Depuis 2016, l’Exécutif béninois s’emploie à faire du secteur agricole l’un des piliers de l’économie nationale. Les mesures s’enchaînent et se renforcent avec à la clé des résultats palpables qui constituent une première depuis l’accession du Bénin à l’indépendance. Et cela augure d’un lendemain meilleur pour l’agriculture béninoise.
Le secteur agricole se modernise. Les nouvelles politique publiques, stratégies de développement et structuration ainsi que plusieurs autres mesures prises au profit du secteur font désormais rêver les amoureux de la terre. C’est la première fois depuis l’indépendance que tout change et évolue à grands pas, dans la rigueur, avec des records jamais atteints et des perspectives prometteuses.
Le Bénin a commencé par déblayer le chemin vers sa révolution verte avec des réformes institutionnelles. Ce chantier ouvert en 2016 a conduit, entre autres, à l’éclatement du pays en des pôles agricoles, suivi de la création d’une agence territoriale de développement agricole (Atda) par pôle. La mission principale de ces structures nées sur les cendres du Carder est de mettre en œuvre la politique de promotion des filières porteuses spécifiques au pôle de développement agricole sous gestion et d’initier des actions permettant de s’assurer que les objectifs du gouvernement en matière de promotion des filières et de développement des territoires se réalisent et produisent des résultats, effets et impacts visibles. C’est dans cette même dynamique que le Fonds national du développement agricole (Fnda) a fait peau neuve afin d’aider les producteurs à formuler des projets-programmes solides quitte à les soumettre au financement des banques. Le Fnda constitue donc un facilitateur d’accès aux crédits bonifiés auprès des banques. Toujours dans la dynamique des réformes institutionnelles, la Société nationale de mécanisation agricole (Sonama) a été créée. D’autres mesures ont été également prises pour booster les filières en général et les filières porteuses et cultures d’exportation en particulier. De 269 222 tonnes de coton en 2015-2016, le Bénin est passé à 451 124 tonnes en 2016-2017 pour la première campagne sous le régime Talon puis à 728 000 tonnes en 2021. Ce qui permet au pays de maintenir sa position de leader de la production cotonnière en Afrique ; une place arrachée au Mali depuis trois ans. Les productions de cajou, d’ananas, et autres, ont aussi connu un boom. Idem pour les cultures maraichères et vivrières. Cette augmentation des rendements des cultures vivrières fait du Bénin, depuis 2019, le deuxième producteur de vivriers dans l’espace Uemoa, derrière la Côte d’Ivoire. Ces résultats sont une première depuis l’indépendance, et le pays entend poursuivre sa marche à grandes enjambées afin de toujours caracoler en tête des puissances agricoles du continent africain.
Pour asseoir sa domination sur le secteur agricole en Afrique, le Bénin déploie une artillerie lourde conformément à sa nouvelle stratégie du secteur. En effet, le gouvernement a prévu de construire 30 lycées techniques agricoles d’ici 2023. 662 aspirants à la fonction d’enseignant au profit de ces lycées, seront recrutés au titre de 2021. De plus, la contractualisation pour la réalisation des études de faisabilité technique, économique et financière de mise en place des unités économiques à vocation pédagogique dans les 30 lycées techniques agricoles est actée par l’Etat béninois. L’objectif global poursuivi est d’accélérer la transformation structurelle de l’économie rurale et d’offrir aux apprenants des opportunités de se former en milieu réel, avec un accent sur la pratique qui devra occuper 70 % de l’emploi du temps.
Grandes cultures
Dans les champs, au niveau de plusieurs pôles agricoles, le gouvernement béninois veut promouvoir les grandes cultures. Dans son programme de campagne pour la présidentielle dernière, le chef de l’Etat, Patrice Talon, a proposé d’aménager 500 mille hectares de sites hydro-agricoles pour la valorisation des grandes cultures. L’objectif étant le même : fouetter le développement d’une agriculture résiliente et intelligente qui nourrit son homme et l’économie nationale. Pour concrétiser ce projet inédit, le Conseil des ministres a récemment validé la réalisation d’une mission de maîtrise d’œuvre partielle dans le cadre de l’aménagement de 12 mille hectares de sites hydro-agricoles parmi les 500 mille hectares proposés par le président de la République. Ces études qui visent à créer les conditions de l’aménagement hydro-agricole avec une maîtrise totale de l’eau, portent sur 1 500 ha dans la vallée du Niger (communes de Malanville et Karimama), 1 500 ha dans la vallée du Mono (communes de Grand-Popo, Athiémé et Aplahoué) puis 9 000 ha dans les basse et moyenne vallées de l’Ouémé (communes des Aguégués, d’Adjohoun, de Dangbo, de Zè, de Sèmè-Podji, d’Akpro-Missérété, de Bonou et de Ouinhi). Une fois aménagés, ces sites seront confiés à « des particuliers qui vont rendre compte à l’Etat en payant un montant forfaitaire pour l’exploitation des terres qui seront mises à disposition », s’est réjoui le porte-parole du gouvernement, Wilfred Léandre Houngbédji, intervenu le 9 juillet dernier sur l’émission en ligne Askgouv.
Il est certain que ces mesures et réalisations en cours ou achevées dans le secteur agricole ces cinq dernières années, sont une première au Bénin depuis 1960. Jamais il n’y a eu autant de réformes, de projets et de réalisations depuis l’indépendance, et les actions futures du gouvernement rassurent plus d’un et présagent d’un lendemain meilleur pour ce secteur dont l’envolée permettra de réduire le taux de chômage chez les jeunes, d’autonomiser les femmes et in fine de booster l’économie nationale.