Tongnon Mathias à l’état civil alias Max King Atchègnon, originaire d’Agonlin, est un jeune artiste chanteur, compositeur du rythme Toba Hanyé de Mahi. Dès le début de son aventure dans l’arène musicale béninoise, le jeune talent a fait l’option d’apporter sa touche au rythme qu’il a choisi d’exécuter. Ainsi, l’ancien élève du Ceg le Littoral d’Akpakpa est parvenu à moderniser le Toba à sa manière. Il en parle.
Matin Libre : Le début de votre aventure dans le domaine de la musique au Bénin remonte à quand?
Max King Atchègnon : J’ai commencé la musique depuis mon enfance disons à l’âge d 10 ans comme ça. J’ai commencé à composer des chansons moi-même, ce qui a étonné plus d’un dans mon entourage. Et moi-même je me surprenais de constater la manière dont je parvenais à réaliser cela.
Au départ, quelle était la perception des parents ?
En réalité mes parents n’ont pas du tout accepté que ma carrière naisse. Parce qu’à chaque fois que quelqu’un tente d’embrasser la mélodie dans le village, c’est la mort qui ravage non seulement dans sa collectivité, mais l’intéressé même connait des déboires. Et avant moi, il y a 3 artistes qui ont connu ce sort sans avoir touché le sommet de leur art. Je veux citer mon grand-père, mon oncle et mon père. Ce sont des artistes de ma collectivité mais ils sont tous emportés par la mort subite après avoir entamé leur carrière musicale. C’est pour cette raison que mon grand frère Germain et ma mère n’ont pas voulu que je fasse la musique dès le début.
A votre actif vous avez des productions musicales, c’est à dire des singles, parlez nous en?
Oui, actuellement j’ai déjà des singles. Le premier titre est intitulé ‘’Gnin do na wanù’’. Le contenu de ce morceau fait savoir tout simplement qu’il n’y a pas de sous métier. Quant au deuxième titre c’est un gospel. Je l’ai intitulé ‘’Satani ma lin mi ni mo azan lô’’
Alors pourquoi avoir choisi le Toba modernisé ?
D’abord pour expliquer, il me faut donner une explication de mon nom ‘’Atchègnon’’. D’où vient ce nom ? ‘’Atchègnon’’ que je porte aujourd’hui c’est le nom de mon père. Il est un artiste et il fait un rythme traditionnel appelé “Djoglissohoun’’. Il faut rappeler en passant que le créateur de ce rythme n’est plus. Mais quand j’ai commencé la musique, je me suis dit que je suis une progéniture alors je dois prendre le nom de mon père. Et une fois nommé ‘’Atchègnon’’, il me fallait aussi choisi le rythme qui doit accompagner ce nom. C’est ainsi que j’ai dû choisir le Toba Hanyé de Mahi. Ce rythme est le principal rythme de mon oncle artiste qui s’appelle ‘’Kègnon’’, paix à son âme, il n’est plus dans ce monde. Comprenez donc que c’est la fusion du nom de mon feu et celui de mon oncle qui a donné ‘’Atchègnon’’ que je suis aujourd’hui. Une manière pour moi de leur rendre hommage, de célébrer leur vénérable mémoire et de demander leur bénédiction. Pour marquer donc ma petite différence avec ce qu’ils faisaient avant moi, j’ai voulu accompagner mon Toba avec les instruments modernes à savoir la guitare, le piano et autres pour faire danser la jeunesse de mon pays. D’où aujourd’hui je suis Max-King Atchègnon.
L’artiste peut nous parler un peu de ces projets d’avenir ?
En dehors de mes études que le poursuis, puisque je suis étudiant en 2e année d’anglais à Abomey-Calavi, je prépare activement la sortie de mon album. Et j’aime aussi labourer la terre pour la simple raison que la terre ne ment jamais.