justice. Mais face à l’indifférence de leur ministère de tutelle, ces derniers ont décidé d’exprimer, à travers un sit-in organisé lundi, 28 juin 2021 au Ministère des enseignements maternel et primaire (Memp), leur désarroi. Mécontents, ces derniers dénoncent une injustice de la part du ministère de tutelle qui, selon eux, a acté l’annulation des résultats sur la base de soupçons de fraudes. Banderoles et pancartes en main, ils ont fait savoir leur mécontentement. “Nous, lauréats du Cafcp 2020 n’avons pas fraudé. Veuillez nous rétablir dans nos droits”; “A bas l’injustice ! A bas les dénonciations sans preuves ! Vive la justice, l’excellence et l’intégrité”; “Que les dénonciateurs sans preuves soient poursuivis” ; “La Csa-Bénin exige du ministre, l’abrogation de sa décision d’annulation du Cafcp session 2020”. Ce sont entre autres messages qu’on pouvait lire sur les banderoles. Selon le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (Csa-Bénin), Anselme Amoussou, les fraudes n’ayant pas été prouvées alors que les supposés auteurs ou complices ne sont toujours pas poursuivis devant la justice, il est inadmissible que la décision d’annulation soit maintenue. Le responsable syndical exige l’abrogation de la décision portant annulation des résultats du concours Cafcp/Emp. Si le ministre des enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou a fait savoir que la fraude existe même si les preuves ne sont toujours pas brandies, les présumés fraudeurs n’ont toujours pas été confiés à la justice pour répondre de leurs actes. Et chose curieuse, ce sont les lauréats qui se retrouvent sanctionnés pour avoir manifesté. La polémique s’enfle et l’issue de ce dossier n’est visiblement pas pour demain. Affaire à suivre !