Le Bénin séduit de plus en plus de nombreux pays. Le pays bénéficie davantage d’une attention particulière de nations qui décident de s’installer, de renforcer leurs liens et de créer une coopération plus dynamique qui serve davantage la cause du développement.
Deux mois à peine après l’investiture du président Patrice Talon pour son second mandat et en moins d’une semaine, neuf nouveaux ambassadeurs, la plupart avec résidence à Cotonou, ont présenté leurs lettres de créance au président Patrice Talon et ont été ainsi accrédités en tant que représentants de leurs pays auprès du Bénin. Qu’elle soit Nord-Sud ou Sud-Sud, la coopération avec le Bénin est perçue par la plupart des pays qui y implantent des représentations diplomatiques comme un exercice nécessaire au regard des performances dont le pays est crédité, de la rigueur qu’il met dans la conduite de ses affaires, et surtout de la crédibilité de sa signature au plan international.
Chaque diplomate qui passe à Cotonou a envie de prendre en main, un des axes importants du Programme d’action du gouvernement et d’y travailler pour impacter le vécu des populations. Santé, économie, eau, économie verte, agriculture, énergie, changements climatiques, enseignement technique, formation professionnelle, infrastructures… plus aucun secteur n’échappe à cette coopération dynamique qui, ces dernières années, s’intensifie de jour en jour. « La diplomatie de développement» portée par Aurélien Agbénonci, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, trouve son sens dans cet intérêt que portent certains pays au Bénin.
Plus aucune destination n’échappe à cette offensive dont l’une des illustrations reste la ruée d’ambassadeurs particulièrement heureux de constater qu’à la tête du Bénin, il y a « un leader, un développeur ». Si ces diplomates sont aussi satisfaits, c’est aussi en raison de la célérité qu’ils viennent découvrir dans le pays. Michael Derus, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République fédérale d’Allemagne près le Bénin, ne manquera pas de le souligner. A la suite de la présentation de ses lettres de créance au chef de l’Etat, mardi 27 juillet à la présidence, il a clairement signifié son admiration et son étonnement pour y avoir accompli l’exercice, seulement 48 après son arrivée.
Avant de quitter Cotonou, son prédécesseur Achim Troster avait déjà exprimé tout le regret qu’il éprouvait à partir d’un pays en plein développement. « J’ai pu dire combien je suis rassuré par la gouvernance du président Talon », avait confié le diplomate allemand à sa sortie du cabinet présidentiel, à l’occasion de son audience d’au revoir. « J’ai exprimé au président ce qui m’a le plus impressionné au Bénin, à savoir la dynamique en cours ces dernières années », avait-t-il déclaré.
Ballet diplomatique
« Nous avons reçu il y a quelques jours quatre ambassadeurs et nous venons de recevoir encore cinq. Ce qui veut dire que la diplomatie du Bénin se veut très active pour pouvoir cerner les objectifs de développement », reconnaitra le ministre Aurélien Agbénonci. C’est pourquoi, il y a une certaine célérité dans la gestion des agendas pour vite aller à l’essentiel. Il martèle en guise d’exemple que « l’ambassadeur du Nigeria est arrivé dans le pays et a présenté en moins de 72 heures ses lettres de créance, ainsi que l’ambassadeur du Ghana. Et on a battu un record, parce que l’ambassadeur d’Allemagne est arrivé il y a 48 heures et a présenté aussi bien les copies figurées que les lettres de créance ».
Selon ses explications, aucun apport ne sera négligé pour parvenir à l’objectif de développement. Autant un pays comme la Norvège peut apporter au Bénin, autant le Bénin ne néglige pas ses voisins, notamment le Nigeria. Autre exemple, la Norvège dont le nouvel ambassadeur Knut Eiliv Lein a aussi présenté ses lettres de créance, mardi 27 juillet dernier.
« Nous avons déjà avec la Norvège une coopération qui était très dynamique mais la pandémie l’a ralentie. Nous avons repris les activités. Il y a des accords, mais aussi un grand programme de coopération. Nous nous sommes convenus avec l’ambassadeur que ce programme se déploie très rapidement. Il y a aussi toute une série d’activités liées à ce programme », a révélé le ministre. Avec l’ambassadeur d’Allemagne qui est un passionné des questions de formation technique et professionnelle, le gouvernement projette d’avoir plus vite de bons résultats en ce qui concerne ses projections pour ces deux secteurs.
Se remettre au travail
En ce qui concerne le Nigeria, « il est un grand voisin et c’est un pays avec lequel nous tenons à maintenir cette relation de fraternité, mais il y a des défis sur le plan sécuritaire et socioéconomique », a souligné Aurélien Agbénonci. Il a donc décidé d’avoir avec l’ambassadeur du Nigeria au moins deux fois par mois des échanges pendant que ses équipes seront en permanence en contact avec l’équipe du Nigeria pour voir comment mettre en œuvre les nouveaux accords signés.
D’ailleurs, a annoncé le patron de la diplomatie béninoise, « très prochainement, des ministres nigérians seront à Cotonou pour que nous puissions revoir comment mettre en œuvre les accords signés et que cette zone de libre-échange à l’intérieur de la Cedeao qui se veut effective soit mise en place très rapidement ». Il a aussi confié que le président souhaite que « les frontières n’existent plus entre le Nigeria et le Bénin ». En somme, le Bénin est à l’ère d’une diplomatie qui se veut dynamique au service du développement. «Maintenant que la pandémie rentre dans une phase où elle peut être maitrisée, cela ne doit plus être un prétexte pour ne pas se mettre au travail. C’est le sens de ce ballet diplomatique auquel on assiste», a conclu Aurélien Agbénonci.