Le ministre des Enseignements maternel et primaire (Memp), Salimane Karimou, a fait aux acteurs de son sous-secteur, notamment les cadres de l’administration, Partenaires techniques et financiers, syndicats et Ong, le point de la réforme curriculaire en français et en mathématiques dans les Cours d’initiation (Ci) et Cours préparatoire (Cp). C’était vendredi 3 septembre dernier, à Porto-Novo.
Les programmes d’enseignement du français et de mathématiques du Cours d’initiation (Ci) changent désormais avec l’introduction de nouveaux documents dont des cahiers d’activités et des manuels scolaires. Ils seront généralisés dans toutes les écoles dès la rentrée scolaire du 20 septembre prochain, après une phase pilote qui s’est révélée concluante à l’évaluation. C’est du moins ce qu’il faut retenir du point fait par le ministre des Enseignements maternel et primaire (Memp), Salimane Karimou, aux acteurs de son sous-secteur à la faveur d’une rencontre d’échanges, vendredi 3 septembre dernier, à Porto-Novo. Selon lui, cette réforme curriculaire était nécessaire pour corriger les difficultés qu’éprouvent les écoliers du Ci et du Cp en français et en mathématiques. Notamment, ces apprenants ne savent ni lire, ni écrire ni compter. Toutes les évaluations à l’interne comme à l’externe ont révélé que le problème se situe à plusieurs niveaux, mais beaucoup plus à travers les curricula en termes de contenu des formations. Les programmes d’études basés sur les compétences, précise l’autorité ministérielle, n’ont pas été remis en cause dans les écoles primaires mais plutôt le contenu des formations en français et en Mathématiques jugé trop complexe, trop ambitieux pour le niveau 1 du primaire. Le contenu des formations, poursuit Salimane Karimou, était à la fois complexe pour les apprenants que pour les enseignants qui n’étaient pas suffisamment outillés et ne pouvaient pas enseigner efficacement tout le contenu tel qu’il est présenté jusque-là (Pse 2018-2030). Il fallait donc agir pour corriger le tir.
La révision curriculaire a donc été initiée pour effectuer cette correction, avec l’appui de la Banque mondiale à travers le Partenariat mondial de l’éducation phase 3 (Pme3) et le budget national. Deux consultants dont un international ont été recrutés et mis à la disposition du Bénin pour accompagner les experts nationaux dans cette réforme, explique le ministre. Les produits de cette révision sont là, se réjouit-il.
Les écoles privées prises en compte
Salimane Karimou a expliqué que le processus a suivi trois étapes. Le premier niveau a concerné l’état des lieux où il a fallu mettre en place le dispositif requis pour apporter les corrections nécessaires aux différents documents, notamment le programme d’études. Il y a eu ensuite la phase expérimentale qui a permis de voir si ce qui est fait, correspond aux besoins à la fois des apprenants et des enseignants. Dans ce cadre, 36 écoles pilotes ont abrité la mise à l’essai des différents documents pédagogiques révisés au cours de l’année scolaire 2020-2021. Pour une comparaison objective et intelligente, il a été mis en place 36 autres écoles témoins qui ne sont pas dans le bassin expérimental pour voir si la voie choisie est meilleure à celle qui existe. Cette évaluation, à en croire le ministre, a montré une nette progression des apprenants des écoles pilotes dans les deux matières en cause par rapport à ceux des écoles témoins ciblées dans les mêmes contextes. Le processus est actuellement en train de franchir la troisième étape, celle de la généralisation. Ainsi, informe le ministre, à partir de l’année scolaire 2021-2022, les apprenants du Ci auront de nouveaux programmes en français et en mathématiques avec de nouveaux outils (manuels et cahiers d’activités). En ce qui concerne le Cp, le processus expérimental est déjà avancé. La phase expérimentale va se dérouler dès la rentrée prochaine dans les mêmes conditions que celle du Ci avec 36 classes pilotes l’année scolaire écoulée, indique le conférencier.
Selon Salimane Karimou, comme changements fondamentaux dans les classes du Ci, les programmes qui étaient complexes en français et en mathématiques sont simplifiés à la fois pour les apprenants que pour les enseignants. Les manuels et cahiers d’activités seront donnés gratuitement à chaque apprenant, tant dans les écoles publiques que privées. L’écolier a la possibilité de rentrer chez lui avec le manuel et de continuer à s’exercer à la maison. Ce qui n’était pas le cas jusqu’ici où il y avait un manuel pour deux apprenants, lequel est retiré aux enfants par l’enseignant après le cours. Le ministre rassure que tous les enseignants concernés seront formés à l’usage des nouveaux outils pédagogiques aussi bien en français qu’en mathématiques. La série de formations a déjà démarré avec 600 inspecteurs et conseillers pédagogiques. Ils seront des super-formateurs qui iront à leur tour outiller 22 000 directeurs d’écoles et 150 000 enseignants du Ci des écoles publiques et privées. L’impression des livres est en cours avec une imprimerie retenue suite à un appel d’offres international. Les ouvrages seront disponibles d’ici à là, assure le ministre avant d’informer que toutes les dispositions sont prises pour leur distribution. Une agence sera recrutée pour assurer l’opération sous la houlette du ministère afin que les livres soient mis en place dans toutes les écoles publiques et privées au même moment.