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Transition énergétique au Bénin: Un impératif axé sur deux programmes

Publié le vendredi 3 septembre 2021  |  La Nation
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© aCotonou.com par dr
LE central électrique de Maria Gléta
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Par Claude Urbain PLAGBETO,


La transition énergétique reste un défi pour le développement économique et social durable au Bénin. Pour ce faire, le ministère de l’Energie a retenu deux programmes basés sur la diversification de l’offre et l’amélioration de l’accès à l’énergie, dans son Document de programmation pluriannuel des dépenses 2022-2024.

Le ministère de l’Energie entend assurer une transition énergétique pour le développement économique et social durable dans les trois années à venir. C’est l’objectif exprimé dans le Document de programmation pluriannuel des dépenses (Dppd) 2022-2024 qui présente la traduction budgétaire des stratégies à mettre en œuvre dans le secteur, après en avoir fait l’analyse diagnostique. Il s’inscrit dans la vision déclinée dans le Plan stratégique 2020-2025 dudit ministère : « En 2025, le Bénin est autosuffisant en énergie, permettant à tous d’avoir accès à l’énergie moderne, en quantité, en qualité et à moindre coût ».
L’accent est mis sur l’offre des services énergétiques de qualité, en toute sécurité et à moindre coût ainsi que sur le renforcement des bases de la gouvernance et de la coordination sectorielle. Cinq axes stratégiques sont définis dans le document à savoir la diversification et la consolidation des ressources énergétiques, l’amélioration de l’accès de tous à l’énergie et aux connaissances, la mobilisation du financement adapté à la réalisation des infrastructures énergétiques, la promotion d’une gouvernance sectorielle efficace et le renforcement des réformes sectorielles et institutionnelles.
Ces axes sont structurés autour de deux programmes retenus : le Programme Pilotage et soutien aux services du ministère et le Programme Energie pour lesquels seront respectivement affectés
2 036 248 000 F Cfa et 38 757 678 000 F Cfa au titre de 2022. En fait, le budget gestion 2022 du ministère de l’Energie est évalué à 40 793 926 000 F Cfa dont 38 999 998 000 F Cfa pour les dépenses en capital et
1 793 928 000 F Cfa pour les dépenses ordinaires.


Les investissements permettront de poursuivre les travaux de construction des infrastructures de production d’énergie électrique dans la perspective de consolider et diversifier les sources nationales de production, d’électrification des localités tant rurales qu’urbaines et de mettre en œuvre les mesures d’atténuation et d’adaptation aux effets du changement climatique dans le secteur de l’énergie.
Les efforts consentis dans le secteur au cours des cinq dernières années ont permis d’atteindre une puissance installée propre de 181,5 Mw, faisant passer le taux de dépendance de 90 % à 30 %, selon l’édition 2020 de Bilan et perspectives à court et à moyen termes de l’économie nationale (Bipen).
Le Programme Energie est tiré du plan de développement stratégique du secteur de l’énergie. Il a pour objectif d’assurer l’offre des services énergétiques de qualité et en toute sécurité. Entre autres défis à relever, il y a l’insuffisante capacité interne de production électrique en dépit des potentialités dont le Bénin dispose, la vulnérabilité du système d’approvisionnement en énergie électrique, la relative maîtrise des pertes d’énergie, la prépondérance de l’utilisation de la biomasse énergie.
S’agissant des énergies utilisées pour la cuisson et la conservation des aliments au Bénin, le bois de chauffe et le charbon de bois sont dominants avec respectivement 36,4 % et
33,8 % des ménages. L’accès au gaz butane reste très faible (6,9 kg/an/ménage) et la proportion des ménages utilisant des foyers améliorés est également très faible (17,64 %). Le Plan national de développement (Pnd 2018-2025) ambitionne de porter l’utilisation des foyers améliorés à 52,97 % à l’horizon 2025.
Il est aussi question de réduire l’écart prononcé du taux d’électrification entre les zones urbaine et rurale.
En effet, l’analyse des statistiques sectorielles d’accès à l’électricité montre que la proportion de ménages raccordés au réseau conventionnel de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) est de 29,7% en 2018 avec des inégalités entre le milieu urbain (54,8 %) et le milieu rural (6,6 %). A l’horizon 2025, le Bénin devrait disposer d’une capacité propre de production d’électricité d’environ 548 Mw dont 232 Mw en énergie renouvelable représentant 42 % dans le mix énergétique. Et, le taux d’électrification national sera porté à plus de 51,3 % pour satisfaire l’ensemble des besoins en milieux urbain et rural.

Les sociétés de production, de transport et de distribution devront être en mesure de fournir partout sur l’étendue du territoire national, de l’énergie électrique de façon régulière, fixer les prix à la consommation en tenant compte du coût de revient de production. Dans la mesure du possible, elles deviendront exportatrices d’énergie électrique vers les pays de la sous-région structurellement déficitaires, grâce à une politique d’interconnexion des réseaux électriques.
Pour les investisseurs et les producteurs indépendants d’électricité (Ipp), il s’agit de disposer d’un cadre réglementaire et institutionnel incitatif, qui favorise la réalisation de leurs investissements et la vente de leur production.
Quant au gouvernement, les réformes et investissements lui permettront de limiter, voire d’éviter les charges budgétaires constituées par les subventions, de faire assurer une bonne régulation du secteur, de voir assurer l’autonomie énergétique du pays et de développer une coopération sous-régionale basée sur la solidarité.
Le Programme Pilotage et soutien aux services du ministère vise essentiellement le renforcement des bases de la gouvernance et de la coordination sectorielle. C’est un programme d’appui formulé pour accompagner les programmes métiers du ministère dans l’atteinte de ses objectifs. Il permettra de pallier les insuffisances telles que la prise en compte disparate du genre dans les projets et programmes du ministère, l’absence de données sur l’utilité des services rendus, le déficit de personnel qualifié en matière de passation de marchés publics, la difficulté de mise en œuvre des outils de gestion des ressources humaines.
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