La fête de l’igname aura lieu le 15 août prochain. Mais les férus de tubercules pilés devront débourser un peu plus pour se les offrir, surtout à Cotonou et environs. Les différentes variétés n’envahissent pas encore les marchés.
Pas d’affluence à Mahoulé, ce mercredi matin. Autour des tas d’igname, les commerçants guettent le moindre porteur de sac qui pénètre dans ce périmètre de Dantokpa. Aux clients, on propose diverses variétés d’ignames, avec surtout la précision que « c’est bon à piler». Après plusieurs approches, dame Wouliath parvient à céder 50kg de tubercules. « J’ai déjà trop bavardé ce matin. Les clients viennent, mais c’est le prix qui les repousse », se plaint-elle. Selon les habitués de ce lieu, la fête n’annonce pas vraiment ses couleurs.
D’habitude, dit-on, à Mahoulé, l’affluence devrait être plus grande, avec des déchargements sans cesse. Le dérèglement climatique marqué cette année par de longues poches de sécheresse est à nouveau cité comme cause de cette situation. « La production n’a pas vraiment donné. C’est ce qui explique la rareté de l’igname sur le marché. Sinon, à pareil moment, il n’y a souvent pas de place pour le déchargement. On a eu juste le minimum cette saison», souligne Louis Adjahouinou, grossiste.
Au Bénin, la production annuelle d’igname tourne autour de trois millions de tonnes par an. Le pays est encore loin du Nigeria qui totalise 70 % de la production mondiale. Mais il faudra compter désormais beaucoup plus avec le climat qui vient bousculer la prévision des producteurs. Les commerçants eux ne font que subir.
A Dantokpa, 50 kg de la variété «Laboko », très prisée pour réaliser l’igname pilée est vendue à 45 000 F Cfa. Celle dénommée « Ala » par contre est cédée à 23 000 F Cfa. « L’igname est très chère. Dans les champs, ils nous ont vendu le kilogramme à 900 F Cfa. A notre tour, nous le cédons à 1000 F Cfa. La variété Ala est vendue à 500 F Cfa le kilo. Mais les clients ne comprennent pas du tout. Ils insistent qu’on leur fasse des réductions », précise Louis Adjahouinou. Les commerçants espèrent retrouver un léger sourire, après la date du 15 août consacrée fête de l’igname à Savalou.