Selon un rapport de l’UNICEF publié le 20 août dernier, le changement climatique a des impacts sur les enfants. Ainsi, plusieurs enfants dans le monde et en Afrique vivent les effets néfastes de ce dérèglement climatique. En Afrique, les jeunes vivant en République centrafricaine, au Tchad, au Nigéria, en Guinée et en Guinée-Bissau sont les plus exposés aux effets des changements climatiques. Une situation qui menace leur santé, leur éducation leur sécurité et leur fait courir le risque de contracter des maladies mortelles,
Ce rapport, intitulé La crise climatique est une crise des droits de l’enfant : Présentation de l’Indice des risques climatiques pour les enfants, constitue la première analyse détaillée de ces risques à travers le prisme de la jeunesse. Les pays y sont classés selon le degré d’exposition des enfants aux chocs climatiques et environnementaux (cyclones, canicules...) et leur degré de vulnérabilité à ces chocs, mesuré en fonction de leur niveau d’accès à des services essentiels. En Afrique, Le Bénin vient en 15ème position dans ce classement.
Lancé en collaboration avec le mouvement Fridays for Future (« Les vendredis pour l’avenir ») à l’occasion du troisième anniversaire de la grève mondiale de la jeunesse pour le climat, ce rapport révèle qu’1 milliard d’enfants, sur les 2,2 milliards que compte la Terre, vivent dans l’un des 33 pays classés « à très haut risque ». Ces enfants, déjà très vulnérables en raison du manque de services essentiels (tels que les services d’approvisionnement en eau et d’assainissement, de santé et d’éducation), sont de surcroît exposés à de multiples chocs climatiques et environnementaux. Ce chiffre ne concerne que les enfants touchés à ce jour, un bilan qui risque de s’aggraver à mesure que les effets du dérèglement climatique se feront plus pesants.
« C’est la première fois que nous brossons un tableau aussi précis de la vulnérabilité des enfants aux changements climatiques, et celui-ci est extrêmement préoccupant. Les chocs climatiques et environnementaux ont des répercussions sur l’ensemble des droits des enfants, de leur droit à un air pur, à de la nourriture et à de l’eau salubre, à l’éducation et au logement, à la protection contre l’exploitation, jusqu’à leur droit à la survie. Aucun enfant ou presque ne sera épargné », a déclaré Henrietta Fore, Directrice générale de l’UNICEF. « Depuis trois ans, des voix d’enfants s’élèvent à travers le monde pour exiger que soient menées des actions concrètes. L’UNICEF relaie leur appel au changement en le doublant d’un constat irréfutable : la crise climatique est une crise des droits de l’enfant. »
Selon l’Indice des risques climatiques pour les enfants (IRCE) :
• 240 millions d’enfants sont fortement exposés aux inondations côtières ;
• 330 millions d’enfants sont fortement exposés aux inondations fluviales ;
• 400 millions d’enfants sont fortement exposés aux cyclones ;
• 600 millions d’enfants sont fortement exposés aux maladies à transmission vectorielle ;
• 815 millions d’enfants sont fortement exposés à la pollution au plomb ;
• 820 millions d’enfants sont fortement exposés aux canicules ;
• 920 millions d’enfants sont fortement exposés aux pénuries d’eau ;
• 1 milliard d’enfants sont fortement exposés à des niveaux extrêmement élevés de pollution atmosphérique[1].
Si la quasi-totalité des enfants à travers le monde sont exposés à au moins un type d’aléa lié au climat et à l’environnement, l’étude montre que les pays les plus touchés font face à des chocs multiples et concomitants qui mettent en péril leurs progrès en matière de développement et accentuent les privations dont sont victimes les plus jeunes.
On estime que 850 millions d’enfants (soit 1 enfant sur 3) vivent dans des zones exposées à au moins quatre facteurs de stress climatique, et pas moins de 330 millions (1 sur 7) dans des régions où se cumulent au moins cinq facteurs majeurs.
Le rapport met également en évidence un fossé entre les lieux de production des émissions de gaz à effet de serre et les endroits où les enfants subissent de plein fouet les effets des changements climatiques. Ensemble, les 33 pays « à très haut risque » ne totalisent que 9 % des émissions mondiales de CO2, contre près de 70 % pour les 10 plus gros émetteurs de la planète, dont seul un est classé comme « à très haut risque » dans l’Indice.
« Les changements climatiques sont profondément inéquitables. Les enfants ne sont pas à l’origine de la hausse globale des températures. Pourtant, ce sont eux qui paieront le plus lourd tribut, en particulier dans les pays les moins responsables », a souligné Henrietta Fore. « Mais il est encore temps d’agir. Améliorer l’accès des enfants aux services essentiels, notamment à l’approvisionnement en eau et l’assainissement, à la santé et à l’éducation, peut considérablement renforcer leur capacité à survivre à ces aléas. L’UNICEF enjoint donc les gouvernements et les entreprises à écouter les enfants, à mettre en place des actions prioritaires pour les protéger, et, parallèlement, à redoubler d’efforts pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. »
À défaut de mesures urgentes dans ce sens, les enfants continueront d’être les plus durement touchés par la crise climatique. En effet, par rapport à un adulte, un enfant a besoin de plus d’eau et de nourriture par unité de masse corporelle, résiste moins bien aux phénomènes météorologiques extrêmes et présente une plus grande sensibilité aux produits chimiques toxiques, aux variations de température et aux maladies, entre autres.
« Les mouvements de jeunes militants pour le climat continueront de se mobiliser, de prospérer et de se battre pour ce qui est juste, car nous n’avons pas le choix », ont indiqué les représentants de Fridays for Future, Farzana Faruk Jhumu (Bangladesh), Eric Njuguna (Kenya), Adriana Calderón (Mexique) et Greta Thunberg (Suède), dans l’un des avant-propos du rapport, dont ils accompagnent le lancement. « Nous devons regarder la situation en face, reconnaître, gérer les changements climatiques comme une véritable crise, et prendre de toute urgence les mesures qui s’imposent afin de léguer une planète habitable aux jeunes générations », ont-ils ajouté.
Aussi, l’UNICEF exhorte les gouvernements, les entreprises et l’ensemble des acteurs concernés à :
1. Accroître les investissements en faveur de l’adaptation aux changements climatiques et de la résilience des services essentiels pour les plus jeunes. Pour protéger les enfants, les populations locales et les plus vulnérables aux conséquences les plus graves du dérèglement climatique déjà à l’œuvre, les services essentiels (approvisionnement en eau, assainissement et hygiène, santé et éducation) doivent impérativement faire l’objet de mesures d’adaptation.
2. Réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pour éviter les pires effets de la crise climatique, il faut agir d’urgence et de manière concertée. Les pays doivent diminuer leurs émissions d’au moins 45 % (par rapport aux niveaux de 2010) d’ici à 2030 s’ils veulent contenir la hausse globale des températures à 1,5° C.
3. Éduquer les enfants au climat et à l’écocitoyenneté, pour leur donner les moyens de se préparer et de s’adapter aux effets des changements climatiques. Ce sont les enfants et les jeunes qui subiront de plein fouet les conséquences dévastatrices de la crise climatique et de l’insécurité hydrique, alors même qu’ils en sont les moins responsables. Nous avons un devoir envers les jeunes et les générations futures.
4. Associer la jeunesse à l’ensemble des négociations sur le climat menées à l’échelon national, régional et international, y compris lors de la COP 26. Les enfants comme les jeunes doivent être associés à toutes les décisions relatives au climat.
5. Œuvrer pour une relance verte, bas carbone et inclusive, afin de ne pas compromettre la capacité des générations futures à affronter les changements climatiques.
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