Samedi 24 juillet 2021, au Chant d’oiseau de Cotonou, le parti “Les Démocrates” a effectué sa rentrée politique. Occasion pour Éric Houndété de manifester le soutien de cette formation politique à ses membres et opposants en prison sans oublier de rappeler en réponse à certaines accusations, que cette formation politique qu’il préside n’est pas un parti de terroristes.
“La démocratie béninoise à l’épreuve du pouvoir de la Rupture”. C’est autour de ce thème que le parti “Les Démocrates” a renoué avec ses activités politiques. Ceci, après près de quatre mois d’hibernation. Au cours de la rentrée politique organisée à cet effet, cadres, militants du parti et représentants d’autres partis politiques de l’opposition ont répondu à l’invitation. Ainsi, dans son mot introductif, l’ancien Ministre Saliou Akadirou, membre du bureau politique du parti et président du comité d’organisation de cette rentrée politique a remercié les invités pour leur présence avant de rappeler que cet événement se déroule, selon lui, dans un climat politique de peur et de rage, résultant de la répression issue de la présidentielle dernière. Ce qui continue de causer, à l’entendre, des entorses graves au système démocratique du pays. Au pupitre, les représentants des différents partis politiques présents à savoir Dud et Gsr ont unanimement félicité et encouragé “Les Démocrates”, pour ce qu’ils considèrent comme leur courage et détermination, malgré les affres que le parti continue de subir. Si pour Augustin Akodjènou, représentant de la Dud, l’opposition et notamment ” Les Démocrates” doit travailler sur le terrain pour dire stop au régime, Antoine Guédou, président du Gsr a quant à lui avoué que le parti vient de donner à travers ce acte, une preuve fondamentale qu’il n’est pas mort, malgré les péripéties. À son tour, le Président de cette formation politique de l’opposition en prenant la parole, a indiqué que la présente au rentrée politique intervient un an après la création du parti. Éric Houndété n’a pas manqué de revenir les différentes raisons ayant conduit plusieurs membres et personnalités de l’opposition, en prison. << Dans le cadre de l’élection présidentielle de 2021, le pouvoir de la Rupture, définitivement ancré dans la dictature a empêché pour la troisième fois une compétition électorale par l’institution d’un système biaisé de parrainage qui fait du Chef de l’Etat appuyé par ses affidés le sélectionneur de ses compétiteurs. Et pourtant l’alternance est une caractéristique dans un système démocratique et souhaiter remplacer le chef de l’Etat ou faire la compétition contre lui ne peut pas être un crime. Et il est à regretter qu’il se soit trouvé dans les rangs de l’opposition des gens qui aient prêté main forte pour jouer les faire-valoir, les accompagnateurs. Mesdames et Messieurs, cinq ans, c’est cinq ans. C’est une équation mathématique qui ne souffre d’aucune ambigüité et le dire ne saurait être un crime. Cela participe du jeu démocratique, de la liberté des uns et des autres d’apprécier les actes que posent les dirigeants. Il n’est donc pas compréhensible que pour avoir dit cinq ans, c’est cinq ans, pour avoir dénoncé la confiscation des institutions, pour avoir souhaité remplacer le chef de l’Etat dans le cadre d’une alternance démocratique, pour avoir participé à des manifestations pacifiques ou simplement pour avoir vu son nom inscrit sur une liste, des centaines de nos compatriotes se retrouvent dans les geôles du pouvoir poussés à l’exil et à la clandestinité. Il est encore plus difficilement compréhensible que des citoyens, dans l’intimité de leur domicile se retrouvent fauchés par des balles à la suite de raides des forces de défense et de sécurité >>, a-t-il évoqué, tout en ayant une pensée pour ces personnes détenues. <>, va-t-il ajouter, avant de demander aux accusateurs, les preuves de leurs accusations. Dans cet ordre d’idées, il récuse donc toute idée de dissolution éventuelle du parti qui ne peut intervenir, d’après lui, du moment où cette formation politique n’a pris aucune décision favorable ni à la violence ou encore au terrorisme.
“Les Démocrates”, pour la paix…
En évoquant que l’heure n’est plus à la diversion, l’ancien Premier vice-président de l’Assemblée nationale a indiqué que le parti qu’il préside est plutôt attendu sur terrains. << Il s’agit de restaurer la confiance entre les citoyens, restaurer la quiétude pour l’ensemble des Béninois, de travailler à l’inclusion sociale de tous, à la participation de tous à la gestion des affaires publiques >>, a réitéré Éric Houndété qui a précisé les conditions dans lesquelles, ces défis peuvent être relevés. << Et pour y parvenir il n’y pas mille chemins. Il faut cesser la chasse à l’homme, il faut arrêter les arrestations arbitraires, massives, il faut libérer les détenus politiques. Il faut favoriser le retour des exilés politiques et des personnes contraintes à la clandestinité. Notre vivre en commun doit être décidé, conçu par nous tous. L’exemple de la Côte d’Ivoire qui a fait des milliers de morts, la déportation du président Gbagbo et son retour s’achemine vers une rencontre historique qui réunira à la présidence de la République de Côte d’Ivoire, Ouattara et Gbagbo. Nous devons faire économie des morts, des violences, des frustrations des uns et des autres. Le génie béninois est capable de générer la paix et le développement. Nous devons donc nous asseoir rapidement et urgemment dans le cadre d’un dialogue national pour reformater notre vivre ensemble afin de conduire notre peuple à la prospérité et au progrès >>, a-t-il conclu.