Les membres du Conseil fédéral et du Bureau exécutif fédéral de l’Association Nonvitcha ont tenu, le samedi 21 août dernier, une séance d’échanges et de concertation avec les représentants des différentes localités, villages et hameaux concernés par le projet de réaménagement et de déplacement de leurs habitants. A l’issue de cette rencontre, les participants ont imploré la clémence et le regard paternel du Président Talon. En effet, ils voudraient bien que les autorités sursoient d’abord à leur déplacement en vue de solutions concertées durables.
Cette séance d’échanges a débuté par l’observation d’une minute de silence pour la mémoire des parents défunts, et en particulier de l’artiste de la chanson Marius NOUTCHET ‘’GOGO PENCHE’’ décédé il y a quelques semaines, le coordonnateur du Conseil fédéral, Fidèle AYIKOUE a planté le décor. Suite aux nombreux et incessants cris de désespoir et de désolation des populations riveraines constituées en grande partie de parents, des frères et sœurs pêcheurs et mareyeuses, membres de l’Association Nonvitcha, il était normal que les membres du Conseil Fédéral et ceux du Bureau Exécutif Fédéral ne demeurent pas insensibles aux difficultés, aux drames et au cauchemar des leurs. Il faut absolument leur venir à la rescousse, en recherchant les voies et moyens par lesquels les aider à sortir de la situation de détresse causée par leur délocalisation subite. Avant de recueillir les préoccupations et doléances des représentants des riverains , le président du Bureau Exécutif Fédéral , Norbert KASSA, a tenu à remercier au nom des siens, le président Patrice TALON, pour l’œuvre de développement socioéconomique qu’il a entamée à la tête du pays depuis son arrivée au pouvoir en 2016. Reconnaissant que certaines localités ,dont Grand- Popo et d’autres communes où vivent majoritairement les xwla et les xwéla sont également bénéficiaires des pans du Programme d’Actions du Gouvernement, le président a réitéré la disponibilité de son Association à accompagner à bon escient le gouvernement dans toutes ses œuvres salvatrices porteuses de développement et de bien –être social des populations. Invitant par la suite au calme , les populations riveraines des côtes , allant de Sèmè-Podji à Hillacondji , en passant par Donaten, Fiégnon1 et 2, Avlékété, Djondji, Hokouè, Avlo-Grand-Popo- et Agoué ; sans oublier les autres berges lagunaires où la pêche est et demeure la principale activité génératrice de revenus ,il dit comprendre leur désarroi .Seulement a-t-il poursuivi, loin d’un quelconque bras de fer à engager avec le gouvernement, en désapprouvant ses actions , il serait plus sage et responsable d’entrer en négociation et plaider leur cas auprès des dirigeants, afin que son excellence le président de la république qui a fait preuve de magnanimité lors de sa descente salvatrice le 14mai dernier à Jacquot , se convainque de ce qu’il est vraiment nécessaire de faire aménager des sites adéquats pour y loger les riverains, dont les pêcheurs qui seront déplacés ou délogés le long de la côte. Dans leurs interventions , les représentants des riverains , dont les activités sont réellement menacées, ont brandi et fait allusion aux divers documents, arrêtés ,actes d’état et autres décisions gouvernementales officielles d’avant et d’après l’indépendance du Dahomey devenu Bénin, signés et reconnus par d’anciens chefs d’Etat , leur ayant conféré pour la plupart , les titres et droits d’occupation et d’habitation des lieux. En cela justement que les éminents services rendus à l’Etat des décennies durant n’étaient pas à passer en perte et profits. L’Etat les amenait par exemple à pêcher afin de l’aider à nourrir des centaines voire des milliers de prisonniers .Reconnaissant la pertinence de la dynamique urbaine, les enjeux économiques et sociaux du projet d’aménagement de la bande côtière, les riverains plaident pour que ne soient pas supprimées leurs activités de pêche qui ne sont pas moins des attraits touristiques. En les déplaçant ou en les délogeant, ils souhaitent que les sites sur lesquels ils seront recasés et réinstallés ne soient pas non seulement loin de la côte, mais aussi qu’ils soient viabilisés et d’accès facile, avec les spécificités de la pêche. Etablir des passerelles ; construire des ports de pêche, des embarcadères, des débarcadères et d’autres équipements sociocommunautaires qui faciliteraient également les activités des mareyeuses. Et c’est heureux que l’un des volets du Programme d’Actions du Gouvernement qui reconnait une vocation de pêche à la plage soit davantage mis en cohérence avec ces réalités , suggestions et propositions .Ne déniant pas aux dirigeants le droit de prendre des initiatives hardies pour booster le développement socio- économique du pays, les riverains déplorent cependant le fait qu’ils soient souvent pris de court par certaines décisions dont celle relative à leur délocalisation, avec des délais trop courts .Raison pour laquelle, tout en implorant la clémence et le regard paternel du président TALON , ils voudraient bien que les autorités sursoient d’abord au déplacement , en vue de solutions concertées durables . A l’issue de cette rencontre, les participants ont unanimement apprécié les doléances et préoccupations formulées et les membres du Conseil Fédéral et ceux du Bureau Exécutif Fédéral les ont rassurés que des dispositions seront prises pour rencontrer les autorités au plus haut niveau, afin de leur transmettre leurs doléances et préoccupations.