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Libération des espaces publics: Une opération diversement appréciée au marché Dantokpa

Publié le mercredi 25 aout 2021  |  Matin libre
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© 24 heures au Bénin par DR
Opération libération des espaces publics à Cotonou : Gbégamey et St Jean nettoyés hier 1er Février
L’équipe de Toboula a poursuivi mercredi l’opération de libération des espaces publics dans les quartiers Gbégamey et St Jean de Cotonou. De nombreux bars, restaurants, boutiques, gargotes et autres hangars ont été rasés laissant leurs propriétaires dans la désolation.
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Après l’opération musclée de libération des espaces publics menée par la police républicaine, qui a désormais ceinturé avec des chicanes la zone devant l’immeuble hadj Ali, pharmacie les 4 thérapies jusqu’au carrefour Lègba, un tour sur les lieux. Constat et impressions.

Nous sommes mercredi 18 août 2021. Le marché Dantokpa, à Cotonou, est sous un ciel nuageux. Jour de marché, la circulation est pourtant fluide. Ce qui contraste avec le constat d’embouteillage ordinairement fait avant l’opération de dégagement des marchand (e)s et usagers occupant illégalement la zone hadj Ali, pharmacie 4 thérapies et carrefour Lègba. Plus d’étalages et de marchandises débordant dans les allées, encore moins de taxis motos ” zémidjan” ou de minibus en stationnement. Les usagers et les quelques agents de police, arme au point, rencontrés se regardaient en chiens de faïence. Si certains usagers ont opposé un refus catégorique de répondre à nos questions, d’autres par contre, quoique réticents, se sont confiés. C’est le cas de Joviane Lokossou qui salue cette opération du gouvernement conduite par la police républicaine. À l’en croire, elle permet de circuler facilement sans se cogner entre usagers. Toutefois, dame Joviane plaide pour qu’une attention particulière soit accordée aux femmes délogées afin qu’un autre emplacement leur soit trouvé pour la poursuite de leurs activités. « C’est appréciable ce que fait l’État, mais il faut qu’il revoie la situation des bonnes dames délogées et qui n’arrivent plus à vendre. », confie un autre usager. Chez des tenanciers de boutique ou de magasin dans la zone de l’opération de déguerpissement, des plaintes se font enregistrer : « Depuis ce jour, je ne réalise plus un chiffre d’affaires comme avant, alors que je paie un loyer de 35000f le mois, donc c’est une perte pour nous ». Un autre délogé qui ne sait à quel saint se vouer, se lâche : « Nous ne vendons plus. On ne peut plus rester au bord de la voie pour attirer les clients, et nous rentrons chez nous les poches vides. Que l’Etat nous vienne en aide ». Adangniho Yaovi semble vivre les mêmes réalités. Il se plaint du fait qu’à la suite de l’opération, les clients n’affluent plus. << Bien vrai que c’est pour l’assainissement de la ville et qu’on ne fait pas d’omelette sans casser les œufs. Mais cette opération qui fait déloger du marché nos mamans, nos sœurs, nos femmes qui y vendent et qui participent à l’économie familiale, est une manière de les renvoyer au village et de les laisser végéter dans la précarité», se désole Lazare Lokovou, employé dans une boutique appartenant aux Chinois. Outre le fait qu’il est interdit à certains vendeurs et vendeuses de s’installer avec leurs marchandises et de disputer les trottoirs avec les piétons, les propriétaires de motos et de véhicules à 4 roues se sont vu l’accès au marché strictement interdit. Le grand étonnement, ce sont les tricycles et pousse-pousse. « Quand on n’amène pas nos bagages comment allons-nous vendre? Ils refusent aux pousse-pousse de prendre les bagages des boutiques pour les envoyer à l’intérieur du marché. Comment allons-nous vendre ? Dans notre pays nous avons des cadres ou des portes ? Comment seront payées les taxes ? Comment seront payés les employés ? », s’interroge un vendeur qui a requis l’anonymat.

C’est une évidence que l’opération de libération des espaces publics menée au sein de Dantokpa a permis de mettre de l’ordre dans le désordre qui s’observait le long de la portion ceinturée aujourd’hui. Cependant, la Société de gestion des marchés n’a-t-elle pas failli dans sa mission quant à l’attribution de l’espace à certains vendeurs et vendeuses ? Après l’opération de libération des espaces conduite il y a environ trois semaines, quel sort pour les délogés ? Autant de préoccupations qui auraient pu trouver réponses si les responsables de la Sogema avaient été promptement disposés à nous répondre.

Rémalia YAMADJAKO et Samuel YEHOUNMEY (Stag)
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