Les filles et fils du village Togouin arrondissement de Djanglanmey, commune de Toffo se sont retrouvés le dimanche 15 août 2021 pour célébrer l’union pour le développement de leur localité. Une fête qui passe pour un appel à l’appui au développement d’une localité où tout est à construire… C’était à la place de l’Association de développement du village.
La 8ème édition de Togouin-houé a été une réussite. Les filles et fils de ce village ont répondu présents à l’appel du comité d’organisation présidé par Mikael METON. Tous vêtus du tissu de la célébration, les natifs de la localité ont célébré la fraternité à travers des réjouissances populaires. Prestations d’artistes, exhortations à un engagement au développement, prix d’excellence aux meilleurs des différents examens scolaires dans le village, partage de repas…Ce sont là les moments de cette fête.
Togouin ou l’apocalypse au quotidien
Le discours de lancement des festivités prononcé par le Président Mikael METON en présence des autorités locales, sages et têtes couronnées de la localité renseigne sur la précarité à Togouin. Ce village de vaillants agriculteurs qui produisent abondamment maïs, manioc, ananas, oranges, bananes, palmier à huile… se trouve être le plus enclavé de la commune de Toffo. Pas de voies d’accès. Il est alors difficile de convoyer sa grande production agricole vers les pôles de commercialisation. Si Toffo est cité comme grenier de l’Atlantique, les paysans de Togouin en sont pour beaucoup. Hélas, l’eau potable reste un luxe à Togouin. L’électricité est encore un rêve. Pour leur santé, les villageois n’ont que les prières comme soins. L’impraticabilité des voies et la misère ambiante ne permettent pas l’accès à ce qui fait office de centre de santé au niveau de l’arrondissement. L’école ? Pour un village très peuplé, Togouin ne dispose que d’une école primaire publique. Du fait des conditions de vie, pas d’initiative privée dans ce sens. Aller à l’école est aussi un luxe en ce 21ème siècle. Pourtant, le village se vide de ses bras valides à la recherche d’un meilleur devenir. Pour la jeunesse de Togouin, l’exode rural est la seule solution. On préfère aller mettre sa force au service des plantations de café-cacao en Côte d’Ivoire, conduire zémidjan à Cotonou ou faire d’autres petits travaux dans les milieux urbains. La sécurisation des terres dans ce village d’agriculteurs, la question de l’état civil pour espérer accéder aux services sociaux de l’Etat sont aussi des goulots d’étranglement au développement de Togouin. On peine à croire qu’il s’agit d’un coin situé à une cinquantaine de kilomètres de Cotonou la métropole économique du pays. On ne dirait pas qu’il s’agit d’une localité du Bénin où la gouvernance actuelle épate de par ces réalisations infrastructurelles et ses services sociaux.
Il faut sauver Togouin. Pour ce second mandat que le Chef de l’Etat Patrice TALON a annoncé « hautement social », Togouin souhaite un regard bienveillant de la part des gouvernants. Sortir ce village de l’ornière, c’est booster la production agricole dans l’Atlantique et reconnaitre les efforts de ces villageois qui luttent pour leur survie.