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Présence de baleines au large du Bénin: Un vivier pour l’essor de l’écotourisme

Publié le vendredi 20 aout 2021  |  La Nation
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© Autre presse par DR
Une baleine au large de Cotonou
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Par Fulbert Adjimehossou,


Au-delà des attraits des parcs animaliers et des nombreux sites touristiques du Bénin, les baleines offrent pendant les vacances des spectacles fabuleux sur les côtes. C’est une opportunité pour booster l’écotourisme.

Ce n’est pas connu de beaucoup de Béninois. Et ceux qui ont la chance de les rencontrer de visu sont encore très peu. Pourtant, à quelques kilomètres en mer, pendant les vacances, les baleines rôdent non loin de Cotonou. Ces mammifères sont même venus plus tôt cette année, selon les océanographes. «Les baleines sont là depuis. Les pêcheurs qui sont nos éclaireurs nous ont informés depuis juin de leur présence », renseigne Dr Zacharie Sohou, directeur de l’Institut de Recherches halieutiques et océanographiques du Bénin (Irhob).
Ces cétacés au dos sombre et au ventre clair avec des plis sur la gorge descendent dans le Golfe de Guinée d’habitude entre mi-juillet et octobre. Parfois, ils séjournent jusqu’en novembre. Selon les spécialistes, ces espèces marines quittent les zones tempérées pour mettre bas dans la sous-région. « Cette période est favorable parce que ce sont des espèces qui aiment aller dans les eaux chaudes pour mettre bas », explique Dr Sohou Zacharie.
Ces animaux profitent du séjour, environ deux mois, pour apprendre aux baleineaux à nager et à faire les sauts. « C’est un beau spectacle qui mérite d’être promu. Avec un programme sur ces espèces, on pourra en faire un vivier de l’écotourisme », pense Joséa Bodjrènou, directeur de Nature tropicale Ong.
Cependant, comme de nombreuses espèces dans le monde, les baleines sont aussi menacées. Elles pourraient être emportées par la chasse, les collisions avec les bateaux, les pollutions et la baisse des ressources alimentaires dont elles vivent. « Les baleines se nourrissent essentiellement de krill, mais à cause de la pêche industrielle et du réchauffement climatique, les zones de concentration de ces minuscules crustacés se dispersent et s’amenuisent », renseigne Dr Edmond Sossoukpè, aménagiste des écosystèmes marins et côtiers. A l’en croire, les préserver, c’est aussi œuvrer indirectement contre le réchauffement climatique. « Par leurs excréments, les baleines fertilisent les océans en azote et en fer qui sont des nutriments qui permettent aux phytoplanctons de se développer. Or, ces végétaux aquatiques absorbent le dioxyde de carbone qui est un gaz à effet de serre et produisent la moitié de l’oxygène de notre planète », précise le chercheur.
Les enjeux sont énormes. Et pour le directeur de l’Irhob, il y a lieu d’aller, à la fois vers des mesures de protection, comme les aires marines protégées, tout en faisant en sorte d’intéresser les touristes. « C’est bon de faire un sanctuaire pour développer l’écotourisme. Il faut développer le tourisme baleinier. Ça va nous rapporter beaucoup de devises et créer des emplois. Nous avons mené des recherches auxquelles nous avons associé les Ong pour voir l’opportunité d’en arriver là. Ailleurs, c’est une filière qui est développée pour faire rentrer des devises», insiste Dr Zacharie Sohou. En dépit de leur masse de plus de 10 tonnes, elles ont bien l’art d’attirer les touristes par des gymnastiques.
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