Les feux tricolores sont d’une importance capitale dans la fluidité de la circulation. Mais force est de constater qu’ils ne sont pas toujours bien entretenus pour accomplir la tâche pour laquelle ils ont été installés. Aujourd’hui, une panoplie de feux tricolores sont non fonctionnels et ne cessent de rendre la vie difficile aux usagers de la route.
D’éternels aller-retours de motos, tricycles, voitures, gros porteurs… Tout le monde semble pressé. Nous sommes au carrefour Godomey un vendredi soir. 19h…20h… Aucun signal lumineux ne provient des feux tricolores, sinon la lumière de la torche d’un policier, debout au milieu du carrefour. Habillé en chemise bleue, pantalon noir tâché de bleue, jacket vert portant la marque du drapeau national du Bénin, il effectue de temps à autre des mouvements de main pour demander aux conducteurs de s’arrêter ou de continuer. Dans ce remue-ménage, on entend crier : « Heeeeeee !!! Quelle vitesse ! Tu ne peux pas attendre pour que l’autre passe ? Tu te crois si pressé que qui ici ? ». C’est un conducteur de taxi-moto Zemidjan qui se plaint du comportement déviant d’un chauffeur en excès de vitesse. De l’autre côté, des piétons s’impatientent pour traverser la voie. D’après quelques-uns dans le lot, ils éprouvent de grandes difficultés à traverser la voie depuis que les feux tricolores ont cessé de fonctionner. Quand les policiers ne sont pas sur le terrain pour la régulation manuelle de la circulation, ils sont obligés de demander de l’aide aux Zémidjan. « C’est avec vigilance et méfiance que nous traversons la voie ici. Ce sont les policiers et les conducteurs de taxi-moto qui nous aident à traverser la plupart du temps. S’ils ne sont pas là, c’est après de longues minutes d’attente que nous arrivons à traverser », confie Sylvie, une vendeuse ambulante de carotte sur le point de rentrer chez elle. Une autre vendeuse d’orange installée non loin du carrefour fait savoir : « Quand les feux travaillaient, je vendais bien mes oranges puisque quand ils s’allument les passant s’arrêtent pour acheter. Maintenant qu’ils sont non fonctionnels, les passagers ne savent pas si on vend quelque chose ici et s’en vont. Seuls ceux qui en avaient connaissance, s’arrêtent maintenant ». A l’entendre, la panne de ces feux tricolores a bien plus d’impact sur la population que ce qu’on aurait imaginé. Selon l’agent de police rencontré sur les lieux, cette situation persiste depuis trois mois et serait due à une panne technique. « Les feux ont cessé de fonctionner depuis environ trois mois. Le technicien chargé de sa réparation nous a notifié que c’est une pièce qui est grillée à l’intérieur. Nous avons informé la mairie mais jusque-là, il n’y a pas eu d’amélioration ». Même si pour le moment, on se réjouit du fait que la situation n’ait pas créé d’accident, il faut comprendre qu’on pourrait en arriver là si rien n’est fait pour y remédier. Mais comme l’on a l’habitude de le voir, tant qu’une situation ne s’est pas dégradée, le Béninois a du mal à s’en préoccuper. C’est ce à quoi fait allusion un agent de sécurité du Collège d’Enseignement Général de Godomey à travers ces propos : « Les policiers sont là déjà pour travailler. Ils sont les feux verts, feux stop. On n’a plus besoin de feux tricolores. Si ça crée deux à trois accidents maintenant, et que les sapeurs-pompiers deviennent fréquents ici, ils comprendront qu’il faut les réparer ». Il est à noter que les feux du carrefour Godomey ne sont pas les seuls dans cet état dans les villes béninoises. A ce rythme, rouler sur la plupart des artères de la commune de Calvais est un risque à prendre. Evidemment, sans feux tricolores, bienvenue à la pétaudière !
Nadine BEHANZIN (Stag.)