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Promotion de la femme sous la Rupture: Aller au-delà de l’Institut de la femme

Publié le jeudi 5 aout 2021  |  Matin libre
Institut
© Autre presse par DR
Institut national pour la promotion de la femme
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La promotion de la femme tient à cœur au chef de l’Etat. Dans ses discours, il ne cesse de rappeler le rôle qu’il espère voir la femme jouer dans une société béninoise moderne. Il l’a réitéré lors de son message à la Nation à l’occasion de la 61e anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale. Un discours qui coïncide avec le décès de Rosine Vieyra Soglo dont les Béninois saluent la bravoure et se demandent qui pourrait la remplacer.



Dans son message à la Nation à l’occasion de la 61e anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale, Patrice Talon a vanté les mérites de son gouvernement en matière de lutte contre toutes les formes de discriminations et de violences faites aux femmes et aux filles. Lesquels se traduisent, selon lui, par la création de l’Institut national de la femme (Inf), lors du conseil des ministres du mercredi 21 juillet 2021. Ainsi, l’Inf, contrairement au précédent Institut national pour la promotion de la femme (Inpf), qui était un creuset de réflexions, d’études et de promotion de la femme, s’occupera des questions de violences basées sur le genre, la lutte contre toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard de la femme. Pour cela, l’Institut pourra ester en justice. Pour Patrice Talon, la création de l’Inf traduit la volonté de son gouvernement de protéger et de promouvoir la femme béninoise, mais aussi de favoriser son émancipation. « Ce faisant, j’en suis convaincu, nous aurons créé les conditions du développement équilibré de notre pays. Un chantier sur lequel les femmes apporteront toute leur contribution. Elles seront ainsi réhabilitées en tant que composante indispensable de la société. C’est pourquoi, j’en appelle à un sursaut collectif afin que chacun adhère à cet idéal », a-t-il laissé entendre.

Certes, l’Inf dispose de moyens pour combattre plus vigoureusement les faits de harcèlement, de violences basées sur le genre et autres discriminations à l’égard des femmes. Mais est-ce que la dynamisation de cette structure à elle seule suffira pour que la femme joue pleinement le rôle que la société béninoise moderne attend d’elle, sans une politique d’accompagnement ? Entre le discours et les faits, il y a un écart. La preuve, si Rosine Soglo a pu faire tant de choses, reconnues aujourd’hui comme de bons et justes combats, dans l’arène politique béninoise, l’environnement politique en a été pour beaucoup. Rosine Soglo ne serait pas l’icône nationale, en matière de lutte pour les droits des femmes, si au début de sa carrière politique, elle avait été embastillée pour des faits réels ou supposés. Les hommages ne se multiplieraient pas aujourd’hui pour reconnaître ses qualités de leader, d’amazone des temps modernes. On peut constater que sous le gouvernement de la Rupture, la seule femme qui a essayé de faire comme elle, celle dont l’arrivée en politique, à la faveur de la présidentielle de 2021, a fait bouger les lignes, n’aura pas cette chance. Dans un contexte où on se demande qui pourrait valablement remplacer la dame de fer, il n’y a qu’à voir le sort réservé à Reckya Madougou pour se rendre à l’évidence que le discours pour le droit de la femme n’est pas toujours en adéquation avec les faits.

Quand au Parlement, il a fallu remplacer Mariam Chabi Talata, devenue Vice-présidente de la République, la Mouvance présidentielle n’a trouvé aucune femme pour le poste. C’est Robert Gbian qui a finalement été choisi. De la même manière, pour remplacer le membre démissionnaire du Conseil national électoral, c’est le chef de l’Etat lui-même qui a émis le souhait de voir un autre homme compléter la liste de 5 hommes. Volonté respectée par ses soutiens de l’Assemblée nationale qui ont porté leur choix sur François Abiola.

Ce sont des choses qui font douter de la réelle volonté du pouvoir de la Rupture à œuvrer pour faire de la femme un acteur plein du développement. Et si, à sa décharge, celle volonté ne souffre d’aucune ambigüité, alors il faudra aller au-delà de l’Inf par une vraie politique d’accompagnement de la femme, sur tous les plans, surtout politique.

M.M
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