Des agents des institutions de microfinance sont à l’apprentissage des techniques de montage des dossiers de crédit, du 1er au 3 septembre à Cotonou. C’est la première d’une série de deux sessions prévues dans le cadre d’un programme de formation sur le financement du Fonds national de microfinance.
Si le risque zéro pour les crédits n’existe pas, une maîtrise des techniques de montage des dossiers par les chargés de prêt permettrait de réduire le taux d’impayés. Telle est la conviction du Fonds national de microfinance (Fnm) et de l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés du Bénin (Apsfd-Bénin) qui se donnent la main pour outiller le personnel des structures.
A cet effet, une formation s’organise en deux sessions pour couvrir la plupart des institutions de microfinance. La première session s’est ouverte ce mercredi à Cotonou, au profit d’une vingtaine d’agents de prêt, gestionnaires de portefeuille, superviseurs de crédits, chargés de clientèle de différentes institutions de microfinance. La seconde se déroulera du 8 au 10 septembre prochain.
Pendant trois jours, sous la houlette du consultant-formateur Latif Amadou, les participants se familiarisent avec les normes de gestion de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) en matière de crédit, à travers les préalables avant toute décision d’octroi et de déboursement de prêt, le suivi et le recouvrement des créances, après des généralités sur le crédit, le dépôt et le sociétariat.
Cette formation s’avère nécessaire du fait que la qualité du portefeuille d’encours de crédit des institutions de microfinance a continué de se dégrader au cours des derniers mois, justifie Ignace Dovi, directeur de l’Apsfd-Bénin (Consortium Alafia). Selon la Note de conjoncture de la Bceao sur la situation de la microfinance dans l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) au 31 mars 2021, rapporte-t-il, le taux brut de dégradation du portefeuille s’est inscrit à la hausse, ressortant à 8,5 % contre 7,1 % à fin mars 2020, contre une norme admise de 3 % dans le secteur.
Corriger les failles
Certes, la crise sanitaire et économique occasionnée par la pandémie de Covid-19 est la principale cause des impayés, mais les Sfd doivent apprendre aussi à savoir gérer les risques externes. « Si nous pouvons arriver à réduire sensiblement la part de dégradation que génère le mauvais montage des dossiers de crédit, nous pouvons tendre vers la norme de 3 % », soutient Ignace Dovi, expert en finance inclusive. La formation sur les techniques de montage des dossiers de crédit s’inscrit dans le cadre d’un programme de formation sur le financement du Fnm. Deux autres thématiques seront abordées plus tard à savoir « L’analyse financière et de la rentabilité des agences de microfinance» et «L’analyse et la prise des garanties en microfinance ».
Le programme vient en appui au secteur de la microfinance dans ses actions d’inclusion financière et de renforcement des capacités pour relever les défis, confie Abdou Rafiou Bello. Il est question de « faire en sorte que le secteur puisse jouer convenablement son rôle d’appui aux populations les plus pauvres », précise-t-il. Pour ce faire, il importe de s’attaquer aux failles de ce secteur, reconnu comme principal outil d’inclusion financière, en termes de gouvernance des structures de microfinance, de santé financière, de répartition des Sfd et de leur adaptation aux besoins des populations.