Un ancien prêtre de l’église de Dieu Parfaite de Gbanamè, a adressé, une lettre ouverte aux autorités béninoises, aux ambassades et Corps diplomatiques accrédités au Bénin, ainsin qu'aux Confédérations et Centrales Syndicales. Dans cette lettre, Jean-Claude C. ASSOGBA dévoile des dérives aux sein de la Mission de Banamè au Bénin. Ci-dessous l'intégralité de ses rébvélations.
ASSOGBA Jean-Claude C.
Abomey, le 06 septembre 2021
Professeur d’Anglais
Surveillant Général Du CEG 3 Abomey
Ex prêtre de La Très Sainte Eglise de Jésus-Christ, Mission de BANAME
Tél: 96427840/95696907
Abomey
Objet : Lettre ouverte a/s des Dérives de la Mission de Banamè
A
Monsieur le Président de la République
Monsieur le Président de la République,
J’ai l’honneur de venir très respectueusement vous tenir informé de ce qui suit :
I - Brève Genèse
Au cours de la fin de l’année 2009 les prêtres de l’Eglise Catholique Romaine nous informèrent d’une grande révolution qui a commencé dans notre pays, le Bénin, et qui atteindra le monde entier. Ils nous exhortèrent à rendre grâce à Dieu le Créateur, car dans Son infinie Miséricorde il a pris chair parmi nous. Ceci se passe dans le diocèse d’Abomey. Beaucoup de fidèles y ont cru et ont commencé par aller à Gbanamè. Certains y allaient pour trouver guérison, d’autres pour trouver solutions aux différents maux qui les minent, d’autres encore y venaient pour se déclarer sorciers à la face du monde. Tout ceci était sous la coupole du père exorciste Mathias VIGAN, actuellement Pape Christophe XVIII, et de deux petites filles, dont l’une, Vicentia Parfaite CHRANVOUKINI, dont il nous était dit que l’Esprit saint et beaucoup d’autres Saints du ciel venaient prendre le corps pour dénoncer le diable et ses suppôts, et la deuxième, Nicole SOGLO, était l’incarnation de la Vierge Marie.
Quelques mois plus tard, les mêmes prêtres qui nous y ont conviés et qui emmenaient leur parents et fidèles malades pour rechercher satisfaction, nous ont demandés de rebrousser chemin. La raison était que les deux filles, aujourd’hui Daagbo et Nayé Nicole, qui travaillaient avec le père exorciste, ont commencé par dénoncer les prélats sorciers et religieuses sorcières. Certains prêtres que nous connaissions étaient aussi indexés, mais ne réagissaient pas.
Dans cette incompréhension, et amoureux du sensationnel spirituel, beaucoup d’entre nous avions opposé un refus catégorique à nos Pères spirituels de l’Eglise Catholique romaine. Il y avait des fidèles de toutes les confessions religieuses dites révélés et endogènes qui venaient aussi. Beaucoup de pays du monde entier envoyaient des délégations.
En décembre 2012, Daagbo, Dieu esprit saint, qui parlait et agissait en la petite Parfaite, consacra le père Mathias, Pape Christophe XVIII, et Vicaire de Lui-même Dieu Esprit Saint Créateur du Ciel et de la Terre, à la grande satisfaction de nous les fidèles. C’est après cela que l’Eglise a pris véritablement corps avec des Cardinaux, Evêques et des prêtres dont moi-même. Tout allait bien jusqu’à votre avènement au pouvoir. Permettez-moi, Monsieur le Président de ne pas rappeler ici tout ce que nous, Daagbovi Laïcs, comme clercs, avions fait, et notre grande joie de vous voir au pouvoir en 2016.
II- Les Grandes Inquiétudes
Durant la Nativité 2018, Daagbo Dieu Esprit Saint fit une annonce spectaculaire à Wokou, la Nouvelle Nazareth. Celle de faire des prêts à tous les Daagbovi, grands et petits (à partir de 18 ans). Il fallait simplement s’inscrire selon notre catégorie. Il y avait en tout deux : ZOHOUNKLA et KAKANAKOU. Chaque catégorie devrait souscrire respectivement à raison de 10.000 F Cfa et 15.000 F Cfa.
Les Daagbovi déjà dépouillés par l’achat de sacramentaux et d’autres frais colossaux, tels les zindo, les frais de Fidélité, des frais de GBEZINKPO, Vision Claire neuf et trois générations, pour ne citer que ceux-là, ayant appris que des jours heureux pointaient à l’horizon, s’étaient levés par plusieurs dizaines de milliers pour aller s’inscrire dans tous les Diocèses. La date butoir pour recevoir les prêts était le 18 Avril 2019.
A la date échue,rien n’y fit. Daagbo et le Saint Père vinrent nous dire qu’il vaut mieux combiner deux prêts : l’investissement et l’immobilier, pour aller plus vite. Donc nous devrons faire des plans d’affaires. Et nous remplirons des documents confiés à un Daagbovi laïc à cet effet. Chaque Daagbovi, selon sa catégorie devra verser 15.000 F Cfa ou 30.000 F Cfa. Par centaine de milliers, les Daagbovi coururent vers la Sainte colline pour sacrifier une fois encore à la tradition.
Le document du plan d’affaires prévoyait de cent à deux cents millions par Daagbovi de la catégorie ZOHOUNKLA, et cent cinquante à trois cent millions par Daagbovi KAKANAKOU.
Au moment où tout le monde devrait s’attendre à ‘’devenir riche‘’, d’autres trouvailles survinrent : des jaloux seraient allés à la Criet pour dévoiler le secret. Que faut-il faire ? Les Daagbovi devraient commencer par demander des messes, soit à 900, 1300, 2400,..., sur plusieurs mois. Des cérémonies sur cérémonies pour conjurer le mal, pour voir mourir certaines personnes (des Daagbovi) qui, entre temps, se sont rebellés, car ayant compris la supercherie. Des Achats de plusieurs sacramentaux (foulards, linges, sels ; huiles, eau dite bénite, etc.) pour lutter contre les sorciers du Bénin, de nos familles et du monde entier qui nous ont déjà vus riches, et en sont jaloux. Des rituels pour éliminer le père géniteur de Parfaite qui était supposé être notre premier ennemi.
Il arriva un moment où Daagbo nous fait entendre de sa propre bouche que les sorciers voulaient nous détruire, ou encore les dissidents voulaient nous acheter nos divers reçus très chers, (des reçus de 108.000 Fcfa, 54.000 Fcfa, 45.000 Fcfa, 63.000 Fcfa, 36.000 Fcfa, 42.000 Fcfa, 24.000 Fcfa etc.) qui constituaient nos pièces à conviction. Il fallait alors nous ramasser tous les reçus et pièces à conviction et les déposer au dicastère des archives, le seul lieu sûr, et les remplacer par des cartes rouge et verte. Bref, tout était parti pour ne plus jamais revenir : tout pour parfaire le crime financier.
Monsieur le Président, parmi les grandes inquiétudes existe une qui vous concerne directement. Daagbo et le Saint Père nous chantent à nos séances de retrouvailles que tant que vous êtes au pouvoir, nos conversations téléphoniques sont sur écoute, et que votre gouvernement les leur fournit. Ils nous l’ont démontré un jour quand un prélat et un laïc ont mal parlé d’eux. Ils nous ont dit que personne ne sait comment ils ont eu cette conversation pour confondre les deux mis en cause. Publiquement ils ont lâché que c’est leur relation avec vous qui a généré cela. Du coup, la méfiance et l’espionnage se sont installés dans ce qu’on pourrait appeler ''église''. Il est alors venu à notre esprit de nous poser une question : Comment un Président élu de tous les Béninois, pourrait-il conspirer contre une partie de sa population et nous vendre à nos responsables religieux ? La plupart des spoliés sont devenus mécontents.
III- Des pratiques occultes
Monsieur le Président, il est vraiment difficile pour un vrai croyant de Jésus-Christ de voir ou même de s’adonner à des pratiques occultes au sein de l’Eglise. Mais, ces dernières, malheureusement, depuis fin 2018, sont devenues monnaies courantes dans l’Eglise de Gbanamè. Des rituels hors pairs, en contradiction avec la foi religieuse. L’utilisation de sang d’animaux, le lavement avec de l’eau ensanglantée, le mélange secret de l’eau avec du sang de chat, dont la cuillerée nous a été vendue à 114.000, et appelée « eau de vie ». Quiconque la boirait, avait une longévité et aucun mauvais sort ne l’atteindrait. Des bains nocturnes au carrefour,... Bref, plus rien allant avec la foi chrétienne digne du nom. L’appellation des noms de personnes vivantes pour leur jeter de mauvais sorts au cours des rituels. Rituels d’enterrement de petits cercueils, représentant les cercueils de nos ennemis ou persécuteurs.
Des rituels, pour appeler l’argent dans sa chambre, tout ceci à des coûts faramineux, on dirait même que certains rituels étaient faits exprès pour nous empêcher de nous réveiller de notre sommeil volontaire.
IV- Du Traitement des Prêtres
Alors que ce sont eux qui sont utilisés pour les appels de fonds, les prêtres sont laissés pour compte. Ils ne sont pas payés, ils ne sont pas indemnisés ni ne reçoivent aucune prime de ce qu’ils font. Ils sont contraints jusque dans un passé récent à faire les mêmes cérémonies que les autres fidèles. Certains sont morts par accident, sans qu’on indemnise ni ne demande ce que mange leur famille. Le sort de leurs enfants n’inquiétait personne, même pas la dieue incarnée qui prône l’Amour la Miséricorde et l’Humilité. Certains ont fait des accidents de circulation et trainent des infirmités permanentes sans être indemnisés, sans que leur famille ne soit demandée. On continue d’utiliser certains infirmes sans rien leur payer jusqu’à ce jour. Certains ont perdu leurs enfants, leurs épouses, sans que Daagbo ni le Saint Père ne réagissent à leur endroit. Le cas le plus frappant et d’actualité est le Prélat de Dassa qui est sauvagement malade depuis plusieurs mois, enfermé à l’évêché d’Abomey sans grands soins. Son épouse au bord de la démence (excusez-moi du peu) est laissée pour compte avec ses enfants, tous des mineurs. Au lieu de lui donner des soins appropriés pour qu’il reprenne son travail, il est purement et simplement remplacé par son homologue d’Abomey qui joue le rôle d’intérimaire. Ledit souverain pontife, en juillet dernier rassembla tout le clergé d’Abomey pour interdire à tous les prêtres de la Mission qui l’appellent directement au secours pour des problèmes financiers personnels, et cita sans vergogne le cas de deux prêtres du diocèse de Dassa, qui, selon ses dires ne sont plus heureusement membres du clergé, car déshabillés par Daagbo lui-même.
V- Des disparitions tragiques et morts mystiques par empoisonnement
Monsieur le Président de la République, premier Magistrat, dans la Mission de Gbanamè, il s’agit d’un trio ; Le Pape Christophe XVIII, Nayé Nicole représentante de la Vierge Marie sur terre et DAAGBO Dieu qui a pris chair en Parfaite. Excellence Monsieur le Président, force est de constater depuis deux ans l’effacement de Nayé Nicole de la scène publique. Aucune explication officielle n’est donnée à ce jour aux Daagbovi. Selon les indiscrétions qui nous sont parvenues, elle serait rendue folle et déposée dans l’une de leurs nombreuses maisons à Cotonou et sévèrement gardée. Car elle serait en train de chercher à dénoncer certaines choses. Plusieurs fois devant l’assemblée, elle avait osé dire certaines choses.
En juin 2020, on nous apprend la mort tragique de Seth TOKPEME, un garçon, cousin de Parfaite très proche de Daagbo et membre de la famille Duciel, un groupe créé par les jeunes filles et jeunes garçons vivant sous le même toit que Daagbo ou à qui Daagbo a loué des maisons aux frais des Daagbovi. Ils vivent dans le luxe hors norme au nez et à la barbe des Daagbovi, qui, eux spoliés nuit et jour à leur profit. La seule version qui nous avait été servie dans la mort de ce jeune à fleur d’âge, est qu’il se serait suicidé en s’empoisonnant. Alors qu’il avait maille à pâtir avec Daagbo. Cela nous a laissés tous sans voix. Aucune enquête n’a été diligentée pour connaître les véritables conditions de sa disparition tragique. Il fut purement et simplement inhumé. Les requêtes de ses frères devant les juridictions compétentes classées et rangées aux oubliettes.
Le 18 juin 2021, pendant que le peuple des Daagbovi s’attend le moins, on nous apprend brusquement la mort tragique de Mgr Sylvain BALOÏTCHA, alors bras droit de Daagbo et du Saint père dans beaucoup de « pratiques » Encore par empoisonnement ! Alors qu’il était accompagné de cinq à six personnes à une fête d’amis à Porto-Novo, il succomba sur le chemin de retour. Surement empoisonné au cours de la fête. Pourquoi pas les trois autres clercs et les quatre autres laïcs qui l’accompagnaient ne l’étaient pas ? Appelé au téléphone par le plus âgé du groupe afin que Daagbo face le miracle de résurrection, le souverain pontife aurait déclaré : « quelle connerie ? ». Mgr BALOÏTCHA fut aussi enterré sans aucune forme d’enquête. Sans que la Police Républicaine ni aucune instance judiciaire du pays ne s’auto saisisse. Comment Monsieur le Président, dans un pays qui se respecte, des choses ainsi peuvent-elles se passer malgré les efforts quotidiens visibles déployés par vous et votre gouvernement ?
Nous savons que le bras agissant des services de renseignement de Daagbo est un Commissaire Principal de la Police Républicaine qui a même demandé une mise à disponibilité au service pour s’occuper uniquement des affaires secrètes de Daagbo et de son vicaire. Il a repris du service après les deux ans il n’y a pas longtemps.
Monsieur le Président de la République, la liste des dérives est longue, la peur gagne le monde des Daagbovi. Ces derniers sont sucés, dépouillés, rendus débiteurs insolvables. Nombreux, croyez-moi, ont abandonné leur logis pour aller se réfugier ailleurs. Il y en a aujourd’hui qui, au nom de leur croyance ont divorcé soit de leur époux ou de leur épouse, créant ainsi des difficultés sociales dans l’éducation des jeunes pour l’avenir du pays.
Certes, Monsieur le Président, ce sont les fidèles qui cotisent pour leur église, mais cette fois-ci les appels de fonds quotidiens et les cotisations servent plutôt à des déviances sociales hors pairs.
Je vous appelle, Monsieur le Président, au secours pour que la disparition de Nicole SOGLO dite Nayé soit mise au clair, les morts mystiques et par empoisonnement dans le sillage de la Haute sphère de la Mission soient clarifiées.
Monsieur le Président de la République, Père de la Nation,je n’aurais pas fini sans vous dire que ma vie est gravement menacée car des mensonges et autres machinations se multiplient contre ma personne actuellement. Tout se trame aujourd’hui pour me faire haïr de tous les Daagbovi. Je suis activement recherché par la hiérarchie de cette Mission. Je vous prends, vous, Monsieur le Président, et toute l’opinion publique nationale et internationale à témoin au cas où quelque chose m’arriverait, à moi, ou à ma famille.
Au cas où ce document ne vous parviendrait pas avant ma mort, sachez, Monsieur le Président que j’ai joué ma partition, et qu’à l’instar de Saint Paul Apôtre, j’ai fait le bon combat, celui d’avertir les fidèles Daagbovi et tous ceux qui aspireraient à devenir Daagbovi du danger qui les guètes ou dans lequel ils sont déjà.
Jean-Claude Codjo ASSOGBA
Copie :
- Les Institutions du pays
- Les Ambassades et corps diplomatiques accrédités au Bénin