Une semaine après le séisme, Haïti reste confronté à l’urgence vitale. L’aide humanitaire peine encore à arriver et est distribuée dans la plus grande confusion.
Une semaine après le séisme qui a ravagé le sud-ouest d’Haïti, des dizaines de milliers d’habitants sont toujours a la la rue. Ils sont nombreux à lutter quotidiennement pour trouver de l’eau et de la nourriture alors que les convois humanitaires commencent à peine à distribuer les denrées de première nécessité, souvent en quantités insuffisantes et dans la plus grande confusion.
Il n’a fallu que quelques secondes samedi dernier, face à la secousse de magnitude 7,2, pour que des dizaines de milliers d’habitants, certains parmi les plus vulnérables du pays, perdent tout ce qu’ils possédaient.
A la rue, ils luttent depuis quotidiennement pour trouver de l’eau et de quoi se nourrir alors que les convois humanitaires commencent à distribuer les denrées de première nécessité, mais en quantités souvent insuffisantes.
Bagarres et pillages
Des distributions informelles d’aide humanitaire ont ainsi eu lieu vendredi aux Cayes, troisième ville d’Haïti, largement détruite par le séisme, donnant souvent lieu à des bagarres dans la foule.
Menées par des particuliers sans connaissance logistique, des répartitions de dons ont été réalisées au pied des camions, les sacs de riz lancés sur la foule sans que des bénéficiaires n’aient été préalablement identifiés comme étant en situation de vulnérabilité.
Aux Cayes, la moitié d’un convoi de deux camions a été pillé par des individus non identifiés avant que la police haïtienne n’intervienne. Le reste des biens a été distribué depuis l’enceinte du commissariat dans une grande confusion.
Centres de déplacés informels
Le séisme de magnitude 7,2 du 14 août a fait près de 2 200 morts, 12 000 blessés et a détruit plus de 10 000 foyers. Contre la volonté des autorités haïtiennes, les victimes du séisme du qui s’impatientent de recevoir de quoi vivre, commencent à occuper les terrains libres dans les centres urbains créant de gigantesques centres de déplacés informels.
"La situation n’est pas bonne ici, comme vous pouvez le voir", explique Edgy Souvenet, qui a perdu sa maison. _"Qu’il pleuve ou que le soleil cogne, personne ne vit dans des conditions décentes. Nous voulons rentrer chez nous." _
Si la Protection civile haïtienne déploie ses efforts pour coordonner au mieux l’aide qui afflue de quantité d’acteurs, internationaux comme nationaux, cette nouvelle catastrophe naturelle a frappé Haïti à l’heure où le pays est en pleine crise politique.
Cela fait à peine un mois que le président Jovenel Moïse a été assassiné en pleine nuit dans sa résidence par un commando armé composé de mercenaires colombiens. L’enquête pour déterminer les commanditaires de cette attaque est au point mort.
Source : msn