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Libération des espaces publics : Les Zémidjan, agents secrets des vendeurs

Publié le vendredi 13 aout 2021  |  Fraternité
Taxi
© Autre presse par DR
Taxi communaux ,communément appelés "Zémidjan"
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A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Dans la matinée de ce mercredi 11 août 2021, les voitures de la police républicaine rodent dans la cité dortoir du Bénin. Des va-et-vient incessants sous l’œil attentif des agents de la police républicaine. Mais, tout ceci n’est qu’une mesure de dissuasion passive. Face à cette surveillance des Forces de l’ordre, les occupants se montrent plus stratégiques. Bravant l’interdiction, dame Firmine vend de l’essence ‘’kpayo’’ sur le trottoir d’une voie bien fréquentée de la commune. Une petite caisse remplie de bouteille posée sur une chaise qu’elle ne quitte pas des yeux. « Je les surveille de très près. Il est difficile pour les policiers de me surprendre parce que je les vois de loin », a-t-elle confié. A l’en croire, une forte complicité existe entre les vendeurs. Ce qui leur permet de s’informer de l’arrivée des policiers. « Entre nous, on essaie d’être solidaires. Quand on a l’information, on la partage entre nous. Même les conducteurs de taxi-moto nous aident. Quand ils constatent qu’il y a une opération en cours, ils nous alertent », déclare-t-elle. En dépit des multiples réprimandes qu’elle a déjà subies de la part des agents de la police, elle n’est pas prête à abandonner ce lieu, faute de moyens financiers. « J’ai deux enfants qui sont à ma charge. Pour subvenir à leurs besoins, il faut de l’argent et je n’ai aucune autre activité à part celle-ci », confie-t-elle. Contre toute attente, un conducteur de taxi-moto surgit et alerte les riverains de l’approche des policiers. Au pas de charge, la bonne dame prend sa marchandise et se cache. A quelques mètres de la mairie de la ville d’Abomey-Calavi, dame Joséphine mobilise ses collaborateurs autour de son activité de vente divers. « Toi, asseois-toi devant, court vite pour ranger les plastiques si tu les vois venir », dit-elle à une des vendeuses qui s’exécute. « Qu’est-ce qu’on peut faire ? Quand tu mets les marchandises à l’intérieur, les clients passent sans savoir si on vend ces choses ici », souligne-t-elle. Toujours selon dame Joséphine, la quarantaine environ, il est difficile d’obéir à cette nouvelle règle car, elle favorise la mévente et accentue la morosité économique. Et, comme les précédentes opérations policières de libération de l’espace public, elle souhaite que celle-ci aussi ne dure que quelques jours.
Raoul Nana DONVIDE (Coll.)
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