Le fleuve Mono a atteint 7 m de hauteur, samedi 4 septembre dernier, avec pour conséquence le débordement des eaux dans des exploitations agricoles et habitations. Plusieurs villages sont sous les eaux dans la commune d’Athiémé.
Togblo, Adhamè et quelques autres villages de l’arrondissement d’Athiémé centre sont sous les eaux depuis quelques jours où le barrage hydroélectrique de Nangbéto a entrepris de déverser son trop plein dans le bassin du fleuve Mono en plus de ce que celui-ci recevait déjà de dame nature. Les lâchers du barrage sont si importants qu’au niveau de l’ancien port d’Athiémé, les instruments de mesure indiquaient, samedi dernier, 7 m de hauteur pour le fleuve. Le constat a été fait par le préfet du département du Mono, Bienvenu Milohin, en compagnie du maire de la commune et la directrice départementale en charge du Cadre de vie. Pour ce qui est du constat des dégâts liés au débordement du fleuve, c’est à Lonou dans l’arrondissement de Dédékpoè que la délégation s’est rendue au moyen d’une barque motorisée de la Police républicaine. Ce hameau d’environ 250 habitants fait partie des premières localités où la crue du fleuve était source de grande désolation. «Presque toutes les habitations y étaient démolies et les animaux décimés. Lonou est l’indicateur du sinistre cyclique qui frappe Athiémé », explique Célestin Amouzounvi, président des chefs de village de la commune. Contrairement à ce tableau, on a pu constater, samedi dernier, que les eaux fluviales n’ont pas quitté leur bassin. Aucune habitation n’est encore inondée à Lonou. La communauté des pêcheurs y était plutôt sereine. Néanmoins le préfet puis le maire se sont employé à la sensibilisation aux bons comportements en appelant à la vigilance dès un revirement de la situation.
Au plan communal, retient le maire Saturnin Dansou, « La situation est au rouge, dans la mesure où le niveau de l’eau a atteint 7 m ». A l’en croire, l’on doit s’inquiéter notamment pour les habitants de Togblo dans l’arrondissement d’Atchannou où les informations reçues, dit-il, font état de ce que ce village est pratiquement sous l’eau. Il y a aussi, poursuit le maire, le cas du village d’Adhamè dans le même arrondissement où les exploitations agricoles sont déjà envahies par les eaux fluviales. Dans l’arrondissement d’Adohoun, ajoute-t-il, deux villages sont en souffrance. Ici, l’eau dicte sa loi dans les champs. L’arrondissement d’Athiémé centre n’est pas épargné même si l’eau n’est pas encore dans les habitations. « ous devons continuer de sensibiliser les populations qui s’entêtent à rester dans le lit du fleuve afin qu’elles comprennent que c’est déjà trop tard d’aller faire des récoltes dans les champs », conseille l’autorité communale.
Le groupement de sinistrés écarté
Président de la plateforme départementale de réduction des risques de catastrophe et d’adaptation au changement climatique, Bienvenu Milohin soutient qu’il était important d’effectuer cette descente sur le terrain en vue d’apprécier le niveau de risque pour déclencher, au besoin, l’alerte au niveau de cette plateforme mais aussi mettre en branle toutes les diligences requises dans ce genre de situation. «Nous avons quatre pluviomètres ici. Trois sont déjà dans l’eau », précise-t-il. Mais, selon le préfet, la grande satisfaction réside dans le fait que la situation reste sous contrôle comparativement aux années antérieures où à ce même niveau d’eau, le sinistre touchait déjà beaucoup de villages à partir de Lonou pris comme indicateur. Pour cela, il a tenu à saluer tous les acteurs de l’atténuation des nuisances de la crue du fleuve Mono. A leur tête, il retient le ministère du Cadre de vie pour avoir débouché la bouche du Roy à Grand-Popo. Le préfet défend que « La satisfaction que nous avons aujourd’hui est due en grande partie à cette ouverture de l’embouchure. On a pu l’observer sur la vitesse d’écoulement des eaux qui fait qu’on n’a pas une concentration à Athiémé ». Ceci, ajoute-t-il, pourrait être un important facteur de réduction des risques cette année. Par contre, les présentes inondations surviennent dans un contexte où le Bénin connaît une troisième vague de la pandémie de la Covid-19. Au regard de ce paramètre, l’autorité projette des mesures spéciales. « Nous sommes en train d’écarter la possibilité de déplacer les sinistrés pour les regrouper dans un centre ». Dans sa nouvelle approche, des familles d’accueil sont en cours de recensement pour que si déplacement il devrait en avoir, les sinistrés soient référés vers ces familles. Il est envisagé aussi d’accompagner ces familles pour leur permettre de garantir les besoins fondamentaux et offrir des conditions pour le respect des gestes barrières. Le préfet entend également privilégier dans ce cadre, une campagne de vaccination afin que les mesures qui seront prises ne soient pas des portes ouvertes à la Covid-19.