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Préparatifs de la rentrée scolaire 2021 – 2022: Nécessité d’impliquer les enfants ?

Publié le mardi 7 septembre 2021  |  La Nation
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© aCotonou.com par dr
Ecole béninoise les écoliers dans une salle de classe
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Par Maryse ASSOGBADJO,

Les préparatifs de la rentrée scolaire vont bon train à moins de quinze jours de la date retenue à cet effet. Mais cette année encore, beaucoup d’enfants n’auront pas le privilège d’être impliqués dans ce processus. Cela est tributaire du statut social des familles, qu’elles soient aisées ou pauvres.



Envoyer son enfant à l’école, c’est un devoir et un challenge pour tout parent. Pour y arriver, les plus nantis ne lésinent pas souvent sur les moyens pour offrir le nécessaire à leur progéniture. Si une chose est d’envoyer les enfants à l’école, l’autre est de leur créer les meilleures conditions de réussite dès le départ. Tout part de leur implication lors de l’achat des fournitures scolaires. Du point de vue de certains acteurs du monde scolaire, les exclure de ce processus ferait fausser le jeu. Les apprenants aussi ont leur mot à dire lorsqu’il s’agit d’acheter les fournitures scolaires. La rentrée des classes, c’est pour eux et doit se préparer avec eux.
Camille Koto, psychopédagogue, soutient qu’il est dans l’ordre normal des choses de les associer. Autrement, la démarche serait biaisée.
« Les premiers concernés doivent être impliqués. Les parents peuvent laisser leurs enfants choisir leurs sacs et chaussures par exemple. Ils peuvent également les amener lors des achats du matériel scolaire. Les enfants apprécient toujours ce qu’ils ont eux-mêmes choisi », conçoit-il.
Achat des fournitures scolaires, payement de la scolarité et autres, c’est bien. Mais la préparation d’une bonne rentrée des classes va au-delà de ces aspects. Il y a beaucoup à gagner en les impliquant dans la préparation du nouveau cycle scolaire de neuf mois. « C’est aussi une manière de leur apprendre à se prendre en charge, à devenir autonomes. Cela augmente la confiance en soi. C’est justement pour ne pas manquer cette étape que les parents doivent se libérer pour se rendre dans l’établissement de leurs enfants avant et à la prérentrée pour recevoir la liste des fournitures scolaires, les précisions sur la tenue uniforme, et autres nécessités», développe-t-il.

Trop de privilèges à l’enfant

Bruno Montcho, sociologue, enseignant chercheur à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), est plutôt de l’ancienne école. Il pense qu’impliquer un enfant dans la préparation de la rentrée scolaire, c’est lui offrir trop de privilèges. Ce qui ne marche pas à tous les coups : « En notre temps, les parents achetaient les fournitures scolaires sans forcément tenir compte de la liste desdites fournitures et de notre avis. A la rentrée, les enseignants nous remettaient la fameuse liste et les parents procédaient à la sélection des articles dont on devrait se servir en classe ».
Les temps ont changé et il faut s’y adapter. Le sociologue en a conscience, mais il y met du bémol. Selon lui, l’implication des enfants dans la préparation des classes doit être fondée sur des critères. « Il faut associer les enfants au regard de leur volonté, de leur perception par rapport à la rentrée, et des ambitions des parents pour eux. Les parents peuvent faire les achats des cahiers et livres avec eux. Par contre, il faut savoir les amener dans les magasins pour le choix des sacs, chaussures et autres », préconise-t-il.
Bruno Montcho estime qu’en prenant la liste des fournitures scolaires à l’école, les enfants sont déjà associés d’une certaine manière à la préparation de la rentrée. Il analyse la question sous deux angles. Le premier tient compte des parents aisés qui sont prêts à tout offrir à leurs enfants dans le cadre de la rentrée scolaire. Le second, c’est le cas des familles modestes et pauvres. «Un enfant qui vient d’une famille pauvre n’a pas de volonté. C’est exactement le cas des enfants qui ne fêtent pas la Noël par exemple. Les parents achètent les fournitures en fonction de leurs moyens », souligne-t-il.
A un moment donné, les parents doivent faire preuve de ‘’douce dictature’’ pour ne pas se retrouver devant le fait accompli. Car, explique-t-il, dans leur quête effrénée du beau, les enfants peuvent exposer inconsciemment leurs parents. «Il faut savoir partir faire des choix avec vos enfants. Lorsque votre poche n’est pas suffisamment pleine, l’enfant peut faire des choix qui dépassent vos capacités financières. Lorsque le parent n’est pas en mesure de le satisfaire, cela relève d’une incapacité notoire. Cela pourrait même créer des tensions inutiles au sein du couple. On n’a pas toujours les moyens de satisfaire les caprices d’un enfant. Il n’est pas nécessaire de donner satisfaction aux préférences d’un enfant, encore que certaines familles en comptent plusieurs », avertit le sociologue.
Il relève que, sous d’autres cieux, le choix des enfants n’est pas systématique. « Même en Europe, les parents refusent d’emmener les enfants faire des choix à des moments donnés. Il faut pouvoir les amener à se contenter de ce qu’on leur offre. Dans le cas d’espèce, il ne s’agit pas de leur demander de choisir leurs ouvrages. Le plus important, c’est de savoir les ouvrages dont ils ont besoin et de pouvoir les leur offrir dans le délai », insiste-t-il.
Pour lui, ce principe est non négociable : « Il n’est pas question qu’un enfant dicte sa volonté à ses parents pour l’achat des articles autres que les fournitures scolaires. Ces articles sont du ressort des parents. Ils sont libres de les renouveler ou non ». A chaque parent donc de trouver le juste milieu pour satisfaire son enfant.
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