Le Bénin dispose désormais d’une loi qui réglemente le secteur de la radiologie. Une avancée en matière de protection des populations contre les méfaits des rayonnements radiologiques, selon Arnaud Gbétchédji, chef de la sûreté radiologique à l’Autorité nationale de sûreté radiologique et de radioprotection (Ansr). Ce qui revient aux exploitants des différentes sources radiologiques de déclarer à l’autorité, leurs sources et le domaine dans lequel ils l’exploitent, pour des mesures.
Quel processus suivre au plan national pour réglementer l’usage des matières radiologiques trois ans après le vote de la loi n°2017-29 du 15 mars 2018 portant sûreté radiologique et sécurité nucléaire en République du Bénin ?
Arnaud Gbétchédji : Toutes les installations au Bénin qui utilisent des sources de rayonnements ionisants dans le cadre de la recherche ou du développement devraient se rapprocher de l’Autorité nationale de sûreté radiologique et de radioprotection (Ansr) pour faire une déclaration desdites sources et le domaine dans lequel elles sont utilisées. A la suite de cette démarche, l’Ansr répondra à la déclaration pour accorder l’autorisation si cela est nécessaire, puisque toutes les sources ne vont pas bénéficier d’une autorisation.
Certaines pourraient être exemptées. Mais c’est à l’autorité de notifier à l’exploitant que sa source peut être exemptée de la réglementation ou qu’elle est sous réglementation. C’est dans ce sens que nous rencontrons les exploitants pour les sensibiliser, conformément à la loi, qu’ils ont l’obligation de déclarer leurs sources et d’avoir une autorisation avant de les exploiter. Ils ne peuvent pas utiliser ces sources simplement sans autorisation puisqu’elles peuvent porter des dommages aussi bien aux travailleurs qu’au public. Par conséquent, ceux qui utilisent les sources de rayonnements ionisants doivent les déclarer afin d’avoir une autorisation avant de les utiliser.
Que peut-on entendre par rayonnements ionisants ?
Les rayonnements ionisants sont des énergies un peu comme de la lumière, mais une lumière qui comporte une quantité d’énergie qui est capable de faire du mal. Ça traverse des matières, ça peut traverser des murs, des chaises, l’eau… A l’Autorité nationale de sûreté radiologique et de radioprotection, nous avons la capacité de donner des informations aux gens pour les orienter sur le type de matériel à prendre pour réduire cette lumière à une quantité qui ne va pas causer de dommages. On utilise ces sources dans le domaine de la santé, dans l’industrie, dans le domaine de la recherche et ce n’est pas limitatif, la science étant en évolution. On peut même introduire des sources dans des matières sans qu’on le sache au niveau de l’autorité. La science évolue et dès lors que ça entre dans la constitution de ces matériaux, les exploitants ont le devoir de nous les déclarer parce que quand nous allons sur le terrain avec des équipements, on a la capacité de détecter ces rayonnements.
Les matières à rayonnements ionisants se trouvent-elles sur le territoire béninois?
Les matières à rayonnements ionisants existent dans notre pays. Nous ne souhaitons pas des catastrophes dans notre pays parce que les rayonnements ionisants créent des dommages et donnent des maladies comme le cancer. C’est pour cela que le chef de l’Etat a jugé utile de mettre en place l’Ansr qui est là pour faire en sorte qu’il n’y ait pas de danger sur la santé des populations.