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Rentrée politique du parti ‘’ Les Démocrates’’: « Nous ne sommes pas des terroristes », fustige Eric Houndété

Publié le lundi 26 juillet 2021  |  L`événement Précis
Eric
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
Eric Houndete, président du parti ``Les Démocrates``membre de L`opposition lors de lancement du Front pour la restauration de la démocratie collective
Cotonou, le 13 janvier 2021, la coalition de l`opposition ``Front pour la restauration de la démocratie collective `` mis sur les fonds baptismaux. Se regroupement vise le retour aux acquis de la Conférence nationale des forces vives de février 1990.
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Le parti ‘‘Les Démocrates’ a effectué sa rentrée politique ce samedi 24 juillet 2021 au chant d’oiseau de Cotonou en présence des membres du parti et des personnalités politiques de l’opposition. Placé sous le thème, « la démocratie béninoise à l’épreuve du pouvoir de la rupture », cette rentrée politique a été pour le président Eric Houndété, de situer les responsabilités et de balayer d’un revers de main, l’identité ‘’Terroristes ‘’ attribuer à certains membres du parti en attente de jugement devant la justice.

« Nous ne sommes pas des terroristes », a déclaré le président Eric Houndété à l’occasion de la rentrée politique du parti ‘’ Les Démocrates’’. Très acerbe face au gouvernement de la Rupture, l’ancien vice-président de l’Assemblée Nationale a eu une pensée aux détracteurs du parti ‘‘Les Démocrates’’. Il a fait savoir que le parti n’est pas un regroupement de terroriste comme le proclament certains, et surtout face aux arrestations de plusieurs de ses membres pour de supposés « actes terroristes » avant et après la présidentielle du 11 avril dernier. Selon l’ancien député, le parti qu’il dirige s’est toujours inscrit dans une logique de paix et de non-violence. « Notre parti a toujours prôné la paix et la non-violence », a martelé Éric Houndété. A le croire, le parti Les Démocrates a tenté d’anticiper sur la crise électorale

« … Le Parti ‘‘Les Démocrates’’ n’est pas un parti de terroriste », ajoutera-t-il avant d’exhorter les camarades incarcéré au courage : « Tenez bon chers camarades en prison… ». Après un long silence durant toute la période électorale, Eric Houndété exige des accusateurs du parti « d’apporter la preuve de leurs accusations ». Il a également saisi l’occasion pour inviter le régime de la rupture au dialogue pour un dégel de la crise. « … Nous devons faire économie des morts et des frustrations… Nous devons nous asseoir rapidement dans le cadre d’un dialogue national pour reformater notre vivre ensemble…, », plaide le président du parti Les Démocrates.

LIRE L’INTEGRALITE DU DISCOURS DE L’HONORABLE ÉRIC HOUNDÉTÉ, PRESIDENT DU PARTI

Cotonou Chant d’Oiseau,

le 24 juillet 2021

Mesdames et Messieurs les membres de la Coordination nationale ;

Mesdames et Messieurs les Représentants et Chefs des Partis politiques de l’Opposition ;

Distinguées personnalités ;

Chers Camarades ;

Mesdames et Messieurs ;

Après près de quatre mois d’hibernation, notre Parti Les Démocrates a décidé de renouer avec ses activités afin de raviver la flamme et redonner espoir aux camarades et en général au peuple meurtri par des événements tragiques qui secouent notre pays depuis peu et dont les moments les plus obscurs ont couvert les mois de mars, avril et mai 2021. Avant d’aborder mon propos, je voudrais faire observer une minute de silence en mémoire de tous camarades et de toutes les citoyennes victimes de l’oppression et des abus du pouvoir dit de la Rupture.

(Minute de silence)

Militantes et Militants ;

Mesdames et Messieurs les invités ;

Chers Camarades ;

Au nom de la coordination nationale et de tous les militants du parti, je voudrais vous remercier pour avoir fait le déplacement afin d’honorer de votre présence, cette rentrée politique de notre Parti Les Démocrates. En raison des accusations ambiantes de terrorisme banalisé et de la chasse à l’homme généralisée, il était devenu très difficile d’organiser de façon sereine les réunions des instances du parti.

Ce mois de juillet marque le premier anniversaire de la création de notre Parti Les Démocrates dont la réunion constitutive a eu lieu le 6 juillet 2020 et dont l’existence juridique a été acquise au prix de nombreuses tracasseries, humiliations, déni de droit élémentaire pour la simple raison que notre parti s’inscrit dans l’opposition véritable au pouvoir de la Rupture. Et pourtant, le Bénin doit absolument retrouver ses marques, son label de pays démocratique, de liberté et de respect des droits humains et civiques.

Oui ! L’heure est venue, comme l’avait si bien dit Nelson MANDELA, de prendre la parole et de nous adresser au peuple, consterné par les agissements d’un pouvoir fondé sur l’arbitraire, la violence et le mépris des règles élémentaires de la démocratie.

L’heure est venue de relancer la machine du Parti Les Démocrates, en dépit des persécutions subies par ses militants, persécutions qui n’épargnent guère les militants des autres forces de l’opposition. C’est pourquoi nous avons décidé de nous retrouver ce matin et c’est à juste titre que le thème de la présente rentrée est intitulé « la démocratie béninoise à l’épreuve du pouvoir de la Rupture. »

Mesdames et Messieurs,

Chers Camarades,

Est-il encore besoin de rappeler que la démocratie est un régime politique dans lequel le pouvoir appartient au peuple qui l’exerce pour son compte ? Cette souveraineté du peuple s’exerce par la désignation des dirigeants au moyen d’élections populaires crédibles, libres, transparentes et équitables pour les parties prenantes.

A la Conférence nationale, notre peuple en optant pour la rupture d’avec le marxisme léninisme et la dictature qu’il a instaurée, s’est opposé à la confiscation du pouvoir et ses dérives dictatoriales. Il s’agit de principes affirmés dans le préambule de notre Constitution. Notre peuple a inscrit dans le marbre le type de société qu’il souhaite pour son développement économique, social et culturel et pour sceller un vivre-ensemble harmonieux, gage de stabilité politique et de la paix durable dans la diversité linguistique. Dans cette perspective, la Conférence des forces vives de la nation de février 1990 a installé une démocratie pluraliste avec des institutions de contrepouvoir.

C’est vrai que les dynamiques de développement sous-tendent de mutations qualitatives pour le progrès social. La démocratie ne saurait donc être statique dans une posture immuable. Toutefois, les valeurs sur lesquelles elle repose sont celles qui permettent son approfondissement constant en fonction des aspirations du peuple souverain. Lesdites valeurs sont d’ordre moral, éthique et social et reposent sur les principes de liberté, de respect, de tolérance, d’engagement, de solidarité, de fraternité, d’égalité et de justice. Tout écart durable par rapport à ces principes conduit à une déviance démocratique et inversement.

Somme toute, l’exercice la démocratie dans le respect de ses principes et de ses valeurs assure d’une part, un plein épanouissement et une émancipation réelle des couches sociales à travers une économie florissante et une justice sociale. D’autre part, il assure un affermissement des pouvoirs légitimes sans recours à la puissance publique et à la violence qui est l’arme des faibles.

Un regard rétrospectif permet de constater que depuis 2016, le pouvoir de la Rupture a malicieusement rompu avec les fondamentaux de la Conférence nationale et par ricochet de la démocratie béninoise. Pour en arriver à ce triste constat, les dirigeants de notre pays ont décidé de formater systématiquement l’appareil d’Etat et d’exercer une dictature à l’ombre de lois scélérates et liberticides pompeusement qualifiées de réformes politiques et institutionnelles.

Chers camarades et amis,

Souvenez-vous que dès l’avènement au pouvoir de la Rupture, les velléités de saccager notre modèle démocratique ont été aussitôt engagées avec ruse et rage par des tentatives opportunistes de révision constitutionnelle. A l’époque, une minorité qualifiée de députés de la septième législature avait réussi par deux fois à faire échec à ces manœuvres mortifères de notre démocratie. Il a fallu attendre la fin de cette législature pour installer un nouveau Parlement monocolore à travers des manigances ignominieuses d’exclusion des partis de l’opposition. Ce Parlement complètement acquis à la cause d’un seul homme au bénéfice d’un pseudo dialogue a embastillé l’arsenal juridique.

Sous le prétexte fallacieux d’un besoin de rendre plus dynamique notre modèle démocratique, le Pouvoir de la Rupture avec la complicité inique des députés godillot, a opéré ce qu’ils appelent « des réformes aux plans politique, économique, social et institutionnel » dans une totale opacité consacrant l’accaparement, au profit d’un clan, tous les leviers importants de l’économie nationale. Par le même mécanisme, on note une mainmise sur toutes les institutions de contrepouvoir et l’émergence de pratiques rétrogrades et révolues du temps de Staline. Il s’en est suivi l’instauration d’un pouvoir illégitime, la gouvernance par représailles des citoyens qui expriment des opinions contraires à celles des thuriféraires et des laudateurs de la Rupture, la tenue d’élections exclusives, la répression brutale des manifestations pacifiques, les tueries, les arrestations massives et arbitraires de militants et de personnalités de l’opposition, les contraintes à l’exil et à la clandestinité, le musellement de la presse, l’étouffement des syndicats et autres acteurs de la société civile.

Mesdames et Messieurs,

C’est dans ces conditions que dans le cadre de l’élection présidentielle de 2021, le pouvoir de la Rupture, définitivement ancré dans la dictature a empêché pour la troisième fois une compétition électorale par l’institution d’un système biaisé de parrainage qui fait du Chef de l’Etat appuyé par ses affidés le sélectionneur de ses compétiteurs. Et pourtant l’alternance est une caractéristique dans un système démocratique et souhaiter remplacer le chef de l’Etat ou faire la compétition contre lui ne peut pas être un crime. Et il est à regretter qu’il se soit trouvé dans les rangs de l’opposition des gens qui aient prêté main forte pour jouer les faire-valoir, les accompagnateurs.

Mesdames et Messieurs, cinq ans, c’est cinq ans. C’est une équation mathématique qui ne souffre d’aucune ambigüité et le dire ne saurait être un crime. Cela participe du jeu démocratique, de la liberté des uns et des autres d’apprécier les actes que posent les dirigeants. Il n’est donc pas compréhensible que pour avoir dit cinq ans, c’est cinq ans, pour avoir dénoncé la confiscation des institutions, pour avoir souhaité remplacer le chef de l’Etat dans le cadre d’une alternance démocratique, pour avoir participé à des manifestations pacifiques ou simplement pour avoir vu son nom inscrit sur une liste, des centaines de nos compatriotes se retrouvent dans les geôles du pouvoir poussés à l’exil et à la clandestinité. Il est encore plus difficilement compréhensible que des citoyens, dans l’intimité de leur domicile se retrouvent faucher par des balles à la suite de raides des forces de défense et de sécurité.

En ce moment précis, j’ai une pensée pour les camardes en situation et je dis ma sympathie à Mme Rékiatou, à Joël, à Bio, Adrien, Fati, à Paulin, à Thibaut à Alexandre, à Garia, Joseph, Elie, Malwoine, Jean, Moussé, Léopold, à Adam, à Adrien etc.

Tenez bon ! La justice divine fera son œuvre.

Mesdames et Messieurs, nous ne sommes pas des terroristes. Le Parti Les Démocrates n’est pas un parti de terroristes. Notre parti a toujours prôné la paix et la non-violence. En faisant le tour des présidents d’institution au cours du deuxième semestre de 2020, nous avions alerté que l’exclusion est génératrice des violences, que l’exclusion est génératrice des perturbations de la paix et nous avons supplié sans succès les présidents d’institution de travailler pour la préservation de la paix.

Nous sommes convaincus qu’il n’y a pas de développement dans une communauté où l’adhésion fait défaut. Où les institutions chargées de porter la voix du peuple sont confisquées et mises au service de celui qui doit être contrôlé. Où les citoyennes et les citoyens ne sont pas pris en compte associés à la gestion. Le comportement des Béninois au cours des trois dernières élections exclusives montre à suffisance combien ils ne se sentent pas intéressés, combien ils n’adhèrent pas et combien ils ne participent pas à la gestion de la chose publique. Est-il besoin de rappeler les souffrances des Béninoises et des Béninois qui n’ont même plus le droit et la force de crier et de dénoncer la vie chère, de crier et de dénoncer l’inaccessibilité aux soins de santé, à l’école de qualité.

Nous ne sommes pas des terroristes ! Nous exigeons des accusateurs de nos camarades d’apporter la preuve de leurs accusations comme l’exigent les principes élémentaires dans un Etat de droit.

Mesdames et Messieurs, vous les auriez entendus souhaiter la dissolution de notre parti au motif qu’il y aurait parmi nous des terroristes. S’il est vrai qu’à aucun moment nous n’avons pris de décisions encourageant la violence et le terrorisme au sein de notre parti, nous devons comprendre que la création de notre parti et sa reconnaissance légale continuent de constituer pour eux un casse-tête. Eux qui sont habitués à des élections assimilables à un match d’entrainement entre joueurs d’une même équipe.

Mesdames et messieurs, les défis de l’heure ne sont pas à ces diversions. Il s’agit de restaurer la confiance entre les citoyens, restaurer la quiétude pour l’ensemble des Béninois, de travailler à l’inclusion sociale de tous, à la participation de tous à la gestion des affaires publiques. Et pour y parvenir il n’y pas mille chemins.

Il faut cesser la chasse à l’homme, il faut arrêter les arrestations arbitraires, massives, il faut libérer les détenus politiques. Il faut favoriser le retour des exilés politiques et des personnes contraintes à la clandestinité.

Notre vivre en commun doit être décidé, conçu par nous tous. L’exemple de la Côte d’Ivoire qui a fait des milliers de morts, la déportation du président Gbagbo et son retour s’achemine vers une rencontre historique qui réunira à la présidence de la République de Côte d’Ivoire, Ouattara et Gbagbo.

Nous devons faire économie des morts, des violences, des frustrations des uns et des autres.

Le génie béninois est capable de générer la paix et le développement sans passer.

Nous devons donc nous asseoir rapidement urgemment dans le cadre d’un dialogue national pour reformater notre vivre ensemble afin de conduire notre peuple à la prospérité et au progrès.

Yannick SOMALON
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