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Pr Rock Gnahoui à propos de la gouvernance sous la Rupture: « Des actions impactent de jour en jour toutes les couches de la société »

Publié le jeudi 29 juillet 2021  |  La Nation
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© Autre presse par DR
Pr Rock Gnahoui,doyen de la faculté du droit et des sciences politiques (Fadesp)
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Agir pour rendre irréversible le processus de la Rupture, c’est l’objectif du Groupe de réflexion alternatives perspectives. Depuis sa naissance en 2019, cette plateforme d’agrégation d’intelligence apporte sa pierre à l’édification de la nation à travers des conférences publiques sur des sujets d’actualité. Dans cette interview, son premier responsable, Rock Gnanhoui, évoque les motivations de la création du Grap et donne son point de vue sur la gouvernance actuelle.


La Nation : Vous êtes le président du Groupe de réflexion alternatives perspectives. Un groupe qui initie depuis quelque temps des conférences sur des questions d’intérêt national. Quelles sont vos motivations ?

Pr Rock Gnahoui : Au sortir des regroupements des partis politiques, nous avons estimé qu’il faut créer un creuset permettant à tout le monde de participer à une réflexion sur la vie sociale, politique, économique et culturelle du pays, sans exclusive. Même opposants, vous pouvez venir au Grap. L’idée était de discuter avec tout le monde. Nous existons depuis deux ans et demi environ et nous essayons de donner quelques éléments d’éclairage sur des thèmes, des activités et des discours qui sont prononcés ici et là. Dès le mois de janvier 2019, nous avons commencé les activités et nous avons à notre actif une dizaine de conférences sur des thèmes qui touchent à la femme, la culture béninoise, la Constitution modifiée, l’emploi des jeunes, les acquis démocratiques, etc. Autant de questions que nous avons abordées depuis le début de nos activités.

Le Grap s’est affiché comme un think tank soutenant les actions du chef de l’Etat. Quels sont les idéaux que vous défendez concrètement ?

Nous estimons que lorsqu’un régime est en place et qu’il n’est pas bien compris, il faut l’accompagner en expliquant aux populations ce qui est, ce qui se passe et ce qu’on doit comprendre. Il s’agit donc dans un premier temps d’accompagner la Rupture dans ses actions. Mais nous n’avons jamais exclu la possibilité d’apporter des éléments de contradiction parce que c’est cela qui permet de faire avancer la science, la réflexion. Nous avons déjà eu des conférences où des personnes ont développé des idées contraires et nous estimons que c’est de cette manière qu’on va impulser le développement au plan théorique à partir de ce groupe. Quand on ne se comprend pas, quand on ne se parle pas, on ne peut pas avancer. La première idée pour nous est de faire avancer la communication. Nous avons la justice qui est au cœur de notre préoccupation parce qu’elle permet d’asseoir la paix au sein de la population. Nous avons aussi le développement qui est une question centrale. Et nous arrivons à nous faire comprendre parce que nous sommes très visibles sur les médias et de par l’origine des participants, c’est la preuve qu’il y a des gens qui comprennent même si des réticences subsistent.


Quelle est votre appréciation de la gouvernance de la Rupture?

Sur la gouvernance actuelle, il faut décerner un satisfecit au président de la République et à son gouvernement. Nous sommes obligés de faire une comparaison entre ce qui est passé et ce que nous voyons aujourd’hui. Et par rapport à ça, il y a un grand changement. Cela signifie qu’il y a des idées et des actions qui impactent de jour en jour presque toutes les couches de la société. C’est un bon travail qui se fait. Il faut accompagner le gouvernement dans ses actions et permettre aux uns et aux autres de participer car on a besoin de tous les Béninois pour construire le Bénin.

Le second mandat du président de la République est placé sous le sceau du «hautement social ». Que comprenez-vous par cette vision ?

La question du social était au cœur de notre dernière conférence. Lors de son investiture, le président de la République a sorti une expression qui a ravi certains, c’était le « hautement social ». A travers la conférence, nous avons montré qu’il y a un état des lieux qui démontre que le social a un ancrage très important aujourd’hui. Au ministère des Affaires sociales et de la Microfinance, les actions concernant les personnes vulnérables, les femmes, les jeunes, les enfants et autres ont été développées par la ministre. Ce « hautement social » existe déjà mais il faut aller plus loin pour asseoir un développement social qui permet d’éradiquer la pauvreté. C’est l’entendement du président de la République. Il s’agit d’aider à travers l’éducation qui se traduit par la création de lycées professionnels dans différentes villes, donner un impact fort au niveau de la santé, de la famille, de l’emploi des jeunes, etc. Il est question d’être responsable dans les actions pour impacter toutes les couches sociales. Mais il faut préciser que ce « hautement social » ne consistera pas à partager de l’argent. Il ne s’agit pas non plus du « tout social » où il faut donner de l’argent à tout le monde, mais être responsable vis-à-vis de certaines actions pour impacter toutes les couches de la société sans exception. En un mot, permettre au Bénin de démontrer en Afrique et dans le monde que la pauvreté peut être vaincue si on porte à cœur cette idée et si on y travaille.


Le mode de gestion du pouvoir n’est pas sans critiques au regard de la conjoncture économique et sociale. Etes-vous optimiste quant au développement du pays ?

Les critiques vont toujours fuser. Si vous avez un gouvernement qui n’est pas critiqué, ça veut dire que le gouvernement n’est pas bon. Tout le monde ne se retrouve pas forcément dans les actions qui sont initiées par le régime en place. Il y a des gens qui sont toujours frustrés quelque part. C’est la nature de l’homme de ne pas être toujours satisfait et les critiques sont justifiées parce que c’est d’abord ce qui permet de corriger. Et je suis très optimiste parce que le peu que je vois démontre que l’on peut aller encore plus loin. Je suis encore optimiste parce que nous avons aujourd’hui, sur le plan des infrastructures, beaucoup de choses réalisées. En tant que Béninois, on doit être fier.

Parlant de réformes, la toute dernière est celle au niveau de l’Institut national de la Femme. Quelles sont vos observations sur cette initiative du gouvernement ?


Si vous considérez la femme comme une incapable, c’est que vous êtes en train de détruire la société. La femme est au cœur de l’éducation des enfants et de tout, d’une manière globale et il faut la protéger. Réformer cet institut de sorte qu’il puisse ester en justice contre les auteurs de violences sur les femmes et se constituer partie civile est une bonne trouvaille. La réforme permet de donner davantage à la femme la possibilité de s’exprimer. Cela démontre tout l’engagement du gouvernement à œuvrer pour la promotion de la femme et l’approche genre. C’est une belle réforme qui va impacter énormément la société béninoise.

Toujours dans la logique des réformes, le Conseil électoral est désormais fonctionnel. Quelle comparaison pouvez-vous faire entre son ancrage institutionnel et celui de la Cena qu’il a remplacée ?

Déjà, il y a la dénomination qui a changé. C’est une différence de taille. De même que la composition. La forme de désignation des membres de ce conseil est aussi différente. Car nous voulons faire dans la modernité. La Cena a démontré ses capacités mais on devait penser autrement. Quand quelque chose est nouveau, il est mieux de laisser faire pour observer les résultats puis faire le bilan.

Par Isidore A. GOZO et Joël TOKPONOU
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