Le soja occupe une place de choix dans les activités culturales, artisanales, industrielles et commerciales du Bénin. Le gouvernement du Président Patrice Talon y accorde du prix et travaille résolument pour la promotion et le développement des différents maillons de la filière. 110.000 tonnes de production en 2016 ; près de 257.000 tonnes pour la campagne 2018-2019 ; 266.072 tonnes pour la campagne 2019-2020. Ces dernières années, la production du soja a maintenu une tendance haussière grâce au plan de développement national conçu et mis en oeuvre par le gouvernement. Si le pari de la production semble être gagné, celui de la commercialisation l’est moins. Raison pour laquelle, sous la houlette du ministère de l’agriculture, les acteurs de la filière soja se sont réunis ce jeudi 22 juillet 2021 à Cotonou afin de définir une stratégie de maîtrise des flux pour une meilleure commercialisation du soja-grain. L’objectif à terme est de créer un cadre pour que les producteurs tirent un gain financier conséquent de la vente du soja. « L’agriculture nourrit son homme et le producteur de soja doit jouir des fruits de ses labeurs pour avoir une retraite paisible, c’est un vœu cher au Président de la République », a lancé le ministre de l’agriculture Gaston Dossouhoui. Pour illustrer ses propos, le ministre a indiqué qu’en 2020 plus de 300.000 tonnes de soja ont été commercialisées dont 250.000 tonnes à l’exportation. Ce flux de commerce génère des revenus aux producteurs. Mais ce n’est pas suffisant. Le gouvernement veut accroître le niveau de ces revenus. « Pour y parvenir, il urge que la commercialisation du soja soit mieux organisée à travers la mise en place d’un mécanisme au cœur duquel sera placé le producteur de soja qui y adhère librement », a fait savoir le ministre Gaston Dossouhoui. La nécessité d’assoir ce mécanisme est justifiée par un ensemble de constats qui entravent le circuit de la commercialisation. Il s’agit entre autres, du non-respect du prix plancher fixé par l’État, faible démarcation des rôles entre acteurs, non-maîtrise des flux et insuffisance des infrastructures de stockage, etc. L’élaboration d’un mécanisme de commercialisation et d’une feuille de route devraient résoudre ces problèmes. Pour Moumouni Imorou Karimou, chef de mission de la composante Soja du Projet d’appui au développement des filières protéiniques ( Padefip), le mécanisme envisagé devra impliquer les collectivités locales des zones de production tout en intégrant la disponibilité des infrastructures de stockage dans les villes de concentration. Au niveau des zones d’échanges, il est prévu un contrôle des flux. Le marché chinois est une opportunité pour le soja béninois. La Chine importe annuellement, en moyenne, 85 millions de tonnes de soja. Le mécanisme envisagé vise aussi à encourager les producteurs de soja afin que la production réponde aux exigences phytosanitaires et autres procédures de contrôle pour faciliter l’exportation. In fine, le mécanisme va préserver le soja béninois qui est un label et garantir de meilleurs revenus aux producteurs.